Oui les EuropĂ©ens, Ă©tant les lĂąches qu’ils sont, pensent qu’il y a une sĂ©curitĂ© dans le nombre. Mais chaque fois que ces nains se liguent contre la Russie et se mettent Ă  aboyer – ou,
MalgrĂ© la mobilisation mondiale depuis quelques dĂ©cennies, la forĂȘt continue Ă  reculer dans le monde. Les chiffres de la dĂ©forestation sont difficiles Ă  analyser ; en voici un bref rĂ©sumĂ©. RĂ©digĂ© par , le 5 Oct 2018, Ă  8 h 00 min Le suivi de la dĂ©forestation mondiale est rĂ©alisĂ© par plusieurs organismes et n’est souvent correctement Ă©valuĂ©e qu’avec quelques annĂ©es de recul. Entre les pertes et les gains de surfaces, de combien recule rĂ©ellement la forĂȘt dans le monde ? On a dĂ©cortiquĂ© plusieurs Ă©tudes pour rĂ©pondre. DĂ©forestation ce sont les forĂȘts tropicales les plus menacĂ©es Les forĂȘts sont une ressource importante dans le monde, puisqu’elles recouvrent environ un tiers des terres Ă©mergĂ©es, soit 4 milliards d’hectares Chiffre Food and Agriculture Organization – FAO. Toujours selon la FAO, environ 13 millions d’hectares de forĂȘts disparaissent tous les ans, soit le quart de la superficie de la France. Ce chiffre prend en compte les disparitions nettes de la forĂȘt, sans intĂ©grer les surfaces de forĂȘt replantĂ©es. On peut Ă©galement citer ce chiffre du WWF entre 1990 et 2015, la dĂ©forestation s’élĂšve Ă  plus de 240 millions d’hectares. 170 millions d’hectares risquent encore de disparaĂźtre d’ici Ă  2030. 1 – Les zones les plus touchĂ©es par la dĂ©forestation Ce chiffre recouvre en outre une rĂ©alitĂ© trĂšs inĂ©gale alors que dans certaines rĂ©gions, la surface des forĂȘts avance, dans d’autres la dĂ©forestation est trĂšs marquĂ©e c’est le cas en AmĂ©rique centrale -19 % et du Sud -6,6 %, et en Afrique -9 %. En Union EuropĂ©enne, elle a augmentĂ© de 7,3 % pour la mĂȘme pĂ©riode de 1990 Ă  2005. Une campagne de mesure menĂ©e par Landsat et Google Earth met en Ă©vidence d’autres hot spots » de la dĂ©forestation de nouvelles rĂ©gions du globe sont durement touchĂ©es, comme le Paraguay, la Colombie-Britannique Canada et la SibĂ©rie. 2- Le BrĂ©sil champion du monde
 de la dĂ©forestation C’est encore au BrĂ©sil que l’on dĂ©foreste le plus, en Amazonie notamment. Si la dĂ©forestation avait connu une accalmie, elle a repris de plus belle ces derniĂšres annĂ©es avec la crise Ă©conomique et politique que connaĂźt le pays. D’aprĂšs le WWF1, 1/5 de la forĂȘt amazonienne a dĂ©jĂ  disparu et 40 Ă  55 % de sa superficie va disparaĂźtre d’ici 2050. Entre 2014 et 2015, la dĂ©forestation a augmentĂ© de 15 % ce sont kmÂČ de forĂȘt qui ont disparu en un an. 3- Les forĂȘts tropicales sont les plus touchĂ©es Toujours d’aprĂšs le WWF, Le dĂ©veloppement des terres agricoles en zone tropicale est la premiĂšre cause directe de la dĂ©forestation. » Ce sont les pays d’AmĂ©rique du Sud, d’Afrique centrale et d’Asie du Sud-Est qui en pĂątissent. La faute aux monocultures intensives de soja, d’huile de palme ou l’élevage, qui grignotent des forĂȘts dans ces pays. 4- Les forĂȘts replantĂ©es ne remplacent pas les forĂȘts primaires Dans ce cadre, il est plus juste de parler de reboisement » plutĂŽt que de reforestation ». En effet en gĂ©nĂ©ral, les politiques de reboisement visent Ă  ne planter que quelques essences d’arbres. Il est trĂšs difficile de parvenir Ă  la complexitĂ© et Ă  la richesse en termes de biodiversitĂ© que reprĂ©sente une forĂȘt primaire. La forĂȘt amazonienne ©Filipe Frazao 1 milliard d’arbres sont replantĂ©s en moyenne tous les ans. D’aprĂšs la FAO, La superficie de forĂȘt plantĂ©e a augmentĂ© de plus de 105 millions d’ha depuis 1990″2. Depuis cette date, 3 Ă  5 millions d’hectares de forĂȘt sont plantĂ©s chaque annĂ©e. 5- La forĂȘt naturelle perd du terrain Un bon indicateur de la dĂ©forestation dans le monde -hors coupe de bois replantĂ©, bois pour l’industrie
 peut ĂȘtre la perte de forĂȘt dite naturelle, en comparaison Ă  la forĂȘt plantĂ©e. Entre 2010 et 2015, la forĂȘt naturelle a connu une perte nette de 6,5 millions d’hectares par an. Une perte importante, mais moindre que dans les annĂ©es 1990, oĂč le taux de perte moyen Ă©tait de 10,6 millions d’hectares. Une maigre consolation ! 6- Quel est le pays qui est le plus reboisĂ© ? Ce classement de la FAO va vous surprendre. Le pays qui gagne le plus de superficie forestiĂšre entre 2010 et 2015 est la Chine, avec un gain annuel net de milliers d’hectares. Reste Ă  voir quel type de forĂȘt replante la Chine, et si elle protĂšge les rares forĂȘts primaires qui lui restent. De son cĂŽtĂ©, la France fait Ă©galement partie du top 10 des pays les plus reboisĂ©s, avec un gain annuel net de 113 milliers d’hectares. Lire page suivante les consĂ©quences de la dĂ©forestation dans le monde consoGlobe vous recommande aussi... RĂ©digĂ© par Jean-Marie Jean-Marie Boucher est le fondateur de consoGlobe en 2005 avec le service de troc entre particuliers digitroc. Rapidement, il convertit ses proches et sa... Voir sa fiche et tous ses articles Devenir rĂ©dacteur
People Fou rire de Cyril Hanouna face aux flatteries obscÚnes des chroniqueurs de « Touche pas à mon poste! ». Par Damien Mercereau. Publié le 14/04/2022 à 16:22, Mis à jour le 21/04/2022
Hugo ClĂ©ment Ă©tait l'invitĂ© du RTL INFO Avec Vous ce mercredi. Le journaliste est venu parler de son livre, "Journal de guerre Ă©cologique". Olivier Schoonejans Dans votre livre "Journal de guerre Ă©cologique", il y a beaucoup de termes assez forts comme "combat", "rĂ©sistance", "nouvelle Guerre Mondiale"... C'est voulu, j'imagine. Hugo ClĂ©ment "Oui, c'est voulu et ça correspond malheureusement Ă  la situation dans laquelle on se trouve. C'est ce que disent les scientifiques. On est dans une urgence climatique, dans un effondrement gĂ©nĂ©ralisĂ© de la biodiversitĂ©, qui a des consĂ©quences dramatiques sur les autres espĂšces, mais sur la notre Ă©galement. Je parle de guerre parce qu'il y a des victimes. Il y a non seulement les gens qui meurent en dĂ©fendant la nature, qui sont tuĂ©s. Mais aussi les millions de personnes qui subissent les consĂ©quences de ce dĂ©rĂšglement climatique et de l'effondrement de la biodiversitĂ©. Donc il y a malheureusement beaucoup de points communs avec une guerre et l'enjeu auquel on fait face, c'est simplement de savoir si on va pouvoir continuer en tant qu'espĂšce humaine Ă  habiter cette planĂšte de maniĂšre acceptable." Dans votre livre, vous faites le tour du monde des situations dramatiques pour l'environnement. Il y a beaucoup d'ennemis. Comment pointer un problĂšme Ă  rĂ©soudre en prioritĂ© ? "C'est compliquĂ© parce que ce n'est pas blanc et noir, ce ne sont pas les gentils et les mĂ©chants. C'est aussi une guerre qu'on mĂšne contre nous-mĂȘmes, contre notre mode de vie, contre notre mode de consommation. Il faut qu'on change collectivement, qu'on sorte de nos habitudes, qu'on consomme globalement moins, moins de viande, qu'on brĂ»le moins de pĂ©trole, moins de charbon. Ce n'est pas facile, effectivement. Et j'en parle dans le livre, les gens qui dĂ©truisent l'environnement, les groupes qui se rendent coupables de certaines exactions, ce ne sont pas forcĂ©ment des grands mĂ©chants qu'on voit dans les films. C'est pour ça que dans ce livre, je vais aussi leur parler. Je vais voir les cartels mexicains qui sont responsables du braconnage, les grandes entreprises qui exploitent le charbon en Australie, je vais voir les gens qui exploitent les forĂȘts en France. Il faut parler Ă  tout le monde, il faut essayer de comprendre d'oĂč vient le problĂšme et essayer de convaincre d'avancer dans le bon sens." Mais chacun rejette un peu la faute sur l'autre... "On a tendance Ă  regarder chez notre voisin ce que lui ne fait pas assez bien ou pas assez vite. Je pense qu'il faut ĂȘtre dans la bienveillance, encourager toutes les bonnes actions et surtout voir, nous Ă  notre niveau, ce qu'on peut faire et ce qu'on peut demander aussi Ă  nos dirigeants. Parce que tout le monde n'a pas la mĂȘme responsabilitĂ©. On n'a pas la mĂȘme responsabilitĂ© quand on prend sa voiture pour aller travailler que quand on est prĂ©sident d'une grande puissance mondiale ou d'une grande entreprise." Ce sont de petites actions mais mises bout Ă  bout par des millions de personnes, ça a un gros impact Vous donnez des conseils en fin de livre. Ils ne sont finalement pas si compliquĂ©s Ă  mettre en place dans la vie de tous les jours et peuvent, selon vous, changer les choses ? "Je donne des pistes d'action. Ce n'est pas exhaustif, ce n'est pas ce qu'il faut absolument faire. On peut agir Ă  travers notre alimentation, Ă  travers ce qu'on met dans notre assiette, ce qu'on achĂšte ou pas. Les scientifiques le disent, il faut manger moins de viande, moins de poisson, consommer des fruits et lĂ©gumes qui ont Ă©tĂ© cultivĂ©s localement, idĂ©alement sans produits phytosanitaires, dans la mesure du possible. Ça peut ĂȘtre au travers de la maniĂšre dont on s'habille, peut-ĂȘtre acheter moins d'habits. On a tous dans nos placards des habits qu'on a mis une fois ou deux puis qui restent lĂ  et ne servent pas Ă  grand-chose. On peut donc peut-ĂȘtre en acheter moins et accepter de mettre un prix un tout petit peu supĂ©rieur pour acheter des vĂȘtements fabriquĂ©s par des entreprises belges ou europĂ©ennes. Ça peut ĂȘtre aussi Ă  travers nos dĂ©chets, essayer d'Ă©viter d'acheter des produits suremballĂ©s, de recycler au maximum le plastique. Ce sont de petites actions mais mises bout Ă  bout par des millions de personnes, ça a un gros impact." Changer nos habitudes, c'est parfois le plus difficile. Vous y croyez, malgrĂ© tout ? "MalgrĂ© tout, je crois en l'espĂšce humaine. L'Ă©cologie, que je dĂ©fends et mets en lumiĂšre dans ce livre, ce n'est pas de l'anti-humanisne. Ce n'est pas de dire qu'on est le cancer de la planĂšte. La vie est toujours la plus forte et me concernant, j'ai envie que mes enfants puissent avoir la possibilitĂ© d'ĂȘtre heureux, de vivre sur une planĂšte oĂč le bonheur est possible. Et je commence le livre en parlant de ma fille qui est nĂ©e le 3 janvier 2020 parce que je me suis dit elle aura 80 ans le 3 janvier 2100. Nous, ça nous parait trĂšs loin parce qu'on ne sera plus sur cette Terre donc on a du mal Ă  se projeter. Mais elle, Ă  la fin de sa vie, elle connaitre ce monde-lĂ  et ce que nous prĂ©disent les scientifiques pour l'annĂ©e 2100 si on continue sur notre trajectoire, ce n'est pas un monde qui fait rĂȘver. C'est un monde oĂč un tiers de l'humanitĂ© vit dans des zones aussi chaudes que le Sahara aujourd'hui. C'est un monde oĂč il y a plus de plastique que de poissons dans l'ocĂ©an. C'est un monde oĂč il n'y a plus de glacier et de montage, oĂč il y a des milliers d'espĂšces qui auront disparu. Je n'ai pas envie de ce monde-lĂ  pour ma fille." Covid-19 en Belgique voici oĂč en est la situation ce mercredi 16 dĂ©cembre Surle site Rue 89, l’historien Jean-Pierre Peter expliquait en mai pourquoi les gens avaient «l’impression de devenir fous». «La connaissance universelle de tout ce qu’il Rechercher > Ce qu'il y a de fou dans le monde > texte Ce qu'il y a de fou dans le monde ACHETER LE CDCHEZ NOTRE PARTENAIREAuteur CommunautĂ© du Chemin Neuf, CommunautĂ© du Chemin Neuf CatĂ©gories chant Ă  l'Esprit Saint Temps liturgiques autre Ce qu'il y a de fou dans le monde, VoilĂ  ce que Dieu a choisi. Ce qu'il y a de faible dans le monde, VoilĂ  ce que Dieu a choisi. Contrechant Viens Esprit de feu Viens Esprit d'amour Viens Esprit de Dieu Viens nous t'attendons. © - CommunautĂ© du Chemin Neuf ex-Artemas
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Cequ'il y a de fou dans le monde: par Cté du Chemin Neuf: Ce que Dieu a choisi Références bibliques : 1Co 1 ThÚme : Esprit-Saint Usage : Adoration-Confiance Nom du recueil :
Des Ă©vĂ©nements rĂ©cents sont venus nous remettre Ă  l’esprit le risque d’une guerre nuclĂ©aire, qui continue de peser sur le monde oĂč nous vivons. Certes je considĂšre improbable que l’un ou l’autre camp prenne dĂ©libĂ©rĂ©ment la dĂ©cision de plonger le monde dans les horreurs insoupçonnĂ©es et les dĂ©vastations qu’entraĂźnerait une guerre nuclĂ©aire totale. Mais aussi longtemps que notre sĂ©curitĂ© dĂ©pendra du maintien de l’ Ă©quilibre de la terreur » mieux vaut regarder en face le risque qu’une telle situation comporte. Le danger d’une rĂ©action en chaĂźne en cas de guerre nuclĂ©aire dĂ©truit d’ailleurs l’argument rĂ©confortant selon lequel l’abondance des armes nuclĂ©aires a aboli le risque d’une guerre totale. On a de bonnes raisons de croire que mĂȘme les prĂ©dictions les plus osĂ©es quant aux ravages que causerait une guerre nuclĂ©aire gĂ©nĂ©ralisĂ©e ou totale ne sont pas exagĂ©rĂ©es. Il n’y a personne pour soutenir que le monde serait encore ce qu’il est aujourd’hui aprĂšs une telle guerre. Toutefois, bien qu’il y ait naturellement de grandes diffĂ©rences entre les effets produits par les grosses bombes atomiques et ceux des armes nuclĂ©aires plus petites, ce serait Ă  mon avis une erreur de supposer que l’on pourrait employer ces derniĂšres sans courir au moins le grave risque de ne pouvoir limiter les hostilitĂ©s aux petites armes nuclĂ©aires. On se rĂ©fĂšre souvent Ă  la nĂ©cessitĂ© qu’il y aurait probablement pour l’ Ă  un premier stade, de s’en remettre Ă  l’emploi de ce qu’on appelle les armes nuclĂ©aires tactiques ; et dans de tels propos ces armes sont souvent assimilĂ©es Ă  une simple forme d’artillerie amĂ©liorĂ©e. Mais, eu Ă©gard Ă  la puissance de feu et Ă  la force de destruction des moindres engins nuclĂ©aires, je considĂšre que cette classification est absolument aberrante. La seule distinction valable qui puisse ĂȘtre faite est entre armes nuclĂ©aires et armes non nuclĂ©aires. L’existence de la sociĂ©tĂ© humaine en question Les effets produits par les armes nuclĂ©aires ont fait l’objet d’études acadĂ©miques rĂ©alisĂ©es par des experts en stratĂ©gie, particuliĂšrement aux Etats-Unis, oĂč les publications officielles ont fait paraĂźtre sur ce sujet de nombreuses informations. Dans son livre sur la guerre thermonuclĂ©aire On thermonuclear War, M. Herman Kahn pose la question Les survivants envieraient-ils le sort des morts ? » ; de son cĂŽtĂ© le professeur Oskar Morgenstern Ă©crit Peut-ĂȘtre que mĂȘme les auteurs de science-fiction ne peuvent imaginer vraiment ce que cela signifierait pour les survivants de voir cinquante, quatre-vingts ou cent millions de gens tuĂ©s en quelques jours, en quelques heures ou en quelques minutes, et des dizaines de millions d’autres gravement atteints et vivant sans espoir dans des taudis, dans l’atmosphĂšre empoisonnĂ©e des dĂ©bris radioactifs. » Enfin dans un livre rĂ©cent, On the prevention of war, M. John Strachey, aprĂšs avoir passĂ© en revue les faits tels qu’ils sont, conclut que mĂȘme une seule guerre nuclĂ©aire viendrait remettre en question l’existence de la sociĂ©tĂ© humaine organisĂ©e. Une sĂ©rie de guerres du mĂȘme genre y mettraient Ă  coup sĂ»r un point final ». Le terme d’arme nuclĂ©aire est couramment utilisĂ© pour dĂ©signer indiffĂ©remment toute arme tirant sa puissance explosive soit de la fission, soit de la fusion nuclĂ©aire. Mais le terme Ă  fission » s’applique spĂ©cifiquement Ă  une arme atomique » de l’ordre d’un kilotonne, tandis que Ă  fusion » correspond Ă  une arme Ă  hydrogĂšne » ou thermo-nuclĂ©aire » de l’ordre du mĂ©gatonne. La production », autrement dit la puissance, des moyens nuclĂ©aires se mesure en tonnes Ă©quivalant aux quantitĂ©s d’explosifs classiques TNT et s’exprime soit en kilotonnes Kt — 1 Kt vaut 1 000 tonnes de TNT — lorsqu’il s’agit d’armes atomiques ou Ă  fission », soit en mĂ©gatonnes Mt — 1 Mt vaut 1 000 000 de tonnes de TNT — s’il s’agit de bombes Ă  fusion » ou thermonuclĂ©aires. Une bombe Ă  fission du type Hiroshima 20 Kt Ă©quivaut donc Ă  une force explosive de 20 000 tonnes de TNT, et une bombe Ă  fusion de 10 Mt produit une Ă©nergie Ă©gale Ă  celle de 500 bombes Ă  fission de 20 Kt. A titre de comparaison, on se rappellera que les bombes trĂšs lourdes du type classique lancĂ©es d’avions au cours de la derniĂšre guerre Ă©taient de l’ordre d’une tonne. Les plus lourdes contenaient 6 tonnes de TNT et pouvaient dĂ©truire une rĂ©gion couvrant Ă  peu prĂšs 300 mĂštres carrĂ©s. Une bombe de 20 Kt peut, elle, dĂ©truire des constructions en brique de type courant sur une surface de 8 kilomĂštres carrĂ©s et peut causer des dĂ©gĂąts considĂ©rables, par suite des radiations, sur une surface double. Une bombe de 10 Mt cause la destruction d’une rĂ©gion couvrant environ 400 kilomĂštres carrĂ©s, et ses radiations peuvent ravager plus de 20 000 kilomĂštres carrĂ©s. Elle pourrait donc anĂ©antir complĂštement une zone construite qui possĂ©derait les dimensions de l’une des plus grandes capitales du monde. On a calculĂ© que, pour un pays comme la France, de 500 000 Ă  600 000 kilomĂštres carrĂ©s, peuplĂ© de 40 Ă  50 millions d’habitants, la destruction totale des moyens de vie serait rĂ©alisĂ©e avec 6 000 bombes Ă  fission, ou de 20 Ă  30 bombes Ă  fusion, pourvu qu’elles soient bien rĂ©parties sur toute la surface. D’autre part on a estimĂ© qu’une attaque prĂ©vue pour dĂ©truire les 150 principales villes amĂ©ricaines tuerait — sans qu’il soit tenu compte des abris contre les retombĂ©es ou des moyens d’évacuation — entre 160 et 180 millions de citoyens amĂ©ricains. Outre la force de l’explosion et la chaleur, qui ont les plus grands effets sur les constructions et les installations d’équipement, chaque explosion nuclĂ©aire s’accompagne de radiations thermiques et nuclĂ©aires qui, elles, produisent les plus grands effets sur la population. A Hiroshima et Ă  Nagasaki, les brĂ»lures causĂ©es par l’explosion provoquĂšrent de 20 Ă  30 % des dĂ©cĂšs. Pour une bombe de 20 kilotonnes, les individus non protĂ©gĂ©s pourraient ĂȘtre atteints de brĂ»lures fatales jusqu’à 1,5 kilomĂštre de distance, et jusqu’à 3 kilomĂštres les brĂ»lures seraient sĂ©rieuses. Ces mĂȘmes distances, dans le cas d’une bombe de 20 mĂ©gatonnes, se multiplient par 20. Il est plus difficile d’établir les effets de la radio-activitĂ© et des retombĂ©es. On peut trouver des retombĂ©es locales Ă  une distance comprise entre 150 et 500 kilomĂštres Ă  partir du point 0 au sol et sur une largeur supĂ©rieure Ă  60 kilomĂštres, ces chiffres variant selon la puissance de la bombe, la force du vent et les conditions atmosphĂ©riques. Les retombĂ©es globales ne se manifestent pas immĂ©diatement aprĂšs l’explosion mais leurs effets Ă  long terme sont considĂ©rĂ©s comme trĂšs dangereux. Les Etats-Unis, l’Union soviĂ©tique et le Royaume-Uni disposent actuellement d’engins Ă  fission et Ă  fusion dont la force explosive varie entre 20 kilotonnes et 20 mĂ©gatonnes et qui peuvent ĂȘtre transportĂ©s soit par des bombardiers stratĂ©giques, soit par fusĂ©es MRBM et ICBM, L’Union soviĂ©tique a d’autre part procĂ©dĂ© Ă  l’essai d’une arme de 50 mĂ©gatonnes. Enfin les Etats-Unis et l’ ont produit tous deux des armes nuclĂ©aires destinĂ©es Ă  un usage tactique et dont la puissance explosive varie entre 1 et 20 kilotonnes. Une guerre nuclĂ©aire limitĂ©e peu probable Tandis que la dĂ©couverte des armes nuclĂ©aires, il y a une vingtaine d’annĂ©es, a rendu disponible une Ă©norme puissance explosive, le dĂ©veloppement des fusĂ©es, survenu au cours des dix derniĂšres annĂ©es et qui permet de transporter en quelques minutes cette force explosive Ă  des distances intercontinentales, marque une rĂ©volution aussi importante que la dĂ©couverte de la fission nuclĂ©aire elle-mĂȘme. Le fait d’avoir des stocks d’engins nuclĂ©aires ne suffit plus aujourd’hui Ă  donner une vĂ©ritable capacitĂ© nuclĂ©aire Ă  un Etat. Le facteur essentiel est dĂ©sormais la possession des vĂ©hicules porteurs pour utiliser ces engins. La concentration des efforts sur la stratĂ©gie de dĂ©fense active, destinĂ©e Ă  dĂ©truire les moyens de rĂ©torsion de l’adversaire, ainsi que le renforcement des bases de fusĂ©es que l’on observe actuellement signifient tous deux que l’on met l’accent sur les armes de prĂ©cision et de grande puissance. A l’intĂ©rieur de l’alliance atlantique, prise dans son ensemble, le problĂšme du transport des bombes et engins nuclĂ©aires ne se pose pas. Il y a deux ans un expert amĂ©ricain avait dĂ©clarĂ© d’autre part que les Etats-Unis possĂ©daient environ 1 000 bombes Ă  hydrogĂšne, chacune capable d’anĂ©antir une citĂ©, et qu’ils disposaient d’une quantitĂ© suffisante de matĂ©riel de rĂ©action en chaĂźne pour en fabriquer un demi-million. Contre les troupes en opĂ©rations sur le terrain, les effets des armes nuclĂ©aires tactiques sont tels qu’il faudrait s’attendre que le taux des victimes soit trĂšs Ă©levĂ©. Dans le cas d’une bombe atomique de 2 Kt, tous les hommes Ă  dĂ©couvert seraient atteints immĂ©diatement sur un rayon de 550 mĂštres Ă  partir du foyer de l’explosion au sol et sur un rayon de 900 mĂštres tous les hommes seraient atteints en l’espace de quatre heures. S’ils sont Ă  l’abri dans des tranchĂ©es, ces distances se rĂ©duisent Ă  des rayons de 400 Ă  650 mĂštres respectivement. Et puisque l’on a prĂȘtĂ© une grande attention Ă  l’emploi sur les champs de bataille de fusĂ©es sol Ă  sol de courte portĂ©e, les projets d’interdiction de l’emploi d’armes nuclĂ©aires par les forces aĂ©riennes tactiques pourraient bien constituer le danger le plus sĂ©rieux de rĂ©action en chaĂźne en cas de guerre nuclĂ©aire. Au cours de la manƓuvre de l’ Carte blanche » en 1955, 3 000 avions furent mis en action et lancĂšrent » 335 bombes. On en dĂ©duisit que les victimes devaient ĂȘtre estimĂ©es Ă  1 700 000 morts et 3,5 millions de blessĂ©s, sans tenir compte des effets de la radio-activitĂ© produite par les bombes. De ces chiffres les auteurs soviĂ©tiques ont conclu Ă  l’évidence des dangers que prĂ©senterait une guerre nuclĂ©aire, ce qui a pu avoir une certaine influence sur l’opinion russe. Mais ces chiffres semblent aussi contredire que la thĂ©orie d’une guerre nuclĂ©aire limitĂ©e est une doctrine rĂ©aliste. Tout examen des effets produits par les armes nuclĂ©aires met en Ă©vidence la conclusion que la guerre nuclĂ©aire, Ă  quelque Ă©chelle que ce soit, est d’un type et d’une amplitude diffĂ©rant entiĂšrement de ceux des hostilitĂ©s caractĂ©risĂ©es par l’emploi d’armes tactiques, et que le passage d’un stade Ă  l’autre est d’une importance cruciale. Cela me semble aussi rĂ©vĂ©ler que si les armes nuclĂ©aires sont de nature Ă  dĂ©courager l’agresseur, elles ne peuvent ĂȘtre utilisĂ©es pour la dĂ©fense du territoire. Toute la conception de la dĂ©fense occidentale doit ĂȘtre fondĂ©e sur le principe qu’il faut empĂȘcher la guerre et sur la nĂ©cessitĂ© d’éviter le dĂ©clenchement d’une rĂ©action en chaĂźne si jamais des hostilitĂ©s limitĂ©es devaient Ă©clater et entraĂźner l’utilisation d’armes nuclĂ©aires. Dans ces conditions le dĂ©sarmement gĂ©nĂ©ral, soumis Ă  l’inspection et au contrĂŽle, n’a pas besoin d’autre justification.
Ily a du vrai dans le mythe du dictateur devenu fou, qui refuse de se soumettre et qui conjure la menace d’une destruction interne par une destruction du monde.
Il y a vingt ans, le 24 mars 1999, treize États membres de l’Organisation du traitĂ© de l’Atlantique nord OTAN, dont les États-Unis, la France et l’Allemagne, bombardaient la RĂ©publique fĂ©dĂ©rale de Yougoslavie. Cette guerre dura soixante-dix-huit jours et se nourrit de bobards mĂ©diatiques destinĂ©s Ă  aligner l’opinion des populations occidentales sur celle des Ă©tats-majors. Les Serbes commettent un gĂ©nocide », jouent au football avec des tĂȘtes coupĂ©es, dĂ©pĂšcent des cadavres, arrachent les fƓtus des femmes enceintes tuĂ©es et les font griller », prĂ©tendit le ministre de la dĂ©fense allemand, le social-dĂ©mocrate Rudolf Scharping, dont les propos furent repris par les mĂ©dias ; ils ont tuĂ© de 100 000 Ă  500 000 personnes » TF1, 20 avril 1999, incinĂ©rĂ© leurs victimes dans des fourneaux, du genre de ceux utilisĂ©s Ă  Auschwitz » The Daily Mirror, 7 juillet. Une Ă  une, ces fausses informations seront taillĂ©es en piĂšces — mais aprĂšs la fin du conflit —, notamment par l’enquĂȘte du journaliste amĂ©ricain Daniel Pearl The Wall Street Journal, 31 dĂ©cembre 1999. Tout comme se dĂ©gonflera l’une des plus retentissantes manipulations de la fin du XXe siĂšcle le plan Potkova fer Ă  cheval », un document censĂ© prouver que les Serbes avaient programmĂ© l’ Ă©puration ethnique » du Kosovo. Sa diffusion par l’Allemagne, en avril 1999, servit de prĂ©texte Ă  l’intensification des bombardements. Loin d’ĂȘtre des internautes paranoĂŻaques, les principaux dĂ©sinformateurs furent les gouvernements occidentaux, l’OTAN ainsi que les organes de presse les plus respectĂ©s 1. Parmi eux, Le Monde, un quotidien dont les prises de position Ă©ditoriales servent alors de rĂ©fĂ©rence au reste de la galaxie mĂ©diatique française. Sa rĂ©daction, dirigĂ©e par Edwy Plenel, admet avoir fait le choix de l’intervention 2 ». En premiĂšre page de l’édition du 8 avril 1999, un article de Daniel Vernet annonce Ce plan “Fer Ă  cheval” qui programmait la dĂ©portation des Kosovars ». Le journaliste reprend les informations dĂ©voilĂ©es la veille par le ministre des affaires Ă©trangĂšres allemand, l’écologiste Joschka Fischer. Ce plan du gouvernement de Belgrade dĂ©taillant la politique de nettoyage ethnique appliquĂ©e au Kosovo 
 porte le nom de code de plan “Fer Ă  cheval”, sans doute pour symboliser la prise en tenaille des populations albanaises », Ă©crit Vernet, pour qui la chose paraĂźt faire peu de doutes ». Deux jours plus tard, le quotidien rĂ©cidive sur toute la largeur de sa une » Comment [Slobodan] MiloĆĄević a prĂ©parĂ© l’épuration ethnique ». Le plan serbe “Potkova” programmait l’exode forcĂ© des Kosovars dĂšs octobre 1998. Il a continuĂ© d’ĂȘtre appliquĂ© pendant les nĂ©gociations de Rambouillet. » Le Monde Ă©voque un document d’origine militaire serbe » et reprend Ă  nouveau les allĂ©gations des officiels allemands, au point de reproduire l’intĂ©gralitĂ© d’une note de synthĂšse — ce qu’on appellerait aujourd’hui les Ă©lĂ©ments de langage » — distribuĂ©e aux journalistes par l’inspecteur gĂ©nĂ©ral de l’armĂ©e allemande. Berlin entend alors justifier auprĂšs d’une opinion plutĂŽt pacifiste la premiĂšre guerre menĂ©e par la Bundeswehr depuis 1945, de surcroĂźt contre un pays occupĂ© cinquante ans plus tĂŽt par la Wehrmacht. Or ce plan est un faux il n’émane pas des autoritĂ©s serbes, mais a Ă©tĂ© fabriquĂ© Ă  partir d’élĂ©ments compilĂ©s par les services secrets bulgares, puis transmis aux Allemands par ce pays, qui fait alors du zĂšle pour rentrer dans l’OTAN. Le pot aux roses sera rĂ©vĂ©lĂ© le 10 janvier 2000 par l’hebdomadaire Der Spiegel et confirmĂ© douze ans plus tard par l’ancienne ministre des affaires Ă©trangĂšres bulgare. A posteriori, le document aurait dĂ» inspirer d’autant plus de mĂ©fiance que fer Ă  cheval » se dit potkovica en serbe, et non potkova, ainsi que le remarqua dĂšs le 15 avril 1999 le dĂ©putĂ© allemand Gregor Gysi devant le Bundestag. En mars 2000, le gĂ©nĂ©ral de brigade allemand Heinz Loquai exprime dans un livre ses doutes sur l’existence d’un tel document » ; son enquĂȘte oblige M. Scharping Ă  admettre qu’il ne dispose pas d’une copie du plan » original. Au mĂȘme moment, le porte-parole du Tribunal pĂ©nal international pour l’ex-Yougoslavie qualifie les Ă©lĂ©ments du prĂ©tendu plan de matĂ©riel peu probant » Hamburger Abendblatt, 24 mars 2000 ; et la procureure Carla Del Ponte n’y fera mĂȘme pas rĂ©fĂ©rence dans l’acte d’accusation de MiloĆĄević en 1999 puis en 2001. La guerre, avait expliquĂ© Plenel peu aprĂšs le dĂ©but des bombardements, c’est le dĂ©fi le plus fou pour le journalisme. C’est lĂ  qu’il prouve ou non sa crĂ©dibilitĂ©, sa fiabilitĂ© 3. » L’investigateur n’est jamais revenu sur ce grand Ă©cart avec l’amour des petits faits vrais » qu’il proclame dans son livre pamphlet en faveur de l’intervention de l’OTAN 4. Le Monde Ă©voquera Ă  nouveau le faux, mais comme s’il l’avait toujours considĂ©rĂ© avec prudence “Fer Ă  cheval” reste un document fort controversĂ©, dont la validitĂ© n’a jamais Ă©tĂ© prouvĂ©e » 16 fĂ©vrier 2002. SpĂ©cialistes des Balkans, les journalistes Jean-Arnault DĂ©rens et Laurent Geslin qualifient pour leur part le plan Potkova d’ archĂ©type des fake news diffusĂ©es par les armĂ©es occidentales, repris par tous les grands journaux europĂ©ens 5 ». La cĂ©lĂ©bration d’un anniversaire n’aurait pas justifiĂ© Ă  elle seule qu’on revienne sur cette affaire. Mais certaines de ses consĂ©quences pĂšsent encore sur la vie internationale. Pour ce qui fut sa premiĂšre guerre depuis sa naissance en 1949, l’OTAN choisit d’attaquer un État qui n’avait menacĂ© aucun de ses membres. Elle prĂ©texta un motif humanitaire et agit sans mandat des Nations unies. Un tel prĂ©cĂ©dent servit les États-Unis en 2003 au moment de leur invasion de l’Irak, lĂ  encore aidĂ©e par une campagne de dĂ©sinformation massive. Quelques annĂ©es plus tard, la proclamation par le Kosovo de son indĂ©pendance, en fĂ©vrier 2008, mettrait Ă  mal le principe de l’intangibilitĂ© des frontiĂšres. Et la Russie se fonderait sur cette indĂ©pendance lorsque, en aoĂ»t 2008, elle reconnaĂźtrait celles de l’Abkhazie et de l’OssĂ©tie du Sud, deux territoires qui s’étaient dĂ©tachĂ©s de la GĂ©orgie. Puis en mars 2014 quand elle annexerait la CrimĂ©e. La guerre du Kosovo ayant Ă©tĂ© conduite par une majoritĂ© de gouvernements de gauche », et appuyĂ©e par la plupart des partis conservateurs, nul n’avait intĂ©rĂȘt Ă  ce qu’on revienne sur les falsifications officielles. Et on comprend sans peine que les journalistes les plus obsĂ©dĂ©s par la question des fake news prĂ©fĂšrent eux aussi regarder ailleurs. 1 Cf. Serge Halimi, Henri Maler, Mathias Reymond et Dominique Vidal, L’opinion, ça se travaille
 Les mĂ©dias, les guerres justes » et les justes causes », Agone, Marseille, 2014.2 Pierre Georges, directeur adjoint de la rĂ©daction du Monde, entretien accordĂ© Ă  Marianne, Paris, 12 avril 1999.3 CitĂ© dans Daniel Junqua, La Lettre, n° 32, Paris, avril 1999, et reproduit sur novembre 2000.4 Edwy Plenel, L’Épreuve, Stock, Paris, 1999.5 La Revue du crieur, n° 12, Paris, fĂ©vrier 2019.
Iln'y a pas de raison pour qu'on n'ait pas l'ambition d'ĂȘtre dans le Top 8 ou le Top 6. Ce qui est sĂ»r, c'est qu'on regarde vers le haut. C'est une Ă©vidence ! Ce qui est sĂ»r, c'est qu'on À la fin de l’AntiquitĂ© et au dĂ©but du Moyen Âge, les Bretons immigrent en Armorique avec leurs structures sociales, leur langue et leurs religieux. Ces derniers, venus en grande partie du pays de Galles, Ă©vangĂ©lisent la pĂ©ninsule. Leur culte, comme ceux de leurs disciples, reste trĂšs vivace en Bretagne et ailleurs, car nombre des saints bretons se firent aussi missionnaires. C’est ainsi le cas de saint Malo, l’un des sept saints fondateurs, qui partit un temps en Saintonge. Il y est toujours vĂ©nĂ©rĂ© sous le nom de Macoux ou de un Breton du cruEt qui sait que l’un des plus grands vignobles du monde porte aujourd’hui le nom d’un saint breton du haut Moyen Âge ? Emilion est, en effet, nĂ© en Bretagne au VIIIe siĂšcle, sans doute dans le pays de Vannes il est aussi vĂ©nĂ©rĂ© Ă  Loguivy-Plougras 22, commune traversĂ©e par une riviĂšre qui porte son nom et dont les grandes crues sont restĂ©es dans les mĂ©moires
. EngagĂ© comme intendant auprĂšs du comte de Vannes, il dĂ©tourne des vivres pour les donner aux pauvres. DĂ©couvert, il s’exile vers le sud, il se fait moine Ă  Saulon, en Saintonge, puis devient ermite dans une forĂȘt au nord-ouest de Bordeaux. Il s’installe dans une grotte sur les coteaux dominant la y multiplie les miracles et sa notoriĂ©tĂ© grandit dans le pays. Ce qui attire des disciples. AprĂšs la mort d’Emilion, en 767, l’endroit devient un monastĂšre, avant de donner naissance Ă  une agglomĂ©ration qui porte son nom. Son culte se dĂ©veloppe, parallĂšlement Ă  la rĂ©putation des vignobles locaux, cultivĂ©s depuis l’époque romaine. Aujourd’hui, les vins de Saint-Émilion sont mondialement connus, rendant internationalement cĂ©lĂšbre ce saint breton, considĂ©rĂ© tout naturellement comme le patron des nĂ©gociants en saints ont plutĂŽt migrĂ© vers le nord. C’est le cas de Judoc, qui installe un monastĂšre sur les rives de la Canche, dans l’actuel Pas-de-Calais. Son nom a mutĂ© en Josse et il a donnĂ© son nom Ă  la ville de Saint-Josse-sur-Mer dans le pas de Calais et Saint-Josse-ten-Noode, en baladeusesAu IXe siĂšcle, les Vikings ravagent une partie de l’Europe occidentale, dont la Bretagne. Ils s’attaquent particuliĂšrement aux riches monastĂšres ou aux Ă©glises. L’abbaye de LandĂ©vennec 29 est ainsi dĂ©truite en 913. Comme dans d’autres Ă©tablissements religieux, les moines ont prĂ©fĂ©rĂ© fuir, pour mettre Ă  l’abri les reliques de leurs saints et leurs prĂ©cieux manuscrits. Cet exil, de quelques dĂ©cennies, explique la propagation du culte de certains saints bretons dans d’autres rĂ©gions moines de LandĂ©vennec sont ainsi accueillis dans la petite ville de Montreuil-sur-Mer, dans l’actuel Pas-de-Calais. Ils y fondent un monastĂšre en l’honneur de saint GwennolĂ©, dont le nom s’est transformĂ© localement en saint Walloy. Ils y perpĂ©tuent leurs activitĂ©s de retranscription des textes sacrĂ©s. Deux Vies de saint GuĂ©nolĂ© sont ainsi conservĂ©es Ă  Douai. Ces moines sont Ă©galement proches de l’Angleterre et du royaume saxon du Wessex, oĂč se sont rĂ©fugiĂ©s des nobles bretons qui prĂ©parent la reconquĂȘte contre les Vikings, ce que fera Alain Barbetorte en 936, devenant alors le premier duc de Bretagne. Une partie des reliques de saint GuĂ©nolĂ© sont restĂ©es Ă  Montreuil jusqu’à la reliques partent vers le nord, comme celles d’Idunet ou saint Diboan, vĂ©nĂ©rĂ© Ă  ChĂąteaulin 29 et dans le Centre-Bretagne. Ces reliques auraient Ă©tĂ© transportĂ©es dans l’Eure, Ă  Port-Mort, oĂč il est cĂ©lĂ©brĂ© sous le nom d’Ethbin ou Yben. La commune de Saint-Langis-lĂšs-Montagne, dans l’Orne, lui doit aussi son reliques de saint MĂ©en furent Ă©galement dĂ©mĂ©nagĂ©es prĂšs de Saumur, lors des invasions vikings. Ce dernier est Ă©galement honorĂ© dans l’Aveyron oĂč il a donnĂ© son nom au village de Saint-MĂ©en-le-Couffeleux aujourd’hui Peux-et-Couffeleux, mais son culte serait liĂ© Ă  un voyage qu’il aurait fait Ă  Rome
Manuscrits bretons en Angleterre et Ă  New YorkCette migration des moines bretons du Xe siĂšcle n’a pas Ă©tĂ© sans consĂ©quences. Leurs abbĂ©s ont continuĂ© Ă  jouer un rĂŽle politique, visitant les nobles francs ou saxons qui les avaient pris sous leur protection. Pour les remercier, ils leur ont offert de prĂ©cieux manuscrits, Ă©crits en Bretagne ou dans le Nord de la France. C’est ainsi que plusieurs des Ă©vangĂ©liaires de LandĂ©vennec se trouvent aujourd’hui en Angleterre, notamment Ă  la British Librairy de Londres et Ă  Oxford. L’un des plus beaux exemplaires a Ă©tĂ© donnĂ© par un privĂ© Ă  la Public Librairy de New York. Autant de traces fort lointaines de l’influence intellectuelle des Bretons du haut Moyen Âge. Indochine mandarins et explorateurs RĂ©servĂ© aux abonnĂ©s Caramba ! Des Bretons au Mexique
 RĂ©servĂ© aux abonnĂ©s Les Saintes, le pent-ti punch
 RĂ©servĂ© aux abonnĂ©s Johnnies des Bretons aux petits oignons RĂ©servĂ© aux abonnĂ©s Irlande des Bretons qui ne manquent pas d’Eire ! RĂ©servĂ© aux abonnĂ©s
Cequ’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi. Ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi. Viens, Esprit de Feu, viens, Esprit d’amour, Viens,
Le trait est d’une dĂ©licatesse de dentelle, parfois relevĂ© d’une touche d’aquarelle vaporeuse. La matiĂšre de ces dessins semble puisĂ©e Ă  mĂȘme les nuages qui passent, les merveilleux nuages. On y voit des nuĂ©es d’enfants turbulents, de grands envols de feuilles mortes, la sĂ©vĂšre verticalitĂ© des villes, de vastes ondulations vĂ©gĂ©tales, de tout petits bourgeois qui se rĂȘvent en grands fauves, de vastes boulevards que la pluie dĂ©trempe, des avenues new-yorkaises profondes comme des canyons infestĂ©s de fourmis
 C’est, reconnaissable entre tous, l’univers de SempĂ©. Durant plus de 60 ans, le dessinateur a traduit les petits riens de la vie en vertiges mĂ©taphysiques et, inversement, ramenĂ© les grandes questions existentielles Ă  leur dĂ©risoire dimension humaine. L’humour jaillit du choc thermique entre l’immense et le minuscule, le sublime et le ridicule. Il est toujours tendre, car si SempĂ© avait l’art d’épingler les travers des gens, jamais il ne jugeait ni ne condamnait ces peintres du dimanche qui se prennent pour Van Gogh ou ces pĂȘcheurs en riviĂšre qui pensent Ă  Moby Dick. Il a créé un personnage de petit bonhomme rondouillard avec chapeau et moustache Ă  qui, peu ou prou, nous ressemblons tous moralement. A propos d'inĂ©dits du Petit Nicolas» SempĂ©, le trait juste Gamin chahuteur Jean-Jacques SempĂ© est dĂ©cĂ©dĂ© jeudi 11 aoĂ»t dans sa rĂ©sidence de campagne. En 2019, Le Temps l'avait rencontrĂ© dans son atelier parisien. Le Petit Nicolas, personnage qu’il avait créé avec RenĂ© Goscinny, fĂȘtait ses 60 ans. Et Raoul Taburin, un livre qu’il avait Ă©crit et dessinĂ©, Ă©tait adaptĂ© au cinĂ©ma avec BenoĂźt Poelvoorde dans le rĂŽle principal. SituĂ© au septiĂšme Ă©tage d’un majestueux immeuble du boulevard du Montparnasse, son vaste atelier s’ouvre sur les toits de Paris. Au loin, on aperçoit Notre-Dame, que le dessinateur a vu brĂ»ler l’avant-veille C’était effroyable, effroyable. On n’avait jamais pensĂ© qu’une pareille catastrophe puisse arriver»  Au fond de la piĂšce, on trouve un piano, un canapĂ©, une tĂ©lĂ© et une table devant un mur couvert de dessins. C’est le musĂ©e intime de SempĂ©, son mur du souvenir oĂč il accroche les Ɠuvres de ses maĂźtres et amis, Saul Steinberg, Savignac, Abe Birnbaum, Koren, Chaval, Bosc
 Lire Ă©galement cinĂ©ma Une jolie balade Ă  taburin Jean-Jacques SempĂ© a 86 ans. Affaibli par un AVC qui lui interdit de faire du vĂ©lo Je suis vexé», grommelle-t-il, il se dĂ©place avec difficultĂ© et tousse Ă  en perdre le souffle quand il tire goulĂ»ment sur sa vapoteuse Ridicule! C’est ridicule. Mais enfin, on a l’impression de faire un effort ». L’Ɠil d’un bleu vif a toutefois conservĂ© la vivacitĂ© de l’enfance. Sous l’apparence de l’homme ĂągĂ© brĂ»le l’ancienne fougue du gamin chahuteur qu’il Ă©tait tandis qu’une exquise politesse Ă  l’ancienne nuance la truculence du sud-ouest. Avez-vous vu Raoul Taburin», le film tirĂ© de votre livre? Oui, deux fois. Je l’aime bien. C’est une bonne adaptation. J’aime beaucoup les comĂ©diens, Poelvoorde et Edouard Baer, que je croise depuis longtemps Ă  Saint-Germain-des-PrĂ©s. Je suis ravi qu’ils jouent lĂ -dedans. Et les films tirĂ©s du Petit Nicolas»? Je ne les aime pas beaucoup. J’avais toujours prĂ©tendu qu’on ne pouvait pas faire Le Petit Nicolas» au cinĂ©ma. Mais la fille de Goscinny y tenait absolument. Alors, bon, j’ai laissĂ© faire. C’est la fille de mon copain. Notre critique sĂ©vĂšre de l'un des films Les vacances du Petit Nicolas Raoul Taburin», mais aussi M. Lambert» ou Marcellin Caillou»  A cĂŽtĂ© des recueils de dessins, vous avez publiĂ© plusieurs rĂ©cits illustrĂ©s. Vous ressentez le besoin de raconter des histoires? Oui. J’ai toujours aimĂ© faire les deux, raconter des histoires et faire des dessins. Le plus difficile Ă©tant de dessiner. Ah, oui! Et de loin
 Le dessin ne coule pas de source. Non, non, non, c’est du boulot. Un jour, le brave Jean-SĂ©bastien Bach a dĂ©clarĂ© Quiconque travaillera autant que moi fera aussi bien.» C’est faux. Je peux vous assurer que j’ai travaillĂ© autant que lui, mais mes dessins n’ont pas la qualitĂ© de sa musique. Oui, mais les dessins de Bach n’auraient peut-ĂȘtre pas eu la qualitĂ© des vĂŽtres
 Ha, ha, ha! Je lui aurais bien demandĂ© de faire l’échange. Vous avez travaillĂ© avec des Ă©crivains, Patrick SĂŒskind pour L’histoire de Monsieur Sommer» et Patrick Modiano pour Catherine Certitude». Comment se passent ces collaborations? Avec SĂŒskind, c’est trĂšs simple il travaillait dans son coin, on se voyait et voilĂ . Avec Modiano, rien n’est jamais simple. On se connaissait depuis longtemps et sa femme, chaque fois qu’on se rencontrait, tournait autour de nous, en disant Mais pourquoi vous ne faites pas quelque chose ensemble?» Un jour, je les vois, rue de l’UniversitĂ©, venir de trĂšs loin. Alors je rĂ©flĂ©chis un moment et quand ils arrivent Ă  ma hauteur, je dis Ă  Patrick Alors, voilĂ  c’est une petite fille myope et danseuse. Sa mĂšre est partie Ă  New York. Elle est Ă©levĂ©e par son pĂšre et va le rejoindre. Tu te dĂ©brouilles avec ça.» C’est ce qui s’est passĂ©. Etablissez-vous une hiĂ©rarchie entre les diffĂ©rents arts, le dessin, l’écriture, la peinture, la musique
? Ecoutez, il y a des gĂ©nies partout. J’ai eu la chance d’en connaĂźtre quelques-uns
 Regardez ma petite collection Savignac, le gĂ©nie de l’affiche, Steinberg, le gĂ©nie du dessin humoristique, Abe Birnbaum, qui a fait quantitĂ© de couvertures pour le New Yorker, et Chaval, et Bosc
 Tous ces gens m’éblouissent Beaucoup de vos amis sont morts. Y a-t-il une mĂ©lancolie chez vous? Une mĂ©lancolie
 Quand ils meurent, je suis forcĂ©ment triste. Mais comme je pense Ă  eux tous les jours
 Je vis avec eux, en permanence. C’est bizarre comme on peut vivre avec des gens tout le temps sans que ça vous prenne beaucoup de temps
 Ils sont un peu comme des fantĂŽmes? Ce ne sont pas des fantĂŽmes, mais des lĂ©gendes pour moi. Comme Louis XIV. Ils sont importants. La bande dessinĂ©e ne vous a jamais attirĂ©. Pourquoi? Je n’aime pas ça. Je n’aime pas les petites cases. Il faut qu’il y ait de l’espace autour. J’ai essayĂ© d’en faire, 28 planches du Petit Nicolas» quand j’étais tout jeune. Je suis nul. Lire Ă©galement Le Petit Nicolas souffle 60 bougies Vous avez fait de la peinture? Moi? Non. Si, une fois, une toile. J’ai fait une gare avec des gens qui attendent le train sur le quai. Le train n’est jamais arrivĂ©, ils sont toujours lĂ . C’est la seule peinture Ă  l’huile que j’aie jamais faite. Je ne sais plus oĂč elle est. Peut-ĂȘtre chez la galeriste Martine Gossieaux. Je la retrouverai un jour. Vous souvenez-vous d’un premier dessin que vous ayez fait, enfant? Mmm! Je prĂ©fĂ©rerais ne plus m’en souvenir. Oui, oui, je m’en souviens trĂšs bien. Ah, non! Je ne veux pas en parler! Il est tellement mauvais, c’est une catastrophe. MĂȘme racontĂ©, il est accablant. Avez-vous senti trĂšs jeune le pouvoir du dessin? Ecoutez, mon cher, il est plus facile de trouver un crayon et du papier qu’un piano. Alors, j’ai fait des dessins, enfin essayĂ© de faire des dessins. Il fallait bien faire quelque chose. J’ai fait plein de petits boulots. Cela dit, je n’aurais jamais cru que je gagnerais ma vie en dessinant. Ça a Ă©tĂ© une angoisse constante. C’est un mĂ©tier de fou
 Si vous aviez trouvĂ© un piano, vous auriez pu devenir pianiste? LĂ , j’ai le piano de la femme d’un copain. Elle me l’a donnĂ© lorsqu’elle a arrĂȘtĂ©. Ce piano m’a poussĂ© Ă  mentir une fois. Un jour mon copain Michel Legrand me rend visite. Il sortait de dialyse et il Ă©tait dans une forme formidable! Il se met au piano et joue avec une facilitĂ©, une dextĂ©ritĂ© effroyables. Le lendemain, je rencontre dans le hall de l’immeuble le voisin du dessous, un homme charmant, qui me dit Je vous entends depuis des mois faire des exercices au piano, mais hier, c’était Ă©blouissant! Vous avez fait des progrĂšs incroyables!» Je lui ai dit que ce n’était pas moi, mais Michel Legrand qui jouait! J’ai vu une telle dĂ©ception sur son visage que j’ai rajoutĂ© Oui, mais je jouais avec lui!» Il Ă©tait heureux, mais j’avais menti
 On dit qu’un petit dessin vaut mieux qu’un grand discours. Vous approuvez? J’ai connu de grands discours qui Ă©taient merveilleux et de petits dessins ridicules
 Tout est vrai, tout est faux, vous savez. La politique ne vous inspire pas. Mais les recueils de dessins que vous avez publiĂ©s au dĂ©but des annĂ©es 1960, comme Rien n’est simple» ou Tout se complique», annoncent les bouleversements de Mai 68 en exprimant la complexitĂ© croissante du monde moderne
 Oui. J’ai un peu catalysĂ©. C’était dans l’air. Vos dessins racontent une pĂ©riode prĂ©cise, mais ils restent indĂ©modables, Ă©ternels
 C’est assez amusant. Nous sommes diffĂ©rents des Chinois, mais Le Petit Nicolas a un succĂšs fou en Chine. Qui aurait cru ça il y a soixante ans? Comment expliquez-vous le succĂšs du Petit Nicolas»? Parce que c’est du rĂȘve. Les enfants s’y retrouvent, mĂȘme s’ils n’ont pas connu les bancs d’école que j’ai connus. Ils comprennent tout de suite l’ambiance de l’école, qui n’a pas trop changĂ©, sauf si ça devient violent. Le Petit Nicolas n’était pas violent. Ils se battaient entre eux mais ne touchaient pas aux professeurs. Vos dessins et les textes de Goscinny sont indissociables. On Ă©tait trĂšs copains. Il faisait ses textes, je les recevais et je faisais des dessins. Pas trop, parce que c’était trĂšs cher Ă  imprimer. J’ai parfois eu la possibilitĂ© d’en rajouter quelques-uns dans les livres. Quelles sont la part de l’observation et la part de l’imagination dans votre Ɠuvre? L’observation est pratiquement nulle. Je ne suis pas du tout observateur. Cela fait un certain temps que j’habite ici, mais je suis incapable de vous citer les commerçants en bas de chez moi, mĂȘme si je les vois et que je leur parle. Mais je n’oublie pas les ambiances. Elles me marquent beaucoup. J’ai Ă©tĂ© Ă©bloui par New York comme par Paris en arrivant de Bordeaux. Vous travaillez sur documentation? Je devrais, mais je ne le fais jamais, ça m’ennuie. Mon cher Duke Ellington, je l’ai vu plusieurs fois en concert, mais je ne prends jamais une photo quand je le dessine. Un grand boulevard parisien dessinĂ© par SempĂ© est immĂ©diatement reconnaissable. C’est l’esprit de Paris. Seul un grand boulevard parisien dessinĂ© par SempĂ© est plus vrai qu’un grand boulevard parisien
 Vous ĂȘtes fort aimable. Ce que vous dites me fait trĂšs plaisir
 Vous travaillez de façon instinctive? C’est surtout beaucoup de boulot. Je fais n’importe quoi et je m’énerve et je suis furieux et je recommence et je suis en colĂšre et je dĂ©barque chez des amis de mauvaise humeur
 A un moment, le trait juste arrive? A un moment, je dois rendre le dessin. Alors lĂ , je ne me pose plus de questions. Car si je recommence, je mets tout le monde dans l’embarras, l’imprimeur s’arrache les cheveux, le retard coĂ»te de l’argent Ă  l’éditeur, il m’en veut un peu forcĂ©ment. Je ne me suis jamais dit que j’étais content d’un dessin. Vos dessins font la part belle au blanc
 Oui, j’aime ça. Mais regardez les dessins au mur, tout le blanc qu’ont laissĂ© les dessinateurs. C’est pour l’espace, car tout est confinĂ© dans nos vies. Vous arrive-t-il de travailler avec l’ordinateur? Mais, j’en ai une peur horrible! Tout ce qui est ordinateur
 Je suis affolĂ©, affolĂ©. Le pire, ce sont les tĂ©lĂ©phones. Vous avez rendez-vous avec un ami, vous ĂȘtes content de le voir, et son premier geste est de sortir son tĂ©lĂ©phone en disant Attends! Je vais te montrer quelque chose.» Il tape, et tape, et on n’attrape jamais l’image qu’il veut montrer
 Le monde d’aujourd’hui vous effraie-t-il? Ecoutez, je pense qu’en 14-18 dans un village prĂšs de la frontiĂšre franco-allemande, il m’aurait effrayĂ© aussi. Je crois que le monde a toujours Ă©tĂ© effrayant. On s’est toujours tapĂ© sur la gueule, sans arrĂȘt. RepĂšres 1932 Naissance Ă  Pessac, prĂšs de Bordeaux. 1950 Premiers dessins dans la presse. 1955 PremiĂšres planches du Petit Nicolas 1959 PremiĂšre histoire du Petit Nicolas dans Sud-Ouest Dimanche 1962 Publie Rien n’est simple. 1978 PremiĂšre couverture pour le New Yorker 1995 Publie Raoul Taburin 2017 Publie Musiques.
Diffusezle ou sautez-le :”Selling The OC”sur Netflix, un spin-off”Selling Sunset”avec plus d’agents, plus de drames et des propriĂ©tĂ©s plus chĂšres OpĂ©ration de Los Angeles dans un avant-poste d’élite de Newport Beach dans Selling the OC. 11 agents ont Ă©tĂ© embauchĂ©s pour leur nouveau bureau, avec un mĂ©lange de personnalitĂ©s et
ï»żRechercher > Ce qu'il y a de fou dans le monde > tab Ce qu'il y a de fou dans le monde Auteur CommunautĂ© du Chemin Neuf, CommunautĂ© du Chemin Neuf CatĂ©gories chant Ă  l'Esprit Saint Temps liturgiques autre E A Ce qu'il y a de fou dans le monde, E F B7 VoilĂ  ce que Dieu a choisi. E G Cm A Ce qu'il y a de faible dans le monde, E B7 E VoilĂ  ce que Dieu a choisi. Contrechant Viens Esprit de feu Viens Esprit d'amour Viens Esprit de Dieu Viens nous t'attendons. © - CommunautĂ© du Chemin Neuf ex-Artemas
Vendredi5 août. Petit-déjeuner à l'hÎtel. Ouverture du Parc à 9h30. Journée libre sur le Parc du Puy du Fou. A 20h00, rendez-vous pour dßner au restaurant de votre hÎtel : Les Deux Couronnes. A 22h00, spectacle nocturne : La Cinéscénie. Plus de 13 millions de spectateurs, 2 550 acteurs sur une scÚne de 23 hectares, 1h30 de spectacle.
FrĂšres, vous qui avez Ă©tĂ© appelĂ©s par Dieu, regardez bien parmi vous, il n’y a pas beaucoup de sages aux yeux des hommes, ni de gens puissants ou de haute naissance. Au contraire, ce qu’il y a de fou dans le monde, voilĂ  ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion les sages ; ce qu’il y a de faible dans le monde, voilĂ  ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion ce qui est fort ; ce qui est d’origine modeste, mĂ©prisĂ© dans le monde, ce qui n’est rien, voilĂ  ce que Dieu a choisi pour dĂ©truire ce qui est quelque chose, afin que personne ne puisse s’enorgueillir devant Dieu. C’est grĂące Ă  Dieu, en effet, que vous ĂȘtes, dans le Christ JĂ©sus, qui a Ă©tĂ© envoyĂ© par lui pour ĂȘtre notre sagesse, pour ĂȘtre notre justice, notre sanctification, notre rĂ©demption. Ainsi, comme il est Ă©crit Celui qui veut s’enorgueillir, qu’il mette son orgueil dans le Seigneur. 1 Corinthiens 1, 26 – 31 J’ai envie de dĂ©border de gratitude Ă  l’égard de saint Paul pour ce texte. Comme l’Eglise l’a souvent oubliĂ© au cours des siĂšcles ! Et le nĂŽtre n’est pas exempt de ce travers. Je ne parviens toujours pas Ă  m’expliquer comment les catholiques les plus visibles et Ă©coutĂ©s soient encore les plus titrĂ©s et fortunĂ©s. Je donne un seul exemple qui m’a blessĂ©e il y a un an, j’ai envoyĂ© mon manuscrit Ă  deux maisons d’édition qui se consacrent plus spĂ©cialement aux ouvrages religieux. La premiĂšre m’a rĂ©pondu trĂšs vite par la nĂ©gative en argumentant qu’ils Ă©ditaient du religieux et que mon manuscrit n’entrait pas dans ce cadre. Soit. De la deuxiĂšme, je n’ai jamais eu aucune rĂ©ponse, cela fait un an maintenant, malgrĂ© des mails et une lettre de relance, je n’ai mĂȘme pas Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme digne de recevoir un refus, et mon manuscrit a dĂ» passer Ă  la broyeuse. Mais les choix de cet Ă©diteur sont devenus, comme partout, des choix commerciaux. Avant tout, il faut vendre
 De ces dĂ©convenues, j’ai su tirer du bien puisque ce site entiĂšrement gratuit me procure une joie infinie et de trĂšs belles rencontres spirituelles. Pour autant, je peine encore Ă  ĂȘtre prise au sĂ©rieux quand j’ai un avis Ă  donner sur le plan spirituel. J’ai des origines rurales et ouvriĂšres et deux sĂ©jours en hĂŽpital psychiatrique Ă  mon pedigree, et une certaine Eglise n’aime pas ça. MĂȘme de nos jours, mĂȘme en mĂ©ditant pieusement cet extrait de saint Paul. Et pourtant, dans le Christ, mon parcours est mon bonheur, ma joie d’avoir communiĂ© Ă  sa Croix, ma chance d’avoir cĂŽtoyĂ© les plus humbles parmi les humbles, ceux que l’on ne mentionne mĂȘme pas dans les homĂ©lies et qui emplissent les hĂŽpitaux psychiatriques et sont des clients fidĂšles des pharmacies en psychotropes de toutes sortes. J’ai nouĂ© parmi eux des amitiĂ©s des plus sincĂšres. Seigneur JĂ©sus, se pourrait-il que ton Eglise soit aujourd’hui largement tournĂ©e vers les dĂ©linquants de toutes sortes qui font le mal, et indiffĂ©rente Ă  ceux dont la vie n’est qu’une souffrance subie et souvent due Ă  des tiers ? Se pourrait-il que ton Eglise ait rĂ©solument dĂ©cidĂ© de n’écouter que les sages et les intelligents aux yeux des hommes pour avancer, et de mĂ©priser ce qu’il y a de fou dans le monde ? Source image
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