Vul'article 40 du code de procĂ©dure civile, ensemble l'article L. 231-3, alinĂ©a 2, du code de l'organisation judiciaire ; Attendu, selon l'arrĂȘt attaquĂ©, que le vĂ©hicule d'occasion qu'il avait acquis auprĂšs de M. X. et de Mme Y. ayant prĂ©sentĂ© des dysfonctionnements, M. Z. a assignĂ© les vendeurs devant un juge de proximitĂ© afin d'obtenir la rĂ©solution judiciaire de la vente et

Conseil d'ÉtatN° 454403ECLIFRCECHR2022 aux tables du recueil Lebon1Ăšre - 4Ăšme chambres rĂ©uniesMme Manon Chonavel, rapporteurMme Marie Sirinelli, rapporteur publicSARL LE PRADO - GILBERT ; SCP CAPRON, avocatsLecture du jeudi 12 mai 2022REPUBLIQUE FRANCAISEAU NOM DU PEUPLE FRANCAISVu la procĂ©dure suivante L'association tutĂ©laire du Pas-de-Calais ATPC, agissant en qualitĂ© de tutrice de Mme B... C..., veuve A..., majeure protĂ©gĂ©e, a demandĂ© au tribunal administratif de Lille d'annuler la dĂ©cision du 5 fĂ©vrier 2019, confirmĂ©e le 3 juin 2019 sur son recours administratif prĂ©alable, par laquelle le prĂ©sident du conseil dĂ©partemental du Pas-de-Calais a refusĂ© Ă  Mme A... le bĂ©nĂ©fice de l'aide sociale Ă  l'hĂ©bergement aux personnes ĂągĂ©es, sollicitĂ© Ă  compter du 28 fĂ©vrier 2018. Par un jugement n° 1906795 du 12 mai 2021, le tribunal administratif de Lille a rejetĂ© cette demande. Par un pourvoi sommaire et un mĂ©moire complĂ©mentaire, enregistrĂ©s les 9 juillet et 7 octobre 2021, l'association tutĂ©laire du Pas-de-Calais demande au Conseil d'Etat 1° d'annuler ce jugement ; 2° de mettre Ă  la charge du dĂ©partement du Pas-de-Calais la somme de 4 000 euros au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative. Vu les autres piĂšces du dossier ; Vu - le code de l'action sociale et des familles ; - le code civil ; - le code de justice administrative ; AprĂšs avoir entendu en sĂ©ance publique - le rapport de Mme Manon Chonavel, auditrice, - les conclusions de Mme Marie Sirinelli, rapporteure publique ; La parole ayant Ă©tĂ© donnĂ©e, aprĂšs les conclusions, Ă  la SCP Capron, avocat de l'association tutĂ©laire du Pas-de-Calais et Ă  la SARL Le Prado - Gilbert, avocat du dĂ©partement du Pas-de-Calais ; ConsidĂ©rant ce qui suit 1. Il ressort des piĂšces du dossier soumis aux juges du fond que Mme C..., veuve A..., a Ă©tĂ© admise au sein de l'Ă©tablissement d'hĂ©bergement pour personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes " les Glycines ", Ă  LiĂ©vin, le 28 fĂ©vrier 2018 et qu'en sa qualitĂ© de tutrice de l'intĂ©ressĂ©e, l'association tutĂ©laire du Pas-de-Calais ATPC a sollicitĂ© le bĂ©nĂ©fice de l'aide sociale pour la prise en charge de ses frais d'hĂ©bergement dans cet Ă©tablissement le 8 mars 2018. Par une dĂ©cision du 5 fĂ©vrier 2019, confirmĂ©e sur recours prĂ©alable le 3 juin 2019, le prĂ©sident du conseil dĂ©partemental du Pas-de-Calais a dĂ©cidĂ© de ne pas accorder Ă  Mme A... la prise en charge de ses frais d'hĂ©bergement, compte tenu de ses ressources et de l'aide possible de ses obligĂ©s alimentaires. L'association tutĂ©laire du Pas-de-Calais a demandĂ© au tribunal administratif de Lille d'annuler cette dĂ©cision et d'accorder Ă  Mme A... le bĂ©nĂ©fice de l'aide sociale Ă  l'hĂ©bergement pour la pĂ©riode ayant couru entre son entrĂ©e dans l'Ă©tablissement, le 28 fĂ©vrier 2018, et la saisine, Ă  compter du 27 novembre 2018, du juge aux affaires familiales du tribunal de grande instance de BĂ©thune afin qu'il assigne le montant de sa participation Ă  chacun des obligĂ©s alimentaires attraits Ă  la procĂ©dure par l'association. Par un jugement du 12 mai 2021 contre lequel l'association tutĂ©laire du Pas-de-Calais se pourvoit en cassation, le tribunal administratif a rejetĂ© cette demande. 2. En premier lieu, d'une part, aux termes de l'article L. 132-6 du code de l'action sociale et des familles " Les personnes tenues Ă  l'obligation alimentaire instituĂ©e par les articles 205 et suivants du code civil sont, Ă  l'occasion de toute demande d'aide sociale, invitĂ©es Ă  indiquer l'aide qu'elles peuvent allouer aux postulants et Ă  apporter, le cas Ă©chĂ©ant, la preuve de leur impossibilitĂ© de couvrir la totalitĂ© des frais. / ... La proportion de l'aide consentie par les collectivitĂ©s publiques est fixĂ©e en tenant compte du montant de la participation Ă©ventuelle des personnes restant tenues Ă  l'obligation alimentaire. La dĂ©cision peut ĂȘtre rĂ©visĂ©e sur production par le bĂ©nĂ©ficiaire de l'aide sociale d'une dĂ©cision judiciaire rejetant sa demande d'aliments ou limitant l'obligation alimentaire Ă  une somme infĂ©rieure Ă  celle qui avait Ă©tĂ© envisagĂ©e par l'organisme d'admission. La dĂ©cision fait Ă©galement l'objet d'une rĂ©vision lorsque les dĂ©biteurs d'aliments ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă  verser des arrĂ©rages supĂ©rieurs Ă  ceux qu'elle avait prĂ©vus ". 3. D'autre part, aux termes de l'article L. 132-7 du mĂȘme code " En cas de carence de l'intĂ©ressĂ©, le reprĂ©sentant de l'Etat ou le prĂ©sident du conseil dĂ©partemental peut demander en son lieu et place Ă  l'autoritĂ© judiciaire la fixation de la dette alimentaire et le versement de son montant, selon le cas, Ă  l'Etat ou au dĂ©partement qui le reverse au bĂ©nĂ©ficiaire, augmentĂ© le cas Ă©chĂ©ant de la quote-part de l'aide sociale ". Cette action, exercĂ©e par le reprĂ©sentant de l'Etat ou le prĂ©sident du conseil dĂ©partemental, au besoin Ă  titre conservatoire, aux lieu et place du crĂ©ancier en cas de carence de celui-ci vis-Ă -vis des personnes tenues Ă  l'obligation alimentaire Ă  son Ă©gard sur le fondement des articles 205 et suivants du code civil, emprunte tous ses caractĂšres Ă  l'action alimentaire. Enfin, sauf si le demandeur prouve son Ă©tat de besoin et Ă©tablit qu'il n'est pas restĂ© inactif ou qu'il a Ă©tĂ© dans l'impossibilitĂ© d'agir, il rĂ©sulte de l'article 208 du code civil en vertu duquel " les aliments ne sont accordĂ©s que dans la proportion de celui qui les rĂ©clame, et de la fortune de celui qui les doit " que le juge civil n'impose, le cas Ă©chĂ©ant, le versement d'une pension par le crĂ©ancier d'aliments que pour la pĂ©riode postĂ©rieure Ă  la demande en justice. 4. Il rĂ©sulte de ces dispositions et des articles L. 134-1 et L. 134-3 du code de l'action sociale et des familles que le juge administratif, Ă  qui il appartient de dĂ©terminer dans quelle mesure les frais d'hĂ©bergement dans un Ă©tablissement d'hĂ©bergement pour personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes sont pris en charge par les collectivitĂ©s publiques au titre de l'aide sociale, est compĂ©tent pour fixer, au prĂ©alable, le montant de la participation aux dĂ©penses laissĂ©e Ă  la charge du bĂ©nĂ©ficiaire de l'aide sociale et, le cas Ă©chĂ©ant, de ses dĂ©biteurs alimentaires. En revanche, il n'appartient qu'Ă  l'autoritĂ© judiciaire d'assigner Ă  chacune des personnes tenues Ă  l'obligation alimentaire le montant et la date d'exigibilitĂ© de leur participation Ă  ces dĂ©penses ou, le cas Ă©chĂ©ant, de dĂ©charger le dĂ©biteur de tout ou partie de la dette alimentaire lorsque le crĂ©ancier a manquĂ© gravement Ă  ses obligations envers celui-ci. Dans le cas oĂč cette autoritĂ© a, par une dĂ©cision devenue dĂ©finitive, statuĂ© avant que le juge administratif ne se prononce sur le montant de la participation des obligĂ©s alimentaires, ce dernier est liĂ© par la dĂ©cision de l'autoritĂ© judiciaire. S'agissant de la pĂ©riode antĂ©rieure Ă  la date Ă  laquelle la dĂ©cision de l'autoritĂ© judiciaire contraint les obligĂ©s alimentaires Ă  verser une participation, il revient au juge administratif, en sa qualitĂ© de juge de plein contentieux, de s'assurer qu'il ne rĂ©sulte pas manifestement des circonstances de fait existant Ă  la date Ă  laquelle il statue que la contribution postulĂ©e par le dĂ©partement n'a pas Ă©tĂ© ou ne sera pas versĂ©e spontanĂ©ment par les obligĂ©s alimentaires. 5. Pour juger que Mme A... n'avait pas droit Ă  l'aide sociale Ă  l'hĂ©bergement des personnes ĂągĂ©es, le tribunal administratif a relevĂ© que, par un jugement du 22 octobre 2019 passĂ© en force de chose jugĂ©e, le juge aux affaires familiales du tribunal de grande instance de BĂ©thune avait, en rĂ©ponse aux assignations de onze de ses obligĂ©s alimentaires par l'association tutĂ©laire du Pas-de-Calais les 27 et 28 novembre 2018, 3, 4 et 5 dĂ©cembre 2018 et 23 et 24 janvier 2019, fixĂ© le montant de l'obligation alimentaire Ă  la somme mensuelle, suffisant Ă  couvrir les besoins de Mme A..., de 969 euros, rĂ©partie entre eux Ă  compter de leur assignation. En se fondant sur cette circonstance au titre des Ă©lĂ©ments de fait dont il lui appartenait de tenir compte, pour la pĂ©riode antĂ©rieure Ă  l'assignation, comme d'ailleurs des autres Ă©lĂ©ments pouvant rĂ©sulter de ce jugement et des autres circonstances de fait pouvant rĂ©sulter de l'instruction Ă  la date de sa propre dĂ©cision, le tribunal administratif n'a pas commis d'erreur de droit. Il n'a pas non plus commis d'erreur de droit en Ă©cartant comme inopĂ©rant le moyen tirĂ© de la mĂ©connaissance de l'article L. 132-7 du code de l'action sociale et des familles, lequel ne trouve Ă  s'appliquer, ainsi qu'il l'a jugĂ©, que lorsque la carence du crĂ©ancier alimentaire conduit l'Etat ou le dĂ©partement Ă  exercer l'action alimentaire aux lieu et place de celui-ci. 6. En second lieu, aux termes de l'article L. 132-3 du code l'action sociale et des familles " Les ressources de quelque nature qu'elles soient, Ă  l'exception des prestations familiales, dont sont bĂ©nĂ©ficiaires les personnes placĂ©es dans un Ă©tablissement au titre de l'aide aux personnes ĂągĂ©es ou de l'aide aux personnes handicapĂ©es, sont affectĂ©es au remboursement de leurs frais d'hĂ©bergement et d'entretien dans la limite de 90 %. Toutefois les modalitĂ©s de calcul de la somme mensuelle minimum laissĂ©e Ă  la disposition du bĂ©nĂ©ficiaire de l'aide sociale sont dĂ©terminĂ©es par dĂ©cret. ... ". L'article R. 231-6 du mĂȘme code dispose que " La somme minimale laissĂ©e mensuellement Ă  la disposition des personnes placĂ©es dans un Ă©tablissement au titre de l'aide sociale aux personnes ĂągĂ©es, par application des dispositions des articles L. 132-3 et L. 132-4 est fixĂ©e, lorsque l'accueil comporte l'entretien, Ă  un centiĂšme du montant annuel des prestations minimales de vieillesse, arrondi Ă  l'euro le plus proche. Dans le cas contraire, l'arrĂȘtĂ© fixant le prix de journĂ©e de l'Ă©tablissement dĂ©termine la somme au-delĂ  de laquelle est opĂ©rĂ© le prĂ©lĂšvement de 90 % prĂ©vu audit article L. 132-3. Cette somme ne peut ĂȘtre infĂ©rieure au montant des prestations minimales de vieillesse. " 7. Il rĂ©sulte de ces dispositions que les personnes ĂągĂ©es hĂ©bergĂ©es en Ă©tablissement et prises en charge au titre de l'aide sociale doivent pouvoir disposer librement de 10 % de leurs ressources et que la somme ainsi laissĂ©e Ă  leur disposition ne peut ĂȘtre infĂ©rieure Ă  1 % du montant annuel des prestations minimales de vieillesse. Ces dispositions doivent ĂȘtre interprĂ©tĂ©es comme devant permettre Ă  ces personnes de subvenir aux dĂ©penses qui sont mises Ă  leur charge par la loi et sont exclusives de tout choix de gestion. Il suit de lĂ  que la contribution de 90 % prĂ©vue Ă  l'article L. 132-3 du code de l'action sociale et des familles doit ĂȘtre appliquĂ©e sur une assiette de ressources diminuĂ©e de ces dĂ©penses. 8. A ce titre, la participation au financement des mesures exercĂ©es par les mandataires judiciaires Ă  la protection des majeurs et ordonnĂ©es par l'autoritĂ© judiciaire au titre du mandat spĂ©cial auquel il peut ĂȘtre recouru dans le cadre de la sauvegarde de justice ou au titre de la curatelle, de la tutelle ou de la mesure d'accompagnement judiciaire prĂ©vue par l'article L. 471-5 du code de l'action sociale et des familles et dĂ©terminĂ©e en fonction des ressources de l'intĂ©ressĂ© selon les modalitĂ©s dĂ©finies aux articles R. 471-5 et suivants du code de l'action sociale et des familles doit ĂȘtre regardĂ©e, ainsi que le soutient l'association requĂ©rante, comme une dĂ©pense mise Ă  la charge du bĂ©nĂ©ficiaire de la mesure par la loi et exclusive de tout choix de gestion. Toutefois, il ne ressort pas des Ă©nonciations du jugement attaquĂ© que le tribunal aurait omis de dĂ©duire les dĂ©penses mises Ă  sa charge par la loi et exclusives de tout choix de gestion exposĂ©es par Mme A... de l'assiette de ressources Ă  laquelle la contribution de 90 % prĂ©vue Ă  l'article L. 132-3 du code de l'action sociale et des familles devait ĂȘtre appliquĂ©e. 9. Il rĂ©sulte de tout ce qui prĂ©cĂšde que l'association tutĂ©laire du Pas-de-Calais n'est pas fondĂ©e Ă  demander l'annulation du jugement qu'elle attaque. 10. Il n'y a pas lieu, dans les circonstances de l'espĂšce, de mettre Ă  la charge de l'association tutĂ©laire du Pas-de-Calais le versement d'une somme au dĂ©partement du Pas-de-Calais au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative. Ces dispositions font obstacle Ă  ce qu'une somme soit mise Ă  la charge du dĂ©partement du Pas-de-Calais, qui n'est pas la partie perdante dans la prĂ©sente instance. D E C I D E - Article 1er Le pourvoi de l'association tutĂ©laire du Pas-de-Calais est rejetĂ©. Article 2 Les conclusions prĂ©sentĂ©es par le dĂ©partement du Pas-de-Calais au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative sont rejetĂ©es. Article 3 La prĂ©sente dĂ©cision sera notifiĂ©e Ă  l'association tutĂ©laire du Pas-de-Calais, agissant en qualitĂ© de tutrice de Mme B... C..., veuve A..., et au dĂ©partement du Pas-de-Calais. DĂ©libĂ©rĂ© Ă  l'issue de la sĂ©ance du 20 avril 2022 oĂč siĂ©geaient M. RĂ©my Schwartz, prĂ©sident adjoint de la section du contentieux, prĂ©sidant ; Mme Maud Vialettes, Mme GaĂ«lle Dumortier, prĂ©sidentes de chambre ; M. Yves Doutriaux, Mme Carine Soulay, Mme Fabienne Lambolez, M. Jean-Luc Nevache, conseillers d'Etat ; Mme CĂ©cile Chaduteau-Monplaisir, maĂźtre des requĂȘtes et Mme Manon Chonavel, auditrice-rapporteure. Rendu le 12 mai 2022. Le prĂ©sident SignĂ© M. RĂ©my Schwartz La rapporteure SignĂ© Mme Manon Chonavel Le secrĂ©taire SignĂ© M. HervĂ© Herber

Codede l'organisation judiciaire : Article L231-4. Les cookies nous permettent de personnaliser les annonces. Nous partageons des informations sur l'utilisation de notre site avec nos partenaires de publicité, qui peuvent combiner celles-ci avec d'autres informations que vous leur avez fournies ou qu'ils ont collectées lors de votre utilisation de leurs services. Article L211-3 - Code de l'organisation judiciaire »Version à la date format JJ/MM/AAAAou du
ArticleR. 321-3 du Code de l'organisation judiciaire : commentaire. de se deplacer, et ce d'au- tant plus lorsque la proce- dure dernarree a son en- contre est abusive. Si le defenseur est une per- sonne physique, c'est son domicile. Si le domicile est inconnu, le demandeur doit alors saisir le tribunal de son lieu de residence ou tout autre
Version en vigueur depuis le 25 mars 2019CrĂ©ation LOI n°2019-222 du 23 mars 2019 - art. 103Lorsqu'une juridiction a compĂ©tence nationale, elle peut tenir des audiences dans toute commune du territoire national. Le premier prĂ©sident de la cour d'appel dont relĂšve la juridiction Ă  compĂ©tence nationale, aprĂšs avis du procureur gĂ©nĂ©ral, fixe par ordonnance le lieu et le jour de ces audiences. Lorganisation spatiale et territoriale de l’aire mĂ©tropolitaine [ modifier | modifier le code] La vieille ville, comptoir phĂ©nicien et mĂ©dina berbĂšre, appelĂ© casbah d'Alger est adossĂ© au massif de Bouzareah (site en amphithéùtre). Il est protĂ©gĂ© des vents de l’ouest et par des Ă©cueils et Ăźlots (atouts dĂ©fensifs).

Le partage d’une succession ou le partage aprĂšs divorce en Alsace-Moselle combine les dispositions des articles du Code civil et celles spĂ©cifiques de la loi du 1er juin 1924 mettant en vigueur la lĂ©gislation française dans les dĂ©partements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle ». Il sera prĂ©sentĂ© comment s’organise le partage judiciaire en Alsace-Moselle. Selon le Code civil, les successions s’ouvrent par la mort, au dernier domicile du dĂ©funt » article 720 et, comme pour le divorce article 267 du Code civil il s’ensuit en principe le partage des biens. Le partage n’est toutefois pas automatique, et il n’a pas lieu tant qu’il n’est pas demandĂ© soit par les hĂ©ritiers dans le cas d’une succession, soit par l’un des conjoints dans le cas d’un divorce. Le partage peut ĂȘtre demandĂ© Ă  tout moment et ce droit pour tout indivisaire, hĂ©ritier ou divorcĂ©, est imprescriptible. Le partage s’effectue amiablement quand tous les intĂ©ressĂ©s sont d’accord. Ce n’est qu’en cas de dĂ©saccord, soit sur l’ouverture du partage, soit sur les opĂ©rations de partage, que le tribunal doit ĂȘtre saisi d’une demande de partage judiciaire. Cette procĂ©dure de partage judiciaire est soumise en Alsace-Moselle aux dispositions spĂ©ciales du Titre VI de la loi du 1er juin 1924 relatif Ă  la procĂ©dure de partage et vente judiciaire d’immeubles » articles 220 Ă  261 de la loi, ainsi qu’au code local de procĂ©dure civile. 1° La demande de partage Selon l’article 2 de l’annexe du Nouveau Code de ProcĂ©dure Civile, le partage judiciaire et la vente judiciaire d’immeubles dans les dĂ©partements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle restent soumis Ă  la loi du 1er juin 1924. Dans ces matiĂšres, les dispositions du ne sont dons pas applicables. En vertu de l’article 3 de l’annexe et des articles 221 de la loi de 1924 et du Code de l’organisation judiciaire, les tribunaux d’instance sont seuls compĂ©tents pour connaĂźtre en premier ressort du partage judiciaire. Le tribunal territorialement compĂ©tent est celui du lieu d’ouverture de la succession, ou du lieu du domicile du dĂ©fendeur ou de situation des biens immobiliers pour les partages autres que successoraux. L’article 221 de la loi dispose "Chaque partie intĂ©ressĂ©e est en droit de demander l’ouverture de la procĂ©dure. La demande doit indiquer clairement les parties intĂ©ressĂ©es et la masse Ă  partager et contenir les propositions Ă©ventuelles sur le choix du notaire. Si plusieurs tribunaux d’instance sont compĂ©tents, le demandeur a le droit de choisir entre eux. Si la demande en partage a Ă©tĂ© formĂ©e par plusieurs intĂ©ressĂ©s, celle qui est la premiĂšre en date fixe la compĂ©tence du tribunal. Le tribunal compĂ©tent pour le partage d’une succession est Ă©galement compĂ©tent pour le partage des communautĂ©s de biens, successions et autres masses qui en dĂ©pendent. Sur la demande de l’une des parties intĂ©ressĂ©es, le juge peut nĂ©anmoins, s’il le trouve utile, prononcer la distraction de la procĂ©dure de l’une de ces masses." Ce dernier paragraphe vise par exemple le cas oĂč le dĂ©funt, qui Ă©tait divorcĂ©, dĂ©cĂšde avant que le partage des biens communs ait Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©. Il en rĂ©sulte deux masses Ă  partager la masse des biens communs avec son ex-conjoint, et la masse des biens du dĂ©funt entre ses hĂ©ritiers. Dans cette hypothĂšse, le tribunal saisi, soit par l’un des hĂ©ritiers, soit par l’ex-conjoint, ordonne dans une mĂȘme dĂ©cision le partage des deux masses. Le tribunal vĂ©rifie que la demande est bien fondĂ©e Article 222 "Si d’autres renseignements sont nĂ©cessaires avant de statuer sur la demande, le tribunal saisi a Ă  les provoquer, soit en demandant des Ă©claircissements oraux au demandeur, soit en lui donnant des injonctions Ă  cet Ă©gard. Le tribunal assure le respect du principe du contradictoire en transmettant aux autres parties intĂ©ressĂ©es la demande en ouverture du partage ainsi que les autres conclusions, et il leur fournit l’occasion de faire des propositions sur le choix du notaire." 2° La dĂ©cision du tribunal Article 223 " Si la demande est reconnue non fondĂ©e ou inadmissible, ou si elle ne peut ĂȘtre complĂ©tĂ©e, le juge doit la rejeter. Dans le cas contraire, il renvoie les parties devant le notaire qu’il dĂ©signe pour procĂ©der au partage. Si les circonstances s’y prĂȘtent, un autre notaire peut ĂȘtre chargĂ© de certaines parties de la procĂ©dure. Les prescriptions ci-dessus sont applicables si, dans le cours de la procĂ©dure, la dĂ©signation ou le remplacement d’un notaire deviennent nĂ©cessaires. La dĂ©signation d’un notaire pour les opĂ©rations de partage implique la mission de procĂ©der le cas Ă©chĂ©ant Ă  l’inventaire." La dĂ©cision du tribunal est notifiĂ©e aux parties par LR / AR article 5 de l’annexe du Les parties disposent d’un dĂ©lai de quinze jours pour former un recours contre la dĂ©cision. Ce recours, dĂ©nommĂ© pourvoi immĂ©diat, est prĂ©sentĂ© au tribunal ayant rendu la dĂ©cision. Le tribunal accepte ou non de rĂ©viser sa dĂ©cision. Si le tribunal maintien sa dĂ©cision, il renvoit la procĂ©dure devant la cour d’appel qui statuera. article 7 de l’annexe Le pourvoi est, en principe suspensif, et l’exĂ©cution de la dĂ©cision ordonnant le partage est suspendue jusqu’à l’expiration du dĂ©lai de quinze jours et, en cas de recours, jusqu’à la dĂ©cision de la cour d’appel article 5 de l’annexe . 3° La mission du notaire Quand la dĂ©cision ouvrant le partage est devenue dĂ©finitive, le tribunal adresse au notaire commis l’ordonnance avec les actes et le certificat constatant l’époque oĂč la dĂ©cision a acquis l’autoritĂ© de la chose jugĂ©e » article 223. Article 224 Le notaire invite le demandeur Ă  fournir toutes justifications utiles concernant l’objet de la demande et Ă  faire des propositions prĂ©cises sur le mode et les bases du partage qu’il provoque ». Le demandeur doit fournir ces informations sous peine d’extinction de la procĂ©dure Si, dans les six mois , aprĂšs que la dĂ©cision a obtenu l’autoritĂ© de la chose jugĂ©e, le demandeur ou une autre partie intĂ©ressĂ©e ne remplit pas les conditions prĂ©vues par l’alinĂ©a prĂ©cĂ©dent, la procĂ©dure est Ă  considĂ©rer comme Ă©teinte. » Le notaire convoque les parties Ă  un jour fixĂ© pour les dĂ©bats, au moins quinze jours avant. Si une des parties est domiciliĂ© en dehors des trois dĂ©partements, le dĂ©lai de convocation est de un mois. Le notaire communique aux parties les propositions du demandeur, mais cette obligation n’est pas sanctionnĂ©e par la nullitĂ© au cas oĂč elle ne serait pas respectĂ©e. En cas de non-comparution les absents sont prĂ©sumĂ©s consentir au partage. Le notaire dresse un procĂšs verbal des dĂ©bats article 225. 4° Les mesures d’expertise visant Ă  dĂ©terminer la valeur des biens, la possibilitĂ© de partage en nature et pour former les lots A la demande des parties une expertise peut ĂȘtre ordonnĂ©e. Elle est obligatoire en prĂ©sence de mineurs ou d’incapables majeurs, lorsque que des biens immobiliers doivent ĂȘtre attribuĂ©s. Si les parties sont d’accord sur le choix du ou des experts, ceux-ci sont assermentĂ©s par le notaire. En revanche en cas de dĂ©saccord, le notaire soumet le choix de l’expert au tribunal. Le ou les experts effectuent la mission qui leur a Ă©tĂ© confiĂ©e en convoquant les parties et remettent au notaire leur rapport. Celui-ci avise les parties qu’elles peuvent en prendre connaissance Ă  son Ă©tude, et sur leur demande il leur en adresse une copie article 227. 5° La vente des biens Article 228 Si le partage en nature n’est pas faisable sans qu’il en rĂ©sulte une dĂ©prĂ©ciation des biens Ă  partager, ceux-ci doivent ĂȘtre vendus, Ă  moins que toutes les parties se soient entendues autrement. » La vente des meubles se fait aux enchĂšres publiques. La vente des immeubles a lieu par voie d’adjudication devant le notaire chargĂ© du partage. Les parties s’accordent sur les propositions de prix. A dĂ©faut d’entente, le prix est fixĂ© par un ou trois experts. Les conditions de l’adjudication sont rĂ©gies par les articles 243 Ă  256 relatifs Ă  la vente judiciaire d’immeubles ». 6° Les attributions aux copartageants Le notaire convoque les parties aux fins d’établir les masses, de fixer les droits de chaque intĂ©ressĂ©, de former les lots et de procĂ©der ensuite au tirage au sort de ces lots ». En cas de dĂ©saccord sur le tirage, les objections doivent ĂȘtre soulevĂ©es devant le notaire avant ledit tirage au sort. AprĂšs celui-ci, mĂȘme d’une partie seulement des lots, il ne peut plus ĂȘtre soulevĂ© d’opposition. article 231 S’il n’y a pas d’objections, ou si celles-ci ont Ă©tĂ© tranchĂ©es par le tribunal, le notaire Ă©tablit l’acte de partage qu’il remet au tribunal pour homologation. Le juge peut demander au notaire de complĂ©ter ou modifier l’acte de partage et, en prĂ©sence de mineurs ou de majeurs incapables, il doit s’assurer que leurs intĂ©rĂȘts sont sauvegardĂ©s. article 235 Une fois homologuĂ©, l’acte de partage est revĂȘtu de la force exĂ©cutoire, et est transmis au notaire. L’exĂ©cution forcĂ©e est ainsi attachĂ© Ă  l’acte de partage, qui a force obligatoire pour les parties qui n’avaient pas participĂ© aux opĂ©rations de partage. article 236. 7° Les contestations durant les opĂ©rations de partage Les parties intĂ©ressĂ©es peuvent soulever des contestations sur les opĂ©rations de partage. Si le diffĂ©rend ne peut ĂȘtre rĂ©glĂ© devant le notaire, celui-ci doit dresser un procĂšs-verbal de difficultĂ©s et renvoie les parties Ă  saisir le tribunal par voie d’assignation article 232. Un partage partiel peut nĂ©anmoins ĂȘtre rĂ©alisĂ© sur les points non litigieux, en rĂ©servant de partager les points contestĂ©s aprĂšs que le tribunal ait statuĂ© article 233 8° Les frais du partage Les frais de procĂ©dure ainsi que ceux des opĂ©rations de partage sont Ă  la charge de la masse article 240.

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ArticleR231-1 du Code de l'expropriation pour cause d'utilitĂ© publique - Sauf dans les cas oĂč cette dĂ©cision relĂšve de la compĂ©tence du juge administratif, l'expulsion prĂ©vue Ă  l'article L. 231-1 est ordonnĂ©e par le juge de l'expropriation statuant en la forme des rĂ©fĂ©rĂ©s.
Actions sur le document Article L213-3 Dans chaque tribunal de grande instance, un ou plusieurs magistrats du siĂšge sont dĂ©lĂ©guĂ©s dans les fonctions de juge aux affaires familiales. Le juge aux affaires familiales connaĂźt 1° De l'homologation judiciaire du changement de rĂ©gime matrimonial, des demandes relatives au fonctionnement des rĂ©gimes matrimoniaux et des indivisions entre personnes liĂ©es par un pacte civil de solidaritĂ© ou entre concubins, de la sĂ©paration de biens judiciaire, sous rĂ©serve des compĂ©tences du prĂ©sident du tribunal de grande instance et du juge des tutelles des majeurs ; 2° Du divorce, de la sĂ©paration de corps et de leurs consĂ©quences, de la liquidation et du partage des intĂ©rĂȘts patrimoniaux des Ă©poux, des personnes liĂ©es par un pacte civil de solidaritĂ© et des concubins, sauf en cas de dĂ©cĂšs ou de dĂ©claration d'absence ; 3° Des actions liĂ©es a A la fixation de l'obligation alimentaire, de la contribution aux charges du mariage ou du pacte civil de solidaritĂ© et de la contribution Ă  l'entretien et Ă  l'Ă©ducation des enfants ; b A l'exercice de l'autoritĂ© parentale ; c A la rĂ©vision de la prestation compensatoire ou de ses modalitĂ©s de paiement ; d Au changement de prĂ©nom ; e A la protection Ă  l'encontre du conjoint, du partenaire liĂ© par un pacte civil de solidaritĂ© ou du concubin violent ou d'un ancien conjoint, partenaire liĂ© par un pacte civil de solidaritĂ© ou concubin violent ; f A la protection de la personne majeure menacĂ©e de mariage forcĂ©. DerniĂšre mise Ă  jour 4/02/2012
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Codede l'organisation judiciaire : Article L232-3 Les cookies nous permettent de personnaliser les annonces. Nous partageons des informations sur l'utilisation de notre site avec nos partenaires de publicité, qui peuvent combiner celles-ci avec d'autres informations que vous leur avez fournies ou qu'ils ont collectées lors de votre utilisation de leurs services.
Article 231 Sauf dispositions plus favorables du contrat de travail, de la convention collective de travail, du rĂšglement intĂ©rieur ou des usages, tout salariĂ© a droit, aprĂšs six mois de service continu dans la mĂȘme entreprise ou chez le mĂȘme employeur, Ă  un congĂ© annuel payĂ© dont la durĂ©e est fixĂ©e comme suit un jour et demi de travail effectif par mois de service ; deux jours de travail effectif par mois de service pour les salariĂ©s ĂągĂ©s de moins de dix-huit ans. Article 232 La durĂ©e du congĂ© annuel payĂ© est augmentĂ©e Ă  raison d'un jour et demi de travail effectif par pĂ©riode entiĂšre, continue ou non, de cinq annĂ©es de service, sans toutefois que cette augmentation puisse porter la durĂ©e totale du congĂ© Ă  plus de trente jours de travail effectif. Article 233 Lorsque le contrat de travail est Ă  durĂ©e dĂ©terminĂ©e, le salariĂ© doit avoir bĂ©nĂ©ficiĂ© de la totalitĂ© de son congĂ© annuel payĂ© avant la date d'expiration dudit contrat. Article 234 La durĂ©e des services ouvrant droit au congĂ© supplĂ©mentaire d'anciennetĂ© dĂ©fini Ă  l'article 232 ci-dessus est apprĂ©ciĂ©e soit Ă  la date de dĂ©part en congĂ© annuel payĂ©, soit Ă  la date d'expiration du contrat lorsque celui-ci ouvre droit Ă  l'attribution d'une indemnitĂ© compensatrice du congĂ© annuel payĂ©. Article 235 La durĂ©e du congĂ© annuel payĂ© est augmentĂ©e d'autant de jours qu'il y a de jours de fĂȘte payĂ©s et de jours fĂ©riĂ©s pendant la pĂ©riode du congĂ© annuel payĂ©. Les interruptions de travail dues Ă  la maladie ne sont pas comptĂ©es dans le congĂ© annuel payĂ©. Article 236 On entend par " jours de travail effectif " les jours autres que les jours de repos hebdomadaire, les jours de fĂȘtes payĂ©s et les jours fĂ©riĂ©s chĂŽmĂ©s dans l'Ă©tablissement. Article 237 " La durĂ©e de service continue " visĂ©e Ă  l'article 231 ci-dessus s'entend de la pĂ©riode pendant laquelle le salariĂ© est liĂ© Ă  son employeur par un contrat de travail, mĂȘme s'il est suspendu conformĂ©ment aux 1°, 2°, 3°, 4° et 5° de l'article 32 ci-dessus. Article 238 Pour la dĂ©termination de la durĂ©e du congĂ© annuel payĂ©, les dispositions suivantes doivent ĂȘtre observĂ©es un mois de travail correspond Ă  vingt-six jours de travail effectif ; chaque pĂ©riode de travail continue ou discontinue de 191 heures dans les activitĂ©s non agricoles et de 208 heures dans les activitĂ©s agricoles correspond Ă  un mois de travail. Article 239 Pour le calcul de la durĂ©e du congĂ© annuel payĂ©, sont considĂ©rĂ©es comme pĂ©riodes de travail effectif et ne sauraient ĂȘtre dĂ©duites du congĂ© annuel payĂ© les pĂ©riodes du congĂ© annuel payĂ© au titre de l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente ou la pĂ©riode due au titre du dĂ©lai de prĂ©avis de licenciement ; les pĂ©riodes pendant lesquelles le contrat de travail est suspendu dans les cas prĂ©vus aux 1°, 2°, 3°, 4° et 5° de l'article 32, ainsi que pour cause de chĂŽmage, d'absence autorisĂ©e ne dĂ©passant pas dix jours par an, de fermeture temporaire de l'Ă©tablissement par dĂ©cision judiciaire ou administrative ou pour cas de force majeure. Article 240 Le congĂ© annuel payĂ© peut, aprĂšs accord entre le salariĂ© et l'employeur, ĂȘtre fractionnĂ© ou cumulĂ© sur deux annĂ©es consĂ©cutives. Mention en est portĂ©e sur le registre des congĂ©s annuels payĂ©s prĂ©vu Ă  l'article 246 ci-dessous. Toutefois, le fractionnement du congĂ© annuel payĂ© ne peut avoir pour effet de rĂ©duire la durĂ©e du congĂ© annuel du salariĂ© Ă  une pĂ©riode infĂ©rieure Ă  douze jours ouvrables incluant deux jours de repos hebdomadaire. Article 241 Les jours de repos compensateur peuvent s'ajouter Ă  la durĂ©e du congĂ© annuel payĂ©. Article 242 Est considĂ©rĂ© nul tout accord portant sur la renonciation prĂ©alable au droit au congĂ© annuel payĂ© ou sur l'abandon dudit congĂ©, mĂȘme contre l'octroi d'une indemnitĂ© compensatrice. Article 243 La durĂ©e du congĂ© annuel payĂ© ne se confond pas avec le dĂ©lai de prĂ©avis prĂ©vu Ă  l'article 43.
ArticleR231-3. La juridiction de proximitĂ© connaĂźt des actions mentionnĂ©es au premier alinĂ©a de l'article L. 231-3 en dernier ressort. Elle connaĂźt des demandes mentionnĂ©es au deuxiĂšme alinĂ©a du mĂȘme article Ă  charge d'appel. Article prĂ©cĂ©dent : Article R231-2 Article suivant : Article R231-4. DerniĂšre mise Ă  jour : 4/02/2012.
Les articles 231 et 341 du Code de ProcĂ©dure Civile prĂ©voient limitativement huit cas de rĂ©cusation pour obtenir le dĂ©part forcĂ© d'un expert judiciaire dans le cadre du dĂ©roulement d'une opĂ©ration d'expertise. Ces huit cas de rĂ©cusation sont identiques Ă  ceux que l'on peut opposer Ă  un juge en vertu de l'article L111-6 du code de l'organisation judiciaire. Il n'est pas rare dans le cours d'une expertise judiciaire que telle ou telle partie soit en dĂ©saccord parfois violent avec les conclusions portĂ©es par l'expert judiciaire. La Cour de Cassation est venue apporter dans une dĂ©cision de 2015 rendue sous le n°14-22-932 un Ă©clairage intĂ©ressant sur les modalitĂ©s selon lesquelles il est possible d'obtenir en cours d'expertise la rĂ©cusation d'un expert judiciaire. Elle rappelle que le seul fait que l'expert exprime des conclusions diffĂ©rentes de celles que portaient telle ou telle partie ne suffit pas en soi Ă  soupçonner l'expert de partialitĂ©. Ne pourrait alors constituer une cause de rĂ©cusation, au-delĂ  mĂȘme les textes prĂ©citĂ©s que la dĂ©monstration d'une intention malveillante de l'expert, ou son dĂ©sir de dĂ©favoriser une partie. Cela renvoie bien Ă©videmment au pouvoir des Juges qui doivent apprĂ©cier une situation de fait que leur prĂ©sente telle ou telle partie. La rĂ©cusation d'un expert n'est jamais chose facile et ce n'est d'ailleurs pas une chose souhaitable. Le combat Ă  l'expertise judiciaire est en revanche essentiel et plus que jamais la participation d'un avocat spĂ©cialisĂ© aux opĂ©rations d'expertise constituera un atout crucial pour une victoire finale. Cet article n'engage que son auteur. CrĂ©dit photo © Scriblr -
ArticleL211-3 Version en vigueur depuis le 01 janvier 2020 ModifiĂ© par LOI n°2019-222 du 23 mars 2019 - art. 95 Le tribunal judiciaire connaĂźt de toutes les affaires civiles et commerciales pour lesquelles compĂ©tence n'est pas attribuĂ©e, en raison de la nature de la demande, Ă  une autre juridiction. La demande de l'acquĂ©reur d'un vĂ©hicule tendant Ă  la rĂ©solution du contrat de vente prĂ©sentait un caractĂšre indĂ©terminĂ©, de sorte que l'appel interjetĂ© doit ĂȘtre dĂ©clarĂ© recevable. La cour de cassation, deuxiĂšme chambre civile, a rendu l'arrĂȘt suivant Sur les moyens uniques des pourvois principal et incident Vu l'article 40 du code de procĂ©dure civile, ensemble l'article L. 231-3, alinĂ©a 2, du code de l'organisation judiciaire ; Attendu, selon l'arrĂȘt attaquĂ©, que le vĂ©hicule d'occasion qu'il avait acquis auprĂšs de M. X. et de Mme Y. ayant prĂ©sentĂ© des dysfonctionnements, M. Z. a assignĂ© les vendeurs devant un juge de proximitĂ© afin d'obtenir la rĂ©solution judiciaire de la vente et la condamnation de ceux-ci Ă  lui restituer le prix du vĂ©hicule, Ă  lui rembourser le montant des frais engagĂ©s et Ă  lui payer des dommages-intĂ©rĂȘts, reprĂ©sentant une somme globale de 3 941,05 € ; que M. X. et Mme Y. ont interjetĂ© appel du jugement accueillant les demandes de M. Z. ; Attendu que pour dĂ©clarer M. X. irrecevable en son appel, l'arrĂȘt retient que la demande de M. Z. est dĂ©terminĂ©e et que sa valeur est infĂ©rieure Ă  la somme de 4 000 € ; Qu'en statuant ainsi, alors que la demande de M. Z. tendant Ă  la rĂ©solution du contrat de vente prĂ©sentait un caractĂšre indĂ©terminĂ©, la cour d'appel a violĂ© les textes susvisĂ©s ; Par ces motifs Casse et annule, dans toutes ses dispositions, l'arrĂȘt rendu le 29 avril 2010, entre les parties, par la cour d'appel de Rouen ; remet, en consĂ©quence, la cause et les parties dans l'Ă©tat oĂč elles se trouvaient avant ledit arrĂȘt et, pour ĂȘtre fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Caen ; »

Article R211-3-3 - Code de l'organisation judiciaire » ConformĂ©ment au I de l’article 40 du dĂ©cret n° 2019-912 du 30 aoĂ»t 2019, ces dispositions entrent en vigueur le 1er janvier 2020. Se reporter aux conditions d’application prĂ©vues aux IV Ă  VIII du mĂȘme article 40. Versions. Versions. Retourner en haut de la page: â€č â€ș × Fermer. Code de l'organisation

Texte intĂ©gral 1 De Mulder V., La Belgique se rapproche d’un État voyou, pour le plus haut magistrat du pays », RT ... 1 Quel respect donner Ă  un État qui marchande sa fonction la plus archaĂŻque, qui est de rendre la Justice ? [
] Cet État n’est plus un État de droit, mais un État voyou ». C’est par ces mots que le Chevalier Jean de Codt, premier prĂ©sident de la Cour de cassation, a fait trembler la sphĂšre mĂ©diatique belge le dimanche 15 mai 2016, Ă  l’occasion d’une interview tĂ©lĂ©visĂ©e remarquĂ©e1. Sorti de sa rĂ©serve selon certains, incarnant sa fonction pour d’autres, l’évĂšnement mĂ©rite d’ĂȘtre plus amplement analysĂ©. Il Ă©veille en effet une myriade de rĂ©flexions sur la place du pouvoir judiciaire et de l’acte de juger Ă  l’heure actuelle. 2 Somers P., Le printemps de la justice - Actes du colloque du 27 fĂ©vrier 2015 organisĂ© par l’Union ... 2Paul Somers rĂ©sume la problĂ©matique en ces mots en cherchant Ă  moderniser l’appareil judiciaire, la Belgique aurait-elle renoncĂ© Ă  affirmer la sĂ©paration des pouvoirs, le respect du procĂšs Ă©quitable et l’indĂ©pendance de la justice ? »2. Nous proposons de nous focaliser, dans la prĂ©sente contribution, sur la question de savoir si les rĂ©formes judiciaires qui ont Ă©tĂ© menĂ©es au cours des derniĂšres annĂ©es ont affectĂ© – et le cas Ă©chĂ©ant, dans quelle mesure – le principe de la sĂ©paration des pouvoirs. 3Il s’agit lĂ  d’un principe bien connu et souvent Ă©voquĂ© par les acteurs et les commentateurs de la vie politique. La rĂšgle est cependant plus difficile Ă  cerner et certainement moins absolue qu’il n’y paraĂźt de prime abord. Pour tenter de rĂ©pondre Ă  la question que nous avons formulĂ©e, il sera donc nĂ©cessaire de revenir, au moins briĂšvement, sur la portĂ©e du principe I. Ce n’est qu’ensuite que nous pourrons nous intĂ©resser aux enjeux actuels et nous demander si les rĂ©formes entreprises par le lĂ©gislateur sont de nature Ă  entrer en conflit avec le principe fondamental II. Nous poursuivrons enfin la rĂ©flexion en nous fondant sur une sĂ©rie d’exemples choisis, dans le but d’essayer de concilier certains antagonismes que l’analyse aura fait apparaĂźtre III. I. SĂ©parer ou Ă©quilibrer les pouvoirs 3 Pariente A. dir., La sĂ©paration des pouvoirs – ThĂ©orie contestĂ©e et pratique renouvelĂ©e, Paris, D ... 4Pour asseoir notre rĂ©flexion sur des bases suffisamment solides, il convient de revenir en premier lieu sur l’origine et la signification de la notion de sĂ©paration des pouvoirs. Le concept, comme celui de dĂ©mocratie, est un de ceux qu’on utilise beaucoup sans ĂȘtre nĂ©cessairement en mesure de lui donner une portĂ©e prĂ©cise. On a ainsi pu relever que [l]a sĂ©paration des pouvoirs est paradoxalement l’un des concepts juridiques les plus connus du grand public et l’un des moins Ă©tudiĂ©s des juristes »3. 5Dans les pages qui suivent, nous aborderons successivement la conception prĂ©sente dans l’Ɠuvre classique de Montesquieu A, puis la thĂ©orie Ă©tablie par les pĂšres fondateurs des États-Unis d’AmĂ©rique B, avant de nous focaliser sur le principe tel qu’il s’est dĂ©veloppĂ© en droit belge C. La sĂ©paration des pouvoirs selon Montesquieu 6L’idĂ©e selon laquelle il est prĂ©fĂ©rable de partager le pouvoir Ă©tatique entre diffĂ©rentes personnes ou diffĂ©rents organes n’est pas neuve. Elle Ă©tait mise en Ɠuvre dans bon nombre de systĂšmes politiques dĂšs l’AntiquitĂ©. Pour ne prendre qu’un seul exemple, on sait que, sous la RĂ©publique romaine, l’autoritĂ© publique Ă©tait rĂ©partie entre diffĂ©rentes assemblĂ©es et magistratures. 4 Voy. en particulier le chapitre 12 du DeuxiĂšme TraitĂ©. 5 Locke J., Deux traitĂ©s de gouvernement civil 1690, Paris, Librairie philosophique J. Vrin, 1997, ... 6 Locke J., p. 220. 7La thĂ©orisation de la sĂ©paration des pouvoirs, dans son acception contemporaine, remonte toutefois Ă  des siĂšcles plus rĂ©cents. Contrairement Ă  l’idĂ©e reçue, ce n’est pas au baron de Montesquieu, mais Ă  John Locke, que revient la paternitĂ© de la division tripartite des pouvoirs4 et la recommandation d’une certaine sĂ©paration dans leur attribution5. NĂ©anmoins, Ă©lĂ©ment fort intĂ©ressant pour notre propos, cet auteur n’identifiait pas, Ă  l’époque, de pouvoir judiciaire Ă  part entiĂšre. À cĂŽtĂ© des pouvoirs lĂ©gislatif et exĂ©cutif dont il affirmait l’existence se trouvait un pouvoir dit fĂ©dĂ©ratif, lequel incluait le pouvoir de faire la guerre et la paix, de conclure des ligues et des alliances et de traiter n’importe quelle affaire avec toutes les personnes et toutes les communautĂ©s qui sont en dehors de la rĂ©publique »6. 8L’apport de Montesquieu est toutefois significatif, Ă  deux titres au moins il a non seulement mis en Ă©vidence l’intĂ©rĂȘt de la sĂ©paration des pouvoirs, en insistant sur les consĂ©quences nĂ©fastes de leur rĂ©union, mais il a aussi prĂŽnĂ© l’autonomie du pouvoir judiciaire. On lui connait cette phrase cĂ©lĂšbre 7 Montesquieu, p. 206. il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrĂȘte le pouvoir »7. 9Selon le philosophe, la sĂ©paration des pouvoirs doit donc dĂ©couler de la structure institutionnelle d’un État ; de prĂ©fĂ©rence par le moyen d’une constitution qui prĂ©voit que ces pouvoirs sont exercĂ©s par des titulaires diffĂ©rents, dans le but de se prĂ©munir de l’autoritarisme. Ainsi, en ce qui concerne le pouvoir judiciaire, le magistrat bordelais affirme qu’ 8 Ibid., p. 208. Il n’y a point [
] de libertĂ©, si la puissance de juger n’est pas sĂ©parĂ©e de la puissance lĂ©gislative et de l’exĂ©cutrice. Si elle Ă©tait jointe Ă  la puissance lĂ©gislative, le pouvoir sur la vie et la libertĂ© des citoyens serait arbitraire ; car le juge serait lĂ©gislateur. Si elle Ă©tait jointe Ă  la puissance exĂ©cutrice, le juge pourrait avoir la force d’un oppresseur. Tout serait perdu, si le mĂȘme homme, ou le mĂȘme corps des principaux, ou des nobles, ou du peuple, exerçaient ces trois pouvoirs celui de faire des lois, celui d’exĂ©cuter les rĂ©solutions publiques, et celui de juger les crimes ou les diffĂ©rends des particuliers »8. 10Si l’on se penche plus avant sur le pouvoir judiciaire, on remarque que Montesquieu le distingue des deux autres en ce qu’il s’exerce directement sur les particuliers, de sorte que ceux-ci sont immĂ©diatement soumis Ă  son emprise. Pour pallier les risques accrus d’arbitraire que prĂ©sente cette situation, Montesquieu dĂ©veloppe une conception du juge en retrait par rapport au pouvoir politique ; celle-ci a fait date Ă  travers deux phrases-clĂ©s de l’Esprit des lois 9 Ibid., p. 216. les juges de la nation ne sont 
 que la bouche qui prononce les paroles de la loi »9. 10 Ibid., p. 212. Des trois puissances 
, celle de juger est, en quelque façon, nulle »10. 11 Lambert E., Le Gouvernement des juges, Paris, Giard, 1921, pp. 4-5. 12 Voy. le titre VIII de la Constitution de la RĂ©publique française. 13 DelpĂ©rĂ©e F., La sĂ©paration des pouvoirs, aujourd’hui », 1990, p. 126. 11Cette idĂ©e continue Ă  marquer la vision de la justice et du juge, en Belgique comme d’ailleurs en France. La crainte d’un gouvernement des juges », expression que l’on doit Ă  Édouard Lambert11, y est devenue un marronnier de la doctrine juridique. En France, la mission de rendre la justice est attribuĂ©e, selon la Constitution de 1958, Ă  l’autoritĂ© judiciaire12, plutĂŽt qu’au pouvoir judiciaire – la diffĂ©rence est symboliquement forte. En Belgique, le CongrĂšs national Ă©tait, en 1830-1831, imprĂ©gnĂ© de la conception de Montesquieu ; comme l’a Ă©crit Francis DelpĂ©rĂ©e, il a choisi de contenir la fonction judiciaire dans l’optique de placer les juges hors du jeu politique »13. La notion amĂ©ricaine des checks and balances 12Quelques annĂ©es aprĂšs la publication de L’esprit des lois, la pensĂ©e de Montesquieu a jouĂ© un rĂŽle important dans l’élaboration de la Constitution des États-Unis d’AmĂ©rique. On retrouve en particulier l’idĂ©e dans la pensĂ©e d’Alexander Hamilton, James Madison et John Jay. Ces trois hommes politiques ont rĂ©digĂ©, sous le pseudonyme de Publius, les cĂ©lĂšbres Federalist papers, Ă  travers lesquels ils plaidaient pour l’adhĂ©sion de l’État de New York Ă  la Constitution de 1787. Selon les auteurs, 14 Hamilton A., Jay J. et Madison J., Le FĂ©dĂ©raliste 1788, Paris, Classiques Garnier, 2012, p. 379. L’accumulation de tous les pouvoirs, lĂ©gislatif, exĂ©cutif et judiciaire, dans les mĂȘmes mains 
 peut justement ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme la vĂ©ritable dĂ©finition de la tyrannie »14. 15 Hamilton A., Jay J. et Madison J., p. 381, c’est nous qui soulignons. 16 Pour une analyse des oppositions, voy. Manin B., FrontiĂšres, freins et contrepoids la sĂ©paratio ... 13Les auteurs amĂ©ricains insistent sur le fait que l’objectif n’est pas tant la sĂ©paration hermĂ©tique entre les pouvoirs, que leur Ă©quilibre et leur interaction. Il n’est donc pas inconcevable, selon eux, qu’une mĂȘme personne ou un mĂȘme organe contribue Ă  l’exercice de plusieurs pouvoirs diffĂ©rents. Ce n’est que lorsque la totalitĂ© du pouvoir d’un dĂ©partement est exercĂ©e par les mĂȘmes mains qui possĂšdent la totalitĂ© du pouvoir d’un autre dĂ©partement, [que] les principes fondamentaux d’une Constitution libre sont renversĂ©s »15. L’équilibre des pouvoirs peut en pratique ĂȘtre atteint par le biais des checks and balances les freins et contrepoids, qui sont des mĂ©canismes structurels et institutionnels destinĂ©s Ă  Ă©viter qu’un pouvoir prennent l’ascendant sur un autre, sans pour autant requĂ©rir un cloisonnement strict16. 17 Hamilton A., Jay J. et Madison J., p. 390, c’est nous qui soulignons. [C]e que nous cherchions ce n’était pas seulement un gouvernement qui repose sur des principes libres, mais encore dont les pouvoirs soient ainsi divisĂ©s et Ă©quilibrĂ©s entre les diffĂ©rents corps de magistrature qu’aucun ne puisse dĂ©passer ses limites lĂ©gales sans ĂȘtre effectivement freinĂ© et contenu par les autres »17. 18 Wodon L., ConsidĂ©rations sur la sĂ©paration et la dĂ©lĂ©gation des pouvoirs en droit public belge, Bru ... 14Si Montesquieu n’a guĂšre dĂ©veloppĂ© cette dimension dans son Ɠuvre, il semble qu’elle ne soit pas incompatible avec sa pensĂ©e et qu’elle vient au contraire adĂ©quatement la complĂ©ter. Nous pensons en effet, avec Louis Wodon, que [c]e n’est pas tant Ă  la sĂ©paration des pouvoirs [
] que Montesquieu attache de l’importance [
] qu’à leur Ă©quilibre »18. 19 Pour une plus ample analyse, voy. Behrendt C. et Bouhon F., Introduction Ă  la thĂ©orie gĂ©nĂ©rale de l ... 20 Behrendt C. et Bouhon F., p. 165. 15Sans approfondir ici l’analyse des Federalist papers19, on peut relever que leurs auteurs distinguent les amĂ©nagements externes recours au peuple, Conseil des censeurs, qu’ils ne prĂ©conisent pas, des amĂ©nagements internes, qui reçoivent leur faveur. Ces derniers consistent en un systĂšme au sein duquel les organes auxquels est confiĂ© l’exercice d’un Pouvoir seraient en mesure d’empĂȘcher les abus Ă©ventuels d’autres organes »20. Nous verrons que c’est le parti qu’a pris l’ordre juridique belge en ce qui concerne la sĂ©paration des pouvoirs. La sĂ©paration ou l’équilibre des pouvoirs en droit belge 16La Belgique connaĂźt le principe de la sĂ©paration des pouvoirs dans son ordre juridique. Son importance et son application Ă  l’égard du pouvoir judiciaire Ă©tait dĂ©jĂ  affirmĂ©e Ă  la naissance de l’État belge ; on peut notamment lire ce qui suit dans le rapport de Raikem, prĂ©sentĂ© au CongrĂšs National de Belgique au cours des discussions sur la future Constitution 21 Huyttens É., Discussions du CongrĂšs national de Belgique 1830-1831, Bruxelles, SociĂ©tĂ© typographi ... Le projet qui vous est prĂ©sentĂ© a rĂ©tabli l’existence des trois pouvoirs 
. Ainsi, le pouvoir exĂ©cutif ne pourra pas empiĂ©ter sur les autres branches de pouvoirs. Le pouvoir judiciaire en est indĂ©pendant ; il est exercĂ© par les cours et tribunaux ; l’action du pouvoir exĂ©cutif ne commence que lorsqu’il s’agit d’exĂ©cuter leurs dĂ©cisions » 21. 22 Voy. le n° 8. 23 On peut cependant considĂ©rer qu’une conception plus rigide a pu prĂ©valoir et avoir des implications ... 24 Alen A., SĂ©paration ou collaboration des pouvoirs ? », 1990, pp. 221-236, ici p. 222 ; Le ... 25 Conclusions devant Cass., 7 mars 1963, Pas., 1963, I, p. 750. 17Si le terme sĂ©paration » est communĂ©ment utilisĂ©, il nous semble que c’est bien l’idĂ©e d’équilibre des pouvoirs, telle que nous l’avons dĂ©crite supra22, qui s’applique au Royaume23. Il est dĂšs lors admis que la rĂšgle n’a pas une valeur absolue et que des interactions entre les pouvoirs ont lieu dans une certaine mesure24. Ainsi, selon Walter Ganshof van der Meersch, la sĂ©paration des pouvoirs est un prĂ©cepte, sans valeur absolue, pour le lĂ©gislateur et pour le juge »25. 26 Ceci semble s’opposer Ă  la thĂšse de Ch. Faider, qui considĂšre que le pouvoir judiciaire est en quel ... 27 Lemmens P., The Independence of Judiciary in Belgium », in Effectiveness of judicial protection ... 18MĂȘme si la rĂšgle n’est pas consacrĂ©e explicitement par la Constitution, il est dĂ©sormais acquis qu’elle a une valeur juridique26 et peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un principe gĂ©nĂ©ral de droit27. Ceci a notamment Ă©tĂ© affirmĂ© par la Cour constitutionnelle 28 15 octobre 2015, n° 138/2015, Voy. aussi 31 mai 2011, n° 99/2011, et ... La sĂ©paration des pouvoirs est un principe gĂ©nĂ©ral de droit qui doit ĂȘtre interprĂ©tĂ© conformĂ©ment au texte de la Constitution. L’indĂ©pendance du pouvoir judiciaire garantie par le principe gĂ©nĂ©ral de la sĂ©paration des pouvoirs porte par consĂ©quent sur l’indĂ©pendance fonctionnelle des magistrats »28. 29 La question s’est posĂ©e de savoir si le principe avait une valeur constitutionnelle, ou seulement l ... 30 26 novembre 2011, n° 186/2009, 31 12 novembre 2011, n° 67/92, 32 22 juillet 2004, n° 136/2004, Voy. Ă©g. Rosoux G., Vers une dĂ©matĂ©rialisation » des d ... 19Ce principe, dont on a reconnu la valeur constitutionnelle29, est notamment dĂ©duit des articles 33, 36, 37, 40 et 41, alinĂ©a 1er, de la Constitution30. Bien entendu, la rĂšgle n’est pas directement invocable devant la haute juridiction, puisqu’elle ne constitue pas en tant que telle une norme de rĂ©fĂ©rence Ă  l’aune de laquelle la Cour exerce son contrĂŽle. Le principe peut toutefois ĂȘtre pris en considĂ©ration en combinaison avec les articles de la Constitution dont la Cour est la gardienne en application de sa lĂ©gislation organique31, sans prĂ©judice de la thĂ©orie de l’ensemble indissociable32. 33 Cass., 4 septembre 2014, Pas., 2014, pp. 1731-1740. 34 Cass., 8 mai 2012, comm. H. Lamont, Juristenkrant, 16 mai 2012, pp. 10 et 11. 20La Cour de cassation reconnaĂźt elle aussi la sĂ©paration des pouvoirs comme principe gĂ©nĂ©ral de droit. Elle estime d’ailleurs que la rĂšgle est d’ordre public et qu’elle est susceptible d’ĂȘtre soulevĂ©e pour la premiĂšre fois devant elle33. La haute juridiction judiciaire y voit Ă©galement une des sources du principe d’indĂ©pendance et d’impartialitĂ© du magistrat, lequel est prĂ©sumĂ©, jusqu’à preuve du contraire, [
] statuer en toute impartialitĂ©, indĂ©pendance et objectivitĂ© »34. 35 Alen A. , SĂ©paration ou collaboration des pouvoirs ? », 1990, pp. 221-236, ici pp. 231-23 ... 36 Nous pensons en particulier au principe de nomination Ă  vie et Ă  la rĂšgle d’inamovibilitĂ© des juges ... 21Un auteur belge contemporain a d’ailleurs qualifiĂ© l’indĂ©pendance judiciaire de pierre angulaire de la sĂ©paration des pouvoirs, qui certainement sur ce point conserve sa pleine signification en droit positif »35. Ainsi, alors que dans les rĂ©gimes parlementaires contemporains – tels que celui de la Belgique – la frontiĂšre entre le pouvoir lĂ©gislatif et le pouvoir exĂ©cutif se serait attĂ©nuĂ©e, la sĂ©paration entre ces deux pouvoirs et le troisiĂšme – le judiciaire – serait restĂ©e plus marquĂ©e. Ceci pourrait ĂȘtre expliquĂ© par le fait que la Constitution assure l’indĂ©pendance des juges, notamment par rapport aux autres pouvoirs, Ă  travers une sĂ©rie de rĂšgles dont les effets sont concrets36. II. RĂ©former la justice 22AprĂšs avoir rappelĂ© sommairement la portĂ©e de la notion de sĂ©paration des pouvoirs, ce qui nous a amenĂ© Ă  insister sur l’idĂ©e d’équilibre entre les pouvoirs, il convient Ă  prĂ©sent de nous demander si cet Ă©quilibre est affectĂ© – et, le cas Ă©chĂ©ant, dans quelle mesure – par les rĂ©centes rĂ©formes du systĂšme judiciaire. 37 Grandjean G. et Wildemeersch J. dir., Les juges dĂ©cideurs politiques ? Essais sur le pouvoir po ... 38 Voy. François L. et Thirion N., Les juges dans la politique », in Grandjean G. et Wildemeersch J. ... 23À cet Ă©gard, il peut ĂȘtre opportun de nous demander si l’on vit actuellement une crise de lĂ©gitimitĂ© du juge ou encore une remise en cause du rĂŽle des juridictions dans la sociĂ©tĂ© belge. Force est de constater que ces questions ne manquent pas d’ĂȘtre soulevĂ©es. On peut notamment mentionner la rĂ©cente parution d’un ouvrage collectif sur le pouvoir politique des juges37. Dans le cadre de la prĂ©sente contribution, il ne s’agira toutefois pas de dĂ©montrer que les juges exercent des fonctions politiques – d’autres auteurs ont dĂ©jĂ  brillamment traitĂ© de cette question38 – mais d’analyser, Ă  la suite des rĂ©centes rĂ©formes en matiĂšre judiciaire, la place et l’importance que revĂȘt encore le principe de sĂ©paration des pouvoirs, spĂ©cialement quant Ă  la marge d’apprĂ©ciation dont bĂ©nĂ©ficie le lĂ©gislateur pour organiser les cours et tribunaux ainsi que pour encadrer leurs missions. 24Afin de rĂ©pondre Ă  la question posĂ©e, nous tenterons de montrer qu’il existe une certaine tension entre d’une part les aspirations de la sociĂ©tĂ© actuelle, qui motivent certaines Ă©volutions des institutions judiciaires A, et d’autre part les caractĂ©ristiques irrĂ©ductibles du principe d’équilibre des pouvoirs B. Les nouveaux dĂ©fis de la justice 39 Vigour C., Justice l’introduction d’une rationalitĂ© managĂ©riale comme euphĂ©misation des enjeux ... 40 Ibidem. 25Nous remarquons que, depuis plusieurs dĂ©cennies, une aspiration nouvelle Ă©mane de l’opinion publique et du monde politique le dĂ©sir d’efficacitĂ© de la justice. Dans ce contexte, le rapport du justiciable Ă  la justice a subi une mutation profonde. Celle-ci a connu deux Ă©tapes39 un “courant modernisateur”, puis un tournant managĂ©rial »40. 41 Ibid., p. 426. 42 Voy. Jacob R., La grĂące des juges, l’institution judiciaire et le sacrĂ© en Occident, Paris, PUF, 20 ... 26Autrefois, la justice s’imposait comme une fonction rĂ©galienne spĂ©cifique »41, hĂ©tĂ©ronome et Ă©manant directement de Dieu. La justice est une machinerie, lourde, imposante et verticale. Le juge, lui, profite toujours d’une construction millĂ©naire d’aura sacrĂ©e » qui entoure son office42. Certes, on peut raisonnablement estimer que la remise en cause de l’institution judiciaire et de ses membres n’est pas neuve. De façon intemporelle, chaque procĂšs fait un heureux et un malheureux, la justice n’étant pas destinĂ©e Ă  complaire. La remise en question est toutefois marquĂ©e par une nouvelle donne Ă  partir de la seconde moitiĂ© du xxe siĂšcle. L’évolution s’attache Ă  dĂ©construire les structures, jugĂ©es complexes et archaĂŻques, dans un monde qui connaĂźt une juridicisation des comportements et une judiciarisation des conflits. Nous y reviendrons. 43 Munungu Lungungu K., Chapitre 4 le management judiciaire ou le glas de l’indĂ©pendance du juge ? ... 27Nous sommes actuellement engagĂ©s dans le second tournant. Il consiste Ă  axer la rĂ©flexion autour de l’amĂ©lioration du systĂšme judiciaire sur l’assimilation de la justice Ă  un service public, au mĂȘme titre que les autres administrations Ă©tatiques. La perspective d’un service efficace conçu au profit du justiciable-consommateur se substitue dĂšs lors Ă  l’idĂ©e de la dĂ©lĂ©gation d’un pouvoir rĂ©galien. Dans ce contexte, on peut par exemple considĂ©rer que l’arriĂ©rĂ© judiciaire, qui engendre souvent des procĂ©dures longues au point de dĂ©sespĂ©rer les concernĂ©s, est un symptĂŽme de l’inadĂ©quation entre la forte demande des justiciables et l’offre limitĂ©e que peut fournir l’État Ă  travers ses institutions. Les techniques managĂ©riales sont donc entrĂ©es dans le champ de l’activitĂ© judiciaire, au mĂȘme titre que le lexique qui leur est propre. Ainsi, on n’hĂ©site plus Ă  y parler de productivitĂ©, de rĂ©sultats, de feedback et de rationalisation des moyens43. L’exposĂ© des motifs de la loi Pot-pourri I » nous semble Ă  cet Ă©gard particuliĂšrement illustratif Le projet vise Ă  adapter le procĂšs civil aux besoins de notre Ă©poque, de sorte que les procĂ©dures se dĂ©roulent plus rapidement sans compromettre la qualitĂ© avec laquelle la justice est administrĂ©e. Tout d’abord, le droit de procĂ©dure civile est adaptĂ© afin que la Justice puisse se concentrer sur ses tĂąches essentielles et diminuer le nombre de procĂ©dures. Ces propositions ambitionnent une diminution du nombre de causes en degrĂ© d’appel ainsi qu’une diminution des affaires devant le tribunal de commerce. Ensuite, les mesures proposĂ©es visent Ă  rendre les procĂ©dures civiles plus simples et plus rationnelles grĂące Ă  l’adaptation de rĂšgles concernant les vices de forme, une motivation plus simple, un accent mis sur les Ă©lĂ©ments essentiels en cas de dĂ©faut, une limitation de l’intervention du ministĂšre public, une gĂ©nĂ©ralisation du juge unique et une informatisation de la communication au sein de la Justice. 44 Doc. parl., Chambre, sess. 2014-2015, n° 54 1219/001, p. 3. Enfin, ce projet contient Ă©galement un certain nombre de modifications urgentes concernant l’ordre judiciaire et la procĂ©dure pĂ©nale »44. 45 Verougstraete I., Comment travailler vite et bien et pour peu d'euros », 2015, p. 153. 46 Et ce sous la forme d’une satisfaction Ă©quitable » aux termes de l’article 41 de la Convention. C ... 28Sous l’impulsion de ce vƓu de rationalisation, certaines mutations de la justice sont dĂ©sormais souhaitables. Elles sont parfois imposĂ©es par la Cour europĂ©enne des droits de l’homme, en application des droits fondamentaux qui sont consacrĂ©s par la Convention dont elle assure le respect. L’illustration la plus Ă©clatante est certainement la notion de dĂ©lai raisonnable ». C’est prĂ©cisĂ©ment la demande d’efficacitĂ© de la justice qui a abattu le culte de la lenteur, synonyme de sĂ©rieux, que l’on prĂȘtait Ă  l’activitĂ© juridictionnelle traditionnelle45. DĂ©sormais, le non-respect d’un dĂ©lai raisonnable implique non seulement une violation de la Convention europĂ©enne des droits de l’homme, mais Ă©galement la responsabilitĂ© de l’État dans sa fonction de juger, au profit du justiciable lĂ©sĂ© » sans Ă©gard d’ailleurs Ă  son Ă©ventuelle culpabilitĂ©, lequel peut ensuite prĂ©tendre Ă  une rĂ©paration financiĂšre46. 29À titre d’exemple actuel de la prise en compte de ce second tournant de la justice contemporaine, on peut certainement mentionner le nouvel article 860 du Code judiciaire, tel que modifiĂ© par la loi Pot-pourri I » prĂ©citĂ©e, qui modifie le rĂ©gime des nullitĂ©s procĂ©durales pour y intĂ©grer la notion de grief. Les nullitĂ©s absolues sont assurĂ©ment les ennemies du management. Si la justice est un service public dont l’objectif est l’efficacitĂ©, comment encore justifier que le non-respect de normes purement formelles, sans aucune incidence sur le principe du contradictoire ou de l’égalitĂ© des armes, puissent entacher la procĂ©dure au point de la dĂ©clarer nulle ? Il ne paraĂźt dĂšs lors plus opportun de tolĂ©rer ces technicalities, pour reprendre le terme anglais. D’autre part, l’équilibre des pouvoirs n’impose pas leur existence. Par consĂ©quent, ce point de rĂ©forme rejoint les aspirations actuelles sans empiĂ©ter sur la sĂ©paration des pouvoirs. Le noyau dur de l’équilibre des pouvoirs 30Face au mouvement que nous venons d’évoquer se dresse toujours le principe d’équilibre des pouvoirs, principe gĂ©nĂ©ral de droit. Nul besoin de faire preuve de perspicacitĂ© pour apercevoir la tension potentielle entre ce principe et la conception managĂ©riale de la justice qui peut avoir tendance Ă  la rĂ©duire Ă  une administration comme les autres. 31En effet, les aspirations actuelles, si louables qu’elles soient, ne peuvent pas tout justifier. Pour que soit respectĂ© le principe d’équilibre des pouvoirs, l’objectif d’efficacitĂ© de la justice doit composer avec plusieurs axiomes juridiques. Ainsi, le pouvoir judiciaire, dans la droite ligne des thĂ©ories de Publius, doit rester un contrepouvoir afin de prĂ©server l’État de droit et notamment de garantir aux individus l’effectivitĂ© des droits fondamentaux. Pour ce faire, il convient Ă  tout le moins de veiller au maintien de caractĂ©ristiques invariables et propres Ă  la justice, Ă  savoir l’indĂ©pendance des juges et le principe selon lequel les individus doivent pouvoir accĂ©der Ă  un tribunal pour qu’y soient tranchĂ©s les diffĂ©rends juridiques qui les concernent. Le premier trait est inhĂ©rent au principe de sĂ©paration des pouvoirs et tend finalement Ă  garantir des jugements impartiaux ; le second est tout aussi fondamental puisque son absence impliquerait que le pouvoir judiciaire pourrait ĂȘtre privĂ© de ses missions, comme rĂ©sultat d’une disparition du contentieux. 47 Voy. n° 9. 32Ces quelques Ă©lĂ©ments constituent des balises qui sont utiles pour examiner la conformitĂ© de mesures concrĂštes au principe de sĂ©paration ou d’équilibre des pouvoirs. Elles permettent de tracer la limite de la marge de manƓuvre du lĂ©gislateur dans le domaine judiciaire. En effet, pour autant que l’on accorde une portĂ©e juridique effective au principe de sĂ©paration des pouvoirs, ce qui s’impose en droit belge47, on doit en dĂ©duire que certaines rĂ©formes pourraient ĂȘtre inconstitutionnelles parce qu’elles affectent ledit principe. DĂšs lors, l’existence d’une volontĂ© du lĂ©gislateur ne suffit pas Ă  rendre admissible toute rĂ©forme du systĂšme judiciaire. À titre d’exemple, nul n’imagine qu’une mesure qui consisterait Ă  attribuer au gouvernement fĂ©dĂ©ral un droit de veto sur les dĂ©cisions de la Cour de cassation puisse prĂ©tendre respecter l’équilibre des pouvoirs et, partant, la Constitution. Dans cette perspective, la suite de notre rĂ©flexion se propose de contribuer Ă  dĂ©terminer la mesure dans laquelle le principe de l’équilibre des pouvoirs peut constituer un argument valable pour s’opposer Ă  certaines mesures lĂ©gislatives. III. Concilier les antagonismes 48 La loi du 19 octobre 2015 modifiant le droit de la procĂ©dure civile et portant des dispositions div ... 33Nous proposons de traiter la tension que nous venons de dĂ©crire Ă  travers l’examen de trois problĂ©matiques concrĂštes, dont le choix est inspirĂ© par les rĂ©centes rĂ©formes du pouvoir judiciaire belge, juridiquement concrĂ©tisĂ©es par les lois pots-pourris » 48. Pour chacune d’entre elles, nous verrons que l’on peut soit mettre l’accent sur la recherche d’efficacitĂ©, soit favoriser le respect d’une conception stricte de la sĂ©paration des pouvoirs. Nous Ă©voquerons ainsi successivement les dichotomies entre contrĂŽle et principe d’indĂ©pendance A, entre judiciarisation et accĂšs au juge B puis entre devoir de rĂ©serve et contrepouvoir C. Nous tenterons de montrer que ces tendances ne sont pas nĂ©cessairement irrĂ©ductibles et qu’il est parfois possible de concilier des objectifs a priori antagonistes, Ă  condition notamment de privilĂ©gier une vision souple de l’équilibre des pouvoirs. ContrĂŽle versus IndĂ©pendance 49 Vigour C., Justice l’introduction d’une rationalitĂ© managĂ©riale comme euphĂ©misation des enjeux ... 34On a vu que le principe d’équilibre des pouvoirs contenait notamment le principe d’indĂ©pendance du pouvoir judiciaire. Cette indĂ©pendance, dont la principale finalitĂ© consiste Ă  garantir une justice impartiale, peut-elle s’accommoder d’une forme de contrĂŽle exercĂ© sur le pouvoir judiciaire ? Nous pensons que le principe d’équilibre des pouvoirs ne l’interdit pas d’une maniĂšre absolue et appelle au contraire Ă  ce que chaque pouvoir subisse une forme de surveillance. Certes, un contrĂŽle d’ampleur, qui impliquerait la soumission du pouvoir judiciaire, serait inadmissible car elle le priverait de sa facultĂ© d’agir. À l’inverse, toutefois, l’absence de tout contrĂŽle ouvrirait la porte Ă  l’arbitraire judiciaire. DĂšs lors, si l’idĂ©e d’un contrĂŽle du travail du magistrat est considĂ©rĂ©e comme souhaitable49, on ne perdra pas de vue qu’un contrĂŽle invasif de son activitĂ© ne pourrait ĂȘtre conciliĂ© avec le concept d’équilibre des pouvoirs. 50 RĂ©vision de la Constitution du 20 novembre 1998, 24 novembre 1998. 51 Krings E., ConsidĂ©rations sur l’État de droit, la sĂ©paration des pouvoirs et le pouvoir judiciaire, ... 35En vertu de l’article 151 de la Constitution, insĂ©rĂ© en 1998 dans le contexte de l’affaire Dutroux50, le pouvoir judiciaire et les juges sont dĂ©sormais sous l’autoritĂ© – plus ou moins contraignante – du Conseil supĂ©rieur de la Justice. Il serait toutefois inexact de penser que les juges n’ont Ă©tĂ© soumis Ă  aucune forme de contrĂŽle entre la naissance du pays et l’introduction de cette disposition constitutionnelle. Le Procureur gĂ©nĂ©ral Krings signalait Ă  juste titre en 1989 qu’une surveillance du pouvoir judiciaire Ă©tait organisĂ©e par la Constitution dĂšs 1831 ; il mentionnait Ă  cet Ă©gard l’obligation de motiver article 97 de la Constitution de 1831, la publicitĂ© des audiences articles 96 et 97 et l’existence de la Cour de cassation article 95 ainsi que la possibilitĂ© pour le Procureur gĂ©nĂ©ral prĂšs la Cour de cassation de se pourvoir dans l’intĂ©rĂȘt de la loi51. On relĂšve cependant que ces diffĂ©rents Ă©lĂ©ments constituent avant tout les rouages d’un systĂšme d’autocontrĂŽle du pouvoir judiciaire, dont la Cour de cassation est la piĂšce maĂźtresse. Les dysfonctionnements ponctuels de la justice dans des dossiers marquants – on songe notamment Ă  l’affaire Fortis – auxquels s’ajoute la demande d’efficacitĂ© mentionnĂ©e prĂ©cĂ©demment ont finalement amenĂ© Ă  considĂ©rer ces mĂ©canismes comme insuffisants. 52 La loi du 1er dĂ©cembre 2013 portant rĂ©forme des arrondissements judiciaires et modifiant le Code ju ... 53 Philips C., La gestion autonome pour l’organisation judiciaire atteinte au principe de la sĂ©par ... 36L’importante rĂ©forme opĂ©rĂ©e en 2013-2014 doit ĂȘtre examinĂ©e dans ce contexte. À travers deux lois importantes, il s’agissait de rationaliser et de simplifier le paysage judiciaire52 et notamment de rendre les juges responsables de la gestion des moyens de fonctionnement gĂ©nĂ©raux qui leur sont allouĂ©s »53. 54 Ibidem. 55 De Leval G., Le printemps de la justice - Actes du colloque du 27 fĂ©vrier 2015 organisĂ© par l’Uni ... 56 Cadelli M., Tribune judiciaire – La gestion autonome des entités judiciaires bienvenue en Ocea ... 57 Voy. Pironnet Q., Droit et dystopies », 2016/2, vol. 77, pp. 363-392. 37Cette rĂ©forme a parfois Ă©tĂ© critiquĂ©e de façon vĂ©hĂ©mente, au motif qu’elle instaurerait une vĂ©ritable tutelle » d’un pouvoir sur l’autre, en l’espĂšce de l’exĂ©cutif sur le judiciaire. L’introduction des contrats de gestion, qui dĂ©terminent les enveloppes financiĂšres allouĂ©es par le Ministre de la Justice aux diffĂ©rents corps de magistrats en se basant notamment sur une Ă©valuation des performances des acteurs judiciaires, a tout spĂ©cialement suscitĂ© des inquiĂ©tudes en rĂ©fĂ©rence au principe de sĂ©paration des pouvoirs. ClĂ©mence Philips observe ainsi que c’est l’exĂ©cutif qui aura la maĂźtrise des contrats de gestion et des moyens de fonctionnement, ainsi que le pouvoir d’annuler des dĂ©cisions prises par les collĂšges »54. Georges de Leval y voit quant Ă  lui un pouvoir de direction et de contrĂŽle du pouvoir exĂ©cutif sur une forme de “politique judiciaire” »55. On a Ă©tĂ© jusqu’à juger qu’à l’instar du systĂšme imaginĂ© par G. Orwell, la force de ce systĂšme est de contrĂŽler la pensĂ©e et d’évincer la contradiction »56. Cette utilisation d’école d’un argument ad dystopia57 nous montre les rĂ©ticences farouches du monde judiciaire Ă  l’égard de cette rĂ©forme. 58 15 octobre 2015, n° 138/2015. 38Si l’inquiĂ©tude, face Ă  un risque d’empiĂ©tement du pouvoir exĂ©cutif sur le pouvoir judiciaire, paraĂźt lĂ©gitime, nous constatons que la Cour constitutionnelle n’a pas condamnĂ© l’évolution lĂ©gislative. À l’occasion d’un arrĂȘt du 15 octobre 201558, la haute juridiction a examinĂ© la constitutionnalitĂ© de la loi du 18 fĂ©vrier 2014 relative Ă  l’introduction d’une gestion autonome pour l’organisation judiciaire avec les principes gĂ©nĂ©raux de la sĂ©paration des pouvoirs et de l’indĂ©pendance du pouvoir judiciaire. Le rĂ©sultat est sans appel tous les motifs d’annulation tirĂ©s du principe de sĂ©paration des pouvoirs ont Ă©tĂ© considĂ©rĂ©s comme non fondĂ©s. Cela signifie que la Cour constitutionnelle laisse au lĂ©gislateur une marge d’apprĂ©ciation importante lorsqu’il entreprend des rĂ©formes judiciaires, mĂȘme si celles-ci affectent dans une certaine mesure les rapports entre les pouvoirs. 39La rĂ©cente rĂ©forme soulĂšve aussi l’épineuse question de l’autonomie budgĂ©taire du pouvoir judiciaire, qui entretient Ă©galement des liens avec la rĂ©flexion sur l’équilibre des pouvoirs. La dĂ©pendance financiĂšre s’analyse en effet comme une forme de lien de subordination. Une fois encore, il s’agit d’une question de balance et d’équilibres. Dans cette perspective, il nous semble possible de repĂ©rer deux balises pertinentes pour prĂ©ciser les limites du dĂ©bat. 40D’une part, la Cour constitutionnelle a pu juger qu’ 59 15 octobre 2015, n° 138/2015, Ă  obs. F. Georges, La Cour constitutionnelle avali ... [a]ucune disposition constitutionnelle ou conventionnelle ne prĂ©voit que le pouvoir judiciaire doive disposer d’une autonomie financiĂšre et budgĂ©taire. Pareille obligation ne saurait davantage ĂȘtre dĂ©duite du principe gĂ©nĂ©ral de la sĂ©paration des pouvoirs ... La circonstance que d’autres institutions sont financĂ©es au moyen d’une dotation n’oblige pas le lĂ©gislateur Ă  financer le pouvoir judiciaire par une dotation »59. 60 Texte disponible Ă  l’adresse suivante 61 Gilliaux P., Le droit Ă  un tribunal indĂ©pendant et le management dans le procĂšs Ă©quitable », Rev. ... 41D’autre part, un sous-financement significatif de la justice, qui entraĂźnerait un affaiblissement du pouvoir judiciaire au point qu’il ne pourrait plus constituer un contrepouvoir violerait le principe gĂ©nĂ©ral de sĂ©paration des pouvoirs. Pascal Gilliaux rappelle Ă  cet Ă©gard, citant la Magna Carta des juges du Conseil consultatif des juges europĂ©ens60, que l’indĂ©pendance des cours et tribunaux doit ĂȘtre assurĂ©e d’un point de vue statutaire, fonctionnel et financier », admettant toutefois que le dernier mot revient aux États, en vertu du principe de subsidiaritĂ©61. 42En dĂ©finitive, on peut penser que la Cour constitutionnelle ne censurerait une rĂšgle qui affecte le budget de la justice que si elle constatait que la mesure induisait une mise sous tutelle du pouvoir judiciaire par l’autoritĂ© politique. En dehors de cette hypothĂšse, le lĂ©gislateur peut prendre des dĂ©cisions qui touchent au financement de la justice sans enfreindre l’équilibre des pouvoirs ; au regard de la jurisprudence constitutionnelle, sa marge d’apprĂ©ciation paraĂźt – ici aussi – assez large. Juridiciarisation versus AccĂšs au juge 62 Hubert G., Les dĂ©placements des frontiĂšres de la justice vers une nouvelle cartographie de la g ... 63 Ibidem. 64 Ibidem. 43Le mouvement qui secoue la sociĂ©tĂ© belge contemporaine – et europĂ©enne en gĂ©nĂ©ral – est un mouvement profond et repĂ©rable. C’est ce que GaĂ«lle Hubert appelle le double processus de juridicisation et judiciarisation du lien social »62. D’une part, on assiste Ă  une montĂ©e en puissance de l’entrĂ©e du droit dans tous les domaines de la vie sociale. Des problĂšmes intrafamiliaux au droit de la consommation de masse, il n’est aucun pan des relations humaines qui ne doive dĂ©sormais faire l’objet de son corpus normatif propre. L’idĂ©e de l’absence de cadre juridique, assimilable Ă  une peur du chaos dĂ©structurant, devient insupportable Ă  l’ĂȘtre humain contemporain, ce qui, par le repli sur les textes et les procĂ©dures, [permet] de se dĂ©gager de ses responsabilitĂ©s ou de faire porter sur les cadres juridiques et techniques le poids de dĂ©cisions peu agrĂ©ables Ă  prendre »63. D’autre part, et corrĂ©lativement, la demande de rĂšglement des litiges, quels qu’ils soient, devant une instance judiciaire, ne cesse de croĂźtre et on assiste Ă  une explosion du judiciaire »64. Le juge est davantage sollicitĂ©, cependant qu’il dispose Ă  bien des Ă©gards toujours des mĂȘmes moyens et prĂ©rogatives qu’autrefois. Face Ă  ce constat, deux voies sont thĂ©oriquement envisageables la premiĂšre – qui n’est sans doute pas assez suivie – consiste Ă  augmenter l’offre judiciaire, en renforçant le cadre de la magistrature et les outils dont elle dispose pour mener ses missions, afin de s’adapter Ă  la croissance de la demande. La seconde se focalise davantage sur la demande et, Ă  dĂ©faut de pouvoir la rĂ©duire, cherche Ă  la dĂ©vier en dĂ©veloppant des moyens alternatifs de rĂ©solution des litiges. 65 Le droit Ă  l’accĂšs Ă  un juge est un des droits les plus fondamentaux tirĂ©s l’article 6 sa ... 66 Voy. aussi en ce sens Muller F., La Cour de cassation belge Ă  l'aune des rapports entre pouvoirs ... 44Face Ă  cette derniĂšre tendance, se pose la question du droit Ă  l’accĂšs Ă  un tribunal. Il y a en effet lieu de se demander s’il n’est pas portĂ© atteinte Ă  ce droit Ă  chaque fois qu’une prĂ©rogative est soustraite aux juges judiciaires pour ĂȘtre confiĂ©e Ă  une autre instance, surtout si celle-ci est davantage soumise Ă  l’influence potentielle du pouvoir exĂ©cutif. Le droit d’accĂ©der Ă  un juge est certes explicitement consacrĂ© notamment par l’article 6 de la Convention europĂ©enne des droits de l’homme65, mais il est aussi intrinsĂšquement liĂ© Ă  l’équilibre des pouvoirs, dont il contribue Ă  assurer l’effectivitĂ©. En effet, le pouvoir judiciaire, aussi indĂ©pendant et impartial qu’il puisse ĂȘtre, n’a de rĂŽle effectif que si, par la disposition des choses, on lui assure que, dans une certaine mesure au moins, le contentieux lui est rĂ©servĂ©. En tout Ă©tat de cause, un particulier doit ĂȘtre en mesure de faire valoir en justice ses prĂ©tentions. À cet Ă©gard, les articles 144 et 145 de la Constitution fixent les tĂąches dĂ©volues aux cours et tribunaux, qui ne peuvent en ĂȘtre dĂ©possĂ©dĂ©s, en raison de la sĂ©paration des pouvoirs66. C’est la raison de l’interrogation suivante dans quelle mesure le droit Ă  l’accĂšs au juge limite-t-il la marge de manƓuvre du lĂ©gislateur dans ses projets qui visent Ă  rĂ©agir Ă  la judiciarisation ? 45À cet Ă©gard, les diffĂ©rentes lois dites Pots-pourri », dĂ©jĂ  Ă©voquĂ©es, constituent un terrain pertinent pour des analyses concrĂštes et actuelles. Trois types de mesures nous semblent particuliĂšrement intĂ©ressantes et retiendront notre attention dans les lignes qui suivent. 67 Voy. Berthe A., L’injonction de payer, Bruxelles, Larcier, Ă  paraĂźtre en 2017. 46En premier lieu, nous pensons Ă  la dĂ©volution aux huissiers de justice du traitement des crĂ©ances non contestĂ©es. L’article 519, §1er, 1°bis, du Code judiciaire, qui concerne les missions des huissiers de justice a Ă©tĂ© modifiĂ© par la loi Pot-pourri I » afin d’y intĂ©grer Le recouvrement des dettes d’argent non contestĂ©es conformĂ©ment au chapitre Iquinquies du titre 1er de la cinquiĂšme partie ». Si l’on mesure bien l’intĂ©rĂȘt pratique de cette rĂ©forme, qui favorise une rĂ©duction de l’arriĂ©rĂ© judiciaire et facilite la rĂ©cupĂ©ration de sommes dues67, nous pensons qu’elle soulĂšve la question de l’accĂšs au juge en raison de l’inversement du contentieux et du report corrĂ©latif dans le temps de l’éventuelle contestation du dĂ©biteur. La matiĂšre n’est pas encore mise en Ɠuvre mais il est Ă©vident que l’éventuelle friction avec le principe de l’équilibre des pouvoirs et l’accĂšs au juge tiendra Ă  la dĂ©finition et Ă  l’apprĂ©ciation du caractĂšre contestĂ© » ou non des crĂ©ances visĂ©es. 68 Article 216bis du Code d’instruction criminelle, tel que modifiĂ© par la loi du 14 avril 2011 ... 69 2 juin 2016, n° 83/2016, 47En second lieu, on peut pointer le cas de la transaction pĂ©nale. On rappelle qu’une loi de 2011 a Ă©tendu le champ d’application et revu les modalitĂ©s de la transaction pĂ©nale, mĂ©canisme qui permet au Parquet de dĂ©cider de mettre fin, dans certains cas, Ă  des poursuites – c’est-Ă -dire d’éteindre l’action publique – Ă  la condition qu’une somme d’argent soit versĂ©e par l’auteur de faits punissables au TrĂ©sor public68. Il y a, dans cette mesure, une forme de justice nĂ©gociĂ©e, puisque le concernĂ© reçoit une offre du MinistĂšre public qui, s’il l’accepte et paie le montant proposĂ© dans le dĂ©lai imparti, le dispense de subir un procĂšs dont l’issue est incertaine. La Cour constitutionnelle, appelĂ©e Ă  examiner ce mĂ©canisme, a cependant considĂ©rĂ© qu’on ne pouvait pas admettre que le rĂŽle du juge soit confinĂ© Ă  un simple contrĂŽle de lĂ©galitĂ©69. Selon la haute juridiction, il s’agit d’une atteinte au principe du procĂšs Ă©quitable et la disposition lĂ©gale est dĂšs lors dĂ©clarĂ©e inconstitutionnelle. 70 Article 216 du Code d’instruction criminelle, tel que modifiĂ© par la loi du 5 fĂ©vrier 2016 1 ... 71 Voy. not. Cour eur. dr. h., Natsvlishvili et Togonidze c. GĂ©orgie, 29 avril 2014, 48Enfin, Ă  titre de troisiĂšme illustration, nous proposons d’évoquer la dĂ©claration prĂ©alable de culpabilitĂ©. Cette procĂ©dure semble s’inspirer de la technique du plaider coupable » guilty plea qui est rĂ©pandue dans le droit anglo-saxon. Le nouveau systĂšme belge permet au Procureur du Roi, pour un grand nombre d’infractions, de proposer des peines infĂ©rieures Ă  celles qu’il estime devoir requĂ©rir Ă  l’égard d’un suspect ou d’un prĂ©venu qui reconnaĂźt dans une dĂ©claration officielle qu’il est coupable des faits qui lui sont imputĂ©s70. Quand cette technique est utilisĂ©e, le juge du fond doit certes encore intervenir, mais sa tĂąche se borne Ă  homologuer l’accord conclu entre le Parquet et l’auteur des faits punissables, aprĂšs avoir vĂ©rifiĂ© s’il satisfait Ă  certaines conditions. MalgrĂ© les rĂ©ticences qu’il suscite, ce systĂšme, qui existe depuis longtemps dans les pays de common law, ne viole pas, du moins dans son principe, la Convention europĂ©enne des droits de l’homme71. La limite de ce qui est juridiquement acceptable serait franchie s’il n’existait aucun recours effectif Ă  un juge compĂ©tent pour vĂ©rifier si le justiciable a, en pleine connaissance de cause, marquĂ© son consentement sur cette procĂ©dure raccourcie. Dans cette hypothĂšse, en effet, le Parquet – qui peut ĂȘtre soumis Ă  une certaine influence du pouvoir exĂ©cutif – pourrait inflĂ©chir seul le contentieux dĂ©volu au pouvoir judiciaire, ce qui porterait atteinte Ă  l’équilibre des pouvoirs. Devoir de rĂ©serve versus Contrepouvoir 49AprĂšs l’analyse des deux antagonismes prĂ©cĂ©dents, il convient de revenir Ă  notre rĂ©fĂ©rence initiale, faite au discours tĂ©lĂ©visĂ© retentissant du Premier PrĂ©sident de la Cour de cassation. Quel serait l’intĂ©rĂȘt de mettre en exergue ces potentielles violations de l’équilibre des pouvoirs si les premiers concernĂ©s par les rĂ©formes judiciaires Ă©taient contraints au silence ? Cet Ă©quilibre des pouvoirs resterait lettre morte si un certain droit Ă  la parole n’existait pour chacun d’entre eux. Ceci nous mĂšne par consĂ©quent Ă  notre troisiĂšme antagonisme, intrinsĂšquement liĂ© aux deux premiers. Si l’on prend comme repĂšre le principe de l’équilibre des pouvoirs, il s’agit de maintenir le pouvoir judiciaire en position de contrepouvoir, pouvant le cas Ă©chĂ©ant s’exprimer contre des rĂ©formes initiĂ©es par les pouvoirs lĂ©gislatif et exĂ©cutif. Si, en revanche, on vise prioritairement l’efficacitĂ© de la justice, il s’agit peut-ĂȘtre de contrĂŽler la libertĂ© d’expression des juges et de leurs reprĂ©sentants, au nom d’une conception strict de leur devoir de rĂ©serve. 72 Cass. ass. gĂ©n., 9 septembre 1999, Pas., 1999, I, p. 1102, citĂ© par Kuty F., Le devoir de rĂ©ser ... 50On analyse classiquement le devoir de rĂ©serve comme un principe qui prescrit au juge de s’abstenir de tout acte ou comportement de nature Ă  Ă©branler la confiance du justiciable ou Ă  donner l’impression qu’il ne serait plus indĂ©pendant ou impartial »72. Contrairement au mandataire politique, Ă©lu par la population et dĂ©positaire, Ă  ce titre, d’une lĂ©gitimitĂ© dĂ©mocratique, le magistrat est vu, on l’a dit, comme la bouche de la loi ». À cet Ă©gard, il doit se garder d’entrer dans l’arĂšne. 73 Kuty F., op. cit., p. 269. 51Il importe de ne pas confondre la violation du devoir de rĂ©serve avec l’obligation d’impartialitĂ© du juge, sur laquelle nous reviendrons. Celle-ci est inhĂ©rente, on l’a vu, au principe gĂ©nĂ©ral de droit de sĂ©paration des pouvoirs. Le droit de rĂ©serve est plutĂŽt Ă  apprĂ©cier comme une prĂ©caution de prudence que le juge se doit de maintenir en toute circonstance, qu’il soit ou non dans l’exercice de sa fonction de juger. Toutefois, ceci dĂ©pend des propos tenus, du contexte et du moment auquel ils ont Ă©tĂ© exprimĂ©s »73. 74 Cadelli M., Du devoir de rĂ©serve des magistrats aux vertus d’indignation et de courage », 2 ... 75 Mandoux P. et Vandermeersch D., Le point de vue du magistrat », in Le devoir de rĂ©serve l’expre ... 52La tension est rĂ©sumĂ©e par les questions suivantes. À partir de quel moment le droit de rĂ©serve cĂšde-t-il devant la nĂ©cessitĂ© de prĂ©server l’indĂ©pendance du pouvoir judiciaire, prĂ©rogative nĂ©cessaire Ă  son rĂŽle de contrepouvoir ? Peut-on considĂ©rer qu’il existe Ă  l’opposĂ© du devoir de rĂ©serve un droit d’indignation » du magistrat74, ou un devoir d’intervention »75 ? 76 Cour eur. dr. h., Koudechkina c. Russie, 26 fĂ©vrier 2009. 77 Delgrange X. et Lagasse N., La libertĂ© d’expression du juge Comment descendre de sa tour d’ivoi ... 53La Cour europĂ©enne des droits de l’homme a prononcĂ© Ă  cet Ă©gard un arrĂȘt intĂ©ressant en 200976. En l’espĂšce, il s’agissait d’un magistrat russe, Mme Koudechkina, rĂ©voquĂ©e de la magistrature en 2004 au motif qu’elle avait accusĂ© publiquement des hauts magistrats d’exercer des pressions sur elle au sujet d’une importante affaire pĂ©nale. La Cour rappelle que les magistrats bĂ©nĂ©ficient bel et bien de la protection de l’article 10 de la Convention – consacrant la libertĂ© d’expression –, qui s’étend Ă  la sphĂšre professionnelle, tout en rappelant que la divulgation d’informations obtenues dans le cadre de leur travail, mĂȘme sur des questions d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, doit toujours ĂȘtre apprĂ©ciĂ©e Ă  la lumiĂšre de leur devoir de loyautĂ© et de discrĂ©tion. La Russie est donc condamnĂ©e pour la rĂ©vocation du magistrat, sanction jugĂ©e trop sĂ©vĂšre, et de nature Ă  avoir un “effet inhibiteur” sur les juges souhaitant participer au dĂ©bat public sur le fonctionnement des institutions judiciaires »77. 78 Guide pour les magistrats, approuvĂ© par l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale du Conseil consultatif de la magistrat ... 54Dans le prolongement de cette ouverture europĂ©enne, le Guide pour les magistrats, adoptĂ© en 2012 par le Conseil supĂ©rieur de la Justice, contient en son point 4 concernant la rĂ©serve et la discrĂ©tion du magistrat la mention suivante [l]orsque la dĂ©mocratie et les libertĂ©s fondamentales sont en pĂ©ril, la rĂ©serve cĂšde devant le droit d’indignation »78. On sait toutefois que ce texte n’a qu’un poids tout relatif et s’apparente Ă  de la soft law. 55Le pouvoir arrĂȘtant le pouvoir » de Montesquieu, les freins et contrepoids de Publius, nous amĂšnent Ă  voir d’un bon Ɠil la facultĂ© d’autoriser l’exception au devoir de rĂ©serve. La sortie mĂ©diatique du Premier PrĂ©sident de la Cour de cassation, Ă  cet Ă©gard, relĂšve selon nous de cette facultĂ©. Conclusion 79 Proc. gĂ©n. F. Dumon, Le Pouvoir Judiciaire. Cet inconnu et ce mĂ©connu », op. cit., pp. 457-474. 56Le principe de la sĂ©paration des pouvoirs n’est pas un simple objet de design institutionnel ; il s’agit d’une rĂšgle fondamentale pleinement dirigĂ©e vers l’intĂ©rĂȘt de la sociĂ©tĂ© et des individus qui la composent. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, la rĂšgle contribue Ă  assurer l’effectivitĂ© des libertĂ©s face au risque d’abus de l’autoritĂ© publique ; dans le domaine particulier de la justice, elle est le socle de l’indĂ©pendance judiciaire qui, Ă  son tour, est un vecteur indispensable de l’impartialitĂ© et donc de la jouissance effective des droits et libertĂ©s. Pour ces raisons, les atteintes qui sont portĂ©es au principe sont suspectes et suscitent des craintes lĂ©gitimes. En effet, [n]ier la rĂ©alitĂ© de la sĂ©paration des Pouvoirs, spĂ©cialement en ce qui concerne le Pouvoir judiciaire, c’est nier l’existence de la justice »79. 57Le principe en cause ne doit cependant pas ĂȘtre compris comme un obstacle Ă  toute rĂ©forme du systĂšme judiciaire ou comme un moyen de justifier la stagnation des institutions. D’une part, la rĂšgle n’a pas la portĂ©e absolue qu’on lui prĂȘte parfois plutĂŽt qu’une sĂ©paration – au sens strict du terme –, elle impose un Ă©quilibre des pouvoirs, c’est-Ă -dire un systĂšme institutionnel oĂč il existe des mĂ©canismes de contrĂŽle mutuels aptes Ă  empĂȘcher l’arbitraire. À ce titre, il ne semble donc pas indispensable de rechercher Ă  ce que le pouvoir judiciaire bĂ©nĂ©ficie d’une autonomie parfaite et radicale par rapport aux autres pouvoirs. D’autre part, la volontĂ© d’atteindre des objectifs qui sont lĂ©gitimes – car utiles Ă  l’intĂ©rĂȘt collectif – peut contribuer Ă  justifier certains Ă©carts par rapport Ă  l’idĂ©al incarnĂ© par une sĂ©paration stricte des pouvoirs ; ce peut notamment ĂȘtre le cas du vƓu politique de renforcer l’efficacitĂ© du systĂšme judiciaire, spĂ©cialement pour faire face Ă  la demande croissante des justiciables. 58Il convient donc d’apprĂ©cier les rĂ©formes avec mesure en recourant, comme souvent, au principe de proportionnalitĂ©. L’équilibre des pouvoirs peut survivre Ă  des rĂšgles qui libĂšrent les juges de certaines tĂąches afin qu’ils puissent mieux se concentrer sur leurs missions essentielles ; il succombe en revanche Ă  celles qui, en dĂ©finitive, reviennent Ă  priver le justiciable de la possibilitĂ© d’accĂ©der Ă  un juge impartial pour trancher tout litige relatif Ă  des droits civils. Haut de page Notes 1 De Mulder V., La Belgique se rapproche d’un État voyou, pour le plus haut magistrat du pays », 15 mai 2016, disponible Ă  l’adresse suivante consultĂ© le 1er janvier 2017. 2 Somers P., Le printemps de la justice - Actes du colloque du 27 fĂ©vrier 2015 organisĂ© par l’Union professionnelle de la Magistrature », Ius & Actores, 2015/2, p. 10. 3 Pariente A. dir., La sĂ©paration des pouvoirs – ThĂ©orie contestĂ©e et pratique renouvelĂ©e, Paris, Dalloz, p. 3. 4 Voy. en particulier le chapitre 12 du DeuxiĂšme TraitĂ©. 5 Locke J., Deux traitĂ©s de gouvernement civil 1690, Paris, Librairie philosophique J. Vrin, 1997, p. 219. 6 Locke J., p. 220. 7 Montesquieu, p. 206. 8 Ibid., p. 208. 9 Ibid., p. 216. 10 Ibid., p. 212. 11 Lambert E., Le Gouvernement des juges, Paris, Giard, 1921, pp. 4-5. 12 Voy. le titre VIII de la Constitution de la RĂ©publique française. 13 DelpĂ©rĂ©e F., La sĂ©paration des pouvoirs, aujourd’hui », 1990, p. 126. 14 Hamilton A., Jay J. et Madison J., Le FĂ©dĂ©raliste 1788, Paris, Classiques Garnier, 2012, p. 379. 15 Hamilton A., Jay J. et Madison J., p. 381, c’est nous qui soulignons. 16 Pour une analyse des oppositions, voy. Manin B., FrontiĂšres, freins et contrepoids la sĂ©paration des pouvoirs dans le dĂ©bat constitutionnel amĂ©ricain de 1787 », Revue française de science politique, n°2, 1994, pp. 257-293. 17 Hamilton A., Jay J. et Madison J., p. 390, c’est nous qui soulignons. 18 Wodon L., ConsidĂ©rations sur la sĂ©paration et la dĂ©lĂ©gation des pouvoirs en droit public belge, Bruxelles, AcadĂ©mie Royale de Belgique, 1942, p. 19. 19 Pour une plus ample analyse, voy. Behrendt C. et Bouhon F., Introduction Ă  la thĂ©orie gĂ©nĂ©rale de l’État - Manuel, 3e Ă©d., Bruxelles, Larcier, 2014, pp. 161-166. 20 Behrendt C. et Bouhon F., p. 165. 21 Huyttens É., Discussions du CongrĂšs national de Belgique 1830-1831, Bruxelles, SociĂ©tĂ© typographique belge, Tome IV, PiĂšce justificative n° 53, p. 68. C’est nous qui soulignons. 22 Voy. le n° 8. 23 On peut cependant considĂ©rer qu’une conception plus rigide a pu prĂ©valoir et avoir des implications concrĂštes considĂ©rables. On peut ainsi se rappeler que c’est au nom de cette conception mĂ©taphysique du pouvoir souverain » en trois personnes qui travestissait et les idĂ©es de Montesquieu et l’esprit de la Constitution que les Cours et Tribunaux belges avaient consacrĂ© la thĂ©orie de l’immunitĂ© de la puissance publique, du Pouvoir ExĂ©cutif, de l’Administration » Philippart R., SĂ©paration des Pouvoirs - discours prononcĂ© Ă  la sĂ©ance solennelle de rentrĂ©e de la ConfĂ©rence libre du Jeune Barreau de LiĂšge, LiĂšge, Imp. H. Vaillant-Carmanne S. A., 16 novembre 1946, p. 7. 24 Alen A., SĂ©paration ou collaboration des pouvoirs ? », 1990, pp. 221-236, ici p. 222 ; Lemmens P., The Independence of Judiciary in Belgium », in Effectiveness of judicial protection and the constitutional order. Belgian report at the II International Congress of Procedural Law, Deventer, Kluwer, 1983, pp. 49-82, ici p. 51. 25 Conclusions devant Cass., 7 mars 1963, Pas., 1963, I, p. 750. 26 Ceci semble s’opposer Ă  la thĂšse de Ch. Faider, qui considĂšre que le pouvoir judiciaire est en quelque sorte infĂ©odĂ© aux deux autres, qui sont prĂ©pondĂ©rants F. Muller, La Cour de cassation belge Ă  l'aune des rapports entre pouvoirs de sa naissance dans le modĂšle classique de la sĂ©paration des pouvoirs Ă  l'aube d'une extension de la fonction juridictionnelle, Bruges, La Charte, 2011, p. 287. 27 Lemmens P., The Independence of Judiciary in Belgium », in Effectiveness of judicial protection and the constitutional order. Belgian report at the II International Congress of Procedural Law, Deventer, Kluwer, 1983, pp. 49-82, ici pp. 49 et s. ; W. Ganshof van der Meersch, Propos sur le texte de la loi et les principes gĂ©nĂ©raux du droit », 1970, pp. 557-573 et 581-596, ici pp. 583-584 28 15 octobre 2015, n° 138/2015, Voy. aussi 31 mai 2011, n° 99/2011, et 24 mars 2016, n° 48/2016, la sĂ©paration des pouvoirs n’autorise [
] toutefois le lĂ©gislateur dĂ©crĂ©tal Ă  modifier rĂ©troactivement l’ordre juridique sans qu’il soit dĂ©montrĂ© qu’il existe des circonstances exceptionnelles ou des motifs impĂ©rieux d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral ». 29 La question s’est posĂ©e de savoir si le principe avait une valeur constitutionnelle, ou seulement lĂ©gislative. La seconde hypothĂšse implique que le lĂ©gislateur peut lui-mĂȘme dĂ©roger au principe qui ne s’impose pas Ă  lui. Cette conception semble ĂȘtre celle que la Section de lĂ©gislation du Conseil d’État a exprimĂ©e en 1989 il est indĂ©niable que la sĂ©paration des pouvoirs est l’un des fondements de notre systĂšme institutionnel, et singuliĂšrement de la rĂ©partition des fonctions de l’État entre des pouvoirs qui, l’un par rapport Ă  l’autre, sont dotĂ©s chacun d’une certaine autonomie dans l’exercice des fonctions de lĂ©gislation, d’administration et de juridiction. 
 C’est 
 au lĂ©gislateur qu’il appartient, en premier lieu, avec la reprĂ©sentativitĂ© dans laquelle il puise sa lĂ©gitimitĂ© finale, de dĂ©terminer la portĂ©e prĂ©cise en droit positif du principe de la sĂ©paration des pouvoirs, compte tenu des nĂ©cessitĂ©s du prĂ©sent et des conceptions prĂ©dominantes » Avis du 3 octobre 1989, Doc. Parl., Ch. repr., 1988-89, n° 675/2, points et La Cour constitutionnelle et la Cour de cassation ont en revanche affirmĂ© le caractĂšre constitutionnel du principe voir not. 3 avril 2014, n° 57/2014, et Cass., 22 mai 1987, Pas., I, p. 1177. Avec d’autres auteurs, nous pensons aussi que [l]a sĂ©paration des pouvoirs est un principe constitutionnel. Son sens et sa portĂ©e ne peuvent donc se dĂ©duire que de la Constitution elle-mĂȘme et non des dĂ©cisions nouvelles que prendrait le Pouvoir lĂ©gislatif. Ce principe constitutionnel signifie, nĂ©cessairement, Ă  peine de le vider de sa substance, que le Pouvoir lĂ©gislatif ne possĂšde par une suprĂ©matie’ 
 Ă  l’égard du Pouvoir judiciaire qui lui permettrait de contrĂŽler celui-ci’ » Ganshof van der Meersch W., Delange R., Dumon F. et Charles R., À propos de l’indĂ©pendance du pouvoir judiciaire », 1990, pp. 423-426. 30 26 novembre 2011, n° 186/2009, 31 12 novembre 2011, n° 67/92, 32 22 juillet 2004, n° 136/2004, Voy. Ă©g. Rosoux G., Vers une dĂ©matĂ©rialisation » des droits fondamentaux ? Convergence des droits fondamentaux dans une protection fragmentĂ©e, Ă  la lumiĂšre du raisonnement du juge constitutionnel belge, thĂšse LiĂšge, 2014, Bruxelles, Bruylant, 2015, pp. 148-164. 33 Cass., 4 septembre 2014, Pas., 2014, pp. 1731-1740. 34 Cass., 8 mai 2012, comm. H. Lamont, Juristenkrant, 16 mai 2012, pp. 10 et 11. 35 Alen A. , SĂ©paration ou collaboration des pouvoirs ? », 1990, pp. 221-236, ici pp. 231-232. Pour le dire autrement [d]e scheiding der machten betekent eerst en vooral dat men het recht heeft op een onpartijdige en onafhankelijke rechter die door de wet is aangesteld. » Interview de M. Storme, Juristenkrant, 14 janvier 2009, p. 8. Voy. aussi DelpĂ©rĂ©e F., Propos sur la justice, ici et lĂ  », in Liber Amicorum Prof. Em. E. Krings, Bruxelles, Story-Scientia, 1991, pp. 531-539, ici p. 531. Le mĂȘme auteur, dans une autre contribution, affirme que la doctrine de la sĂ©paration des pouvoirs est essentiellement conçue comme le moyen de garantir l’indĂ©pendance des cours et tribunaux » DelpĂ©rĂ©e F., La sĂ©paration des pouvoirs, aujourd’hui », 1990, pp. 126-131, ici pp. 126-127. 36 Nous pensons en particulier au principe de nomination Ă  vie et Ă  la rĂšgle d’inamovibilitĂ© des juges article 152 de la Constitution, mais aussi au fait que le traitement des juges est fixĂ© par la loi article 154 de la Constitution et que des rĂšgles d’incompatibilitĂ© sont imposĂ©es article 155 de la Constitution. 37 Grandjean G. et Wildemeersch J. dir., Les juges dĂ©cideurs politiques ? Essais sur le pouvoir politiques des juges dans l’exercice de leur fonction, Bruxelles, Bruylant, 2016, 371 p. 38 Voy. François L. et Thirion N., Les juges dans la politique », in Grandjean G. et Wildemeersch J. dir., Les juges dĂ©cideurs politiques ? Essais sur le pouvoir politiques des juges dans l’exercice de leur fonction, Bruxelles, Bruylant, 2016, pp. 53-77. 39 Vigour C., Justice l’introduction d’une rationalitĂ© managĂ©riale comme euphĂ©misation des enjeux politiques », Droit et sociĂ©tĂ©, 2/2006 n°63-64, p. 429. 40 Ibidem. 41 Ibid., p. 426. 42 Voy. Jacob R., La grĂące des juges, l’institution judiciaire et le sacrĂ© en Occident, Paris, PUF, 2014, 516 p. 43 Munungu Lungungu K., Chapitre 4 le management judiciaire ou le glas de l’indĂ©pendance du juge ? un Ă©clairage de droit constitutionnel », in Le management judiciaire ou le glas de l'indĂ©pendance du juge ? Un Ă©clairage de droit constitutionnel, Rev. Dr. ULB, 2014, n° 41, p. 126. 44 Doc. parl., Chambre, sess. 2014-2015, n° 54 1219/001, p. 3. 45 Verougstraete I., Comment travailler vite et bien et pour peu d'euros », 2015, p. 153. 46 Et ce sous la forme d’une satisfaction Ă©quitable » aux termes de l’article 41 de la Convention. Celle-ci est calculĂ©e en Ă©quitĂ©, en fonction de l'ensemble des circonstances pertinentes, mais consiste en pratique en une forme de rĂ©paration intĂ©grale Sohier J., L’action en responsabilitĂ© contre des pouvoirs publics à porter devant les juridictions judiciaires ou, depuis 2014, devant le conseil d’État ? », 2015, n°15138. 47 Voy. n° 9. 48 La loi du 19 octobre 2015 modifiant le droit de la procĂ©dure civile et portant des dispositions diverses en matiĂšre de justice, 22 octobre 2015, dite pot-pourri I » dĂ©nomination dont nous ferons usage ci-aprĂšs ; la loi du 5 fĂ©vrier 2016 modifiant le droit pĂ©nal et la procĂ©dure pĂ©nale et portant des dispositions diverses en matiĂšre de justice 19 fĂ©vrier 2016, dite pot-pourri II » dĂ©nomination dont nous ferons usage ci-aprĂšs ; la loi du 4 mai 2016 relative Ă  l’internement et Ă  diverses dispositions en matiĂšre de Justice, 13 mai 2016, dite pot-pourri III » dĂ©nomination dont nous ferons usage ci-aprĂšs ; La loi du 25 dĂ©cembre 2016 modifiant le statut juridique des dĂ©tenus et la surveillance des prisons et portant des dispositions diverses en matiĂšre de justice, 30 dĂ©cembre 2016, dite pot-pourri IV » dĂ©nomination dont nous ferons usage ci-aprĂšs. 49 Vigour C., Justice l’introduction d’une rationalitĂ© managĂ©riale comme euphĂ©misation des enjeux politiques », Droit et sociĂ©tĂ©, 2/2006 n°63-64, p. 432. 50 RĂ©vision de la Constitution du 20 novembre 1998, 24 novembre 1998. 51 Krings E., ConsidĂ©rations sur l’État de droit, la sĂ©paration des pouvoirs et le pouvoir judiciaire, Bruxelles, Bruylant, 1989, pp. 30-31. 52 La loi du 1er dĂ©cembre 2013 portant rĂ©forme des arrondissements judiciaires et modifiant le Code judiciaire en vue de renforcer la mobilitĂ© des membres de l’ordre judiciaire, 12 dĂ©cembre 2013 ; et la loi du 18 fĂ©vrier 2014 relative Ă  l’introduction d’une gestion autonome pour l’organisation judiciaire, 4 mars 2014. 53 Philips C., La gestion autonome pour l’organisation judiciaire atteinte au principe de la sĂ©paration des pouvoirs ? », Bulletin social & juridique, avril 2014, p. 2. 54 Ibidem. 55 De Leval G., Le printemps de la justice - Actes du colloque du 27 fĂ©vrier 2015 organisĂ© par l’Union professionnelle de la Magistrature », Ius & Actores, 2015/2, p. 69. 56 Cadelli M., Tribune judiciaire – La gestion autonome des entités judiciaires bienvenue en Oceania », 2014, p. 795. 57 Voy. Pironnet Q., Droit et dystopies », 2016/2, vol. 77, pp. 363-392. 58 15 octobre 2015, n° 138/2015. 59 15 octobre 2015, n° 138/2015, Ă  obs. F. Georges, La Cour constitutionnelle avalise dans une trĂšs large mesure la rĂ©forme “Turtelboom” », 2015, pp. 1789-1792. 60 Texte disponible Ă  l’adresse suivante 61 Gilliaux P., Le droit Ă  un tribunal indĂ©pendant et le management dans le procĂšs Ă©quitable », Rev. dr. 2014/1-2, p. 86. 62 Hubert G., Les dĂ©placements des frontiĂšres de la justice vers une nouvelle cartographie de la gestion des risques ? », Pyramides [En ligne], 11/2006, disponible Ă  l’adresse suivante consultĂ© le 17 janvier 2017, p. 7. C’est l’auteur qui souligne. 63 Ibidem. 64 Ibidem. 65 Le droit Ă  l’accĂšs Ă  un juge est un des droits les plus fondamentaux tirĂ©s l’article 6 sans lequel la Convention cesserait d’ĂȘtre effective arrĂȘt Golder du 21 fĂ©vrier 1975. On en dĂ©duit Ă©galement le droit pour un justiciable sans moyens de disposer de l’assistance judiciaire arrĂȘt Airey du 9 octobre 1979 ou le droit d’obtenir l’exĂ©cution des jugements prononcĂ©s arrĂȘt Hornsby du 1er avril 1998. 66 Voy. aussi en ce sens Muller F., La Cour de cassation belge Ă  l'aune des rapports entre pouvoirs de sa naissance dans le modĂšle classique de la sĂ©paration des pouvoirs Ă  l'aube d'une extension de la fonction juridictionnelle, Bruges, La Charte, 2011, pp. 45 et s. À toutes fins utiles, nous rappelons que les articles 144 et 145 de la Constitution attribuent aux cours et tribunaux toutes contestations qui ont pour objet des droits civils, sans possibilitĂ© pour le lĂ©gislateur de dĂ©roger Ă  cette rĂšgle, ainsi que les contestations qui ont pour objet des droits politiques, sauf – dans ce second cas – les exceptions Ă©tablies par la loi. 67 Voy. Berthe A., L’injonction de payer, Bruxelles, Larcier, Ă  paraĂźtre en 2017. 68 Article 216bis du Code d’instruction criminelle, tel que modifiĂ© par la loi du 14 avril 2011 6 mai 2011. Cette disposition doit cependant ĂȘtre lue Ă  la lumiĂšre de l’arrĂȘt n° 83/2016 de la Cour constitutionnelle, qui met partiellement en cause le systĂšme. 69 2 juin 2016, n° 83/2016, 70 Article 216 du Code d’instruction criminelle, tel que modifiĂ© par la loi du 5 fĂ©vrier 2016 19 fĂ©vrier 2016. 71 Voy. not. Cour eur. dr. h., Natsvlishvili et Togonidze c. GĂ©orgie, 29 avril 2014, 72 Cass. ass. gĂ©n., 9 septembre 1999, Pas., 1999, I, p. 1102, citĂ© par Kuty F., Le devoir de rĂ©serve du magistrat dans ses relations avec la presse », 2005, p. 268. 73 Kuty F., op. cit., p. 269. 74 Cadelli M., Du devoir de rĂ©serve des magistrats aux vertus d’indignation et de courage », 2013, pp. 297-305. 75 Mandoux P. et Vandermeersch D., Le point de vue du magistrat », in Le devoir de rĂ©serve l’expression censurĂ©e ?, coll. Les Cahiers de l’Institut d’études sur la Justice, n° 5, Bruxelles, Bruylant, 2004, p. 44. 76 Cour eur. dr. h., Koudechkina c. Russie, 26 fĂ©vrier 2009. 77 Delgrange X. et Lagasse N., La libertĂ© d’expression du juge Comment descendre de sa tour d’ivoire en demeurant au-dessus de la mĂȘlĂ©e ? », in Englebert J. dir., Questions de droit judiciaire inspirĂ©es de l’ Affaire Fortis », Bruxelles, Larcier, 2011, p. 218. 78 Guide pour les magistrats, approuvĂ© par l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale du Conseil consultatif de la magistrature le 25 juin 2012 et approuvĂ© par l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale du Conseil supĂ©rieur de la Justice le 27 juin 2012, disponible Ă  l’adresse suivante 79 Proc. gĂ©n. F. Dumon, Le Pouvoir Judiciaire. Cet inconnu et ce mĂ©connu », op. cit., pp. de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier FrĂ©dĂ©ric Bouhon et Quentin Pironnet, Le pouvoir judiciaire et l’équilibre des pouvoirs rĂ©flexions Ă  propos des rĂ©centes rĂ©formes », Pyramides, 29 2017, 93-118. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique FrĂ©dĂ©ric Bouhon et Quentin Pironnet, Le pouvoir judiciaire et l’équilibre des pouvoirs rĂ©flexions Ă  propos des rĂ©centes rĂ©formes », Pyramides [En ligne], 29 2017, mis en ligne le 01 fĂ©vrier 2019, consultĂ© le 17 aoĂ»t 2022. URL de page
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