Ilnous parle magnifiquement de l’art grec, qui parvient à nous représenter l’absolu d’une manière tout à fait adéquate ; dans l’art grec, nous dit Hegel, où le dieu est représenté par la figure humaine, il y a une union totale entre le sensible et le spirituel : l’art grec a su incarner l’absolu qu’est Dieu. [/quote] Ce genjutsu n'affecte pas les ninjas expérimentés
L'art est un sujet brûlant de philosophie il déchire les philosophes depuis Platon jusqu'à Heidegger. De discipline mineure à l'Antiquité, l'art est devenue une thématique propre la philosophie esthétique tardivement. Kant, dans la Critique de la faculté de juger, fait de l'art et du sentiment esthétique le troisième pilier de la raison. Certains, comme Nietzsche ou Kierkegaard, feront de l'esthétique un mode de vie, une catégorie existentielle authentique chez Nietzsche, inauthentique chez Kierkegaard. Plus tard, l'Ecole de Francfort et la théorie critique feront de l'art une forme de résistance à la déshumanisation du monde moderne. Les grandes questions relatives à l'art sont les suivantes – L'art est-il une technique ? – Qu'est-ce que le génie ? – Le beau est-il universel ? – Qu'est-ce qu'une oeuvre d'art ? – Quel est le rôle de l'artiste ? Pour aller plus loin, voyez notre article sur la définition de l'art Phrases célèbres sur l'art Platon L'art est l'illusion d'une illusion Aristote C'est par l'expérience que la science et l'art font leur progrès chez les hommes Baumgarten Science de la connaissance sensible ou gnoséologie inférieure Kant Le jugement de goût, c’est-à -dire un jugement qui repose sur des fondements subjectifs et dont le motif déterminant ne peut être un concept, ni par suite le concept d’une fin déterminée Critique du Jugement Arthur Schopenhauer L’art est contemplation des choses, indépendante du principe de raison Friedrich Nietzsche Chez l’homme l’art s’amuse comme la perfection Nietzsche et l'art Oscar Wilde La Vie imite l’Art bien plus que l’Art n’imite la Vie citations Oscar Wilde Alain Tous les arts sont comme des miroirs où l'homme connaît et reconnaît quelque chose de lui-même Martin Heidegger L’essence de l’art, c’est la vérité se mettant elle-même en œuvre Herbert Marcuse L’art brise la réification et la pétrification sociales. Il crée une dimension inaccessible à toute autre expérience – une dimension dans laquelle les êtres humains, la nature et les choses ne se tiennent plus sous la loi du principe de la réalité établie. Il ouvre à l’histoire un autre horizon L'homme Unidimensionnel Bibliographie sur l'Art Nietzsche La Naissance de la Tragédie Kant Critique de la faculté de juge Hegel L'esthétique Platon La République Aristote Poétique Schopenhauer Le Monde comme volonté et comme représentation
II Différents types d'illusions 1- Illusions de couleurs 2- Illusions optico-géométriques 3- Illusions de mouvement 4- Illusion naturelle : les mirages 5- Synthèse . III- Les illusions d'optique au quotidien 1- Dans les arts plastiques 2- Dans l'architecture 3- Dans la publicité . IV- Conclusion . V- Annexe 1- Entretien avec une ophtalmologue
L'art représente un domaine de l'activité humaine lié à la fabrication, qui prend des formes historiques diverses. Au sens large, c'est tout ce que l'homme ajoute à la nature. Faut-il opposer art et nature ou les voir comme complémentaires ? I L'art imite ou suit la nature L'art doit imiter la nature. C'est ce qu'affirme Aristote Nous prenons plaisir à contempler les images les plus exactes des choses dont la vue nous est pénible dans la réalité, comme les formes d'animaux les plus méprisés et des cadavres » Poétique. L'imitation mimêsis en grec d'une réalité, même repoussante ou effrayante, apporte un plaisir à l'esprit humain. C'est la fonction de l'art figuratif, qui s'efforce de donner l'illusion du réel. Dans l'Antiquité, le peintre Zeuxis imitait si parfaitement les raisins peints sur les murs que les oiseaux, dit-on, venaient se casser le bec sur sa peinture. Platon condamne cet art de l'illusion si l'art produit de belles apparences trompeuses, il est moralement condamnable et les artistes doivent être chassés de la cité, car ces poètes ne créent que des fantômes et non des choses réelles. » Dans la Critique de la faculté de juger, Kant voit la nature comme la source de l'art La nature donne ses règles à l'art. » Pour lui, l'artiste est un interprète ou un porte-parole de la nature. II L'art est une création de l'esprit Voir en la nature sa seule source, n'est-ce pas réduire l'art à un jeu stérile et à une pure virtuosité technique ? L'art, par l'intermédiaire de la main et des outils, est une création de l'esprit qui transforme notre perception du réel et nous élève à une réalité proprement spirituelle. 1 L'art est dans la forme À noter Le grec dispose de deux termes que nous traduisons par art » la technè, qui a donné technique », désigne la production ou la fabrication à partir de matériaux ; la poïesis, qui a donné poésie », désigne la création de quelque chose de nouveau. Pour Platon, l'art ne doit pas représenter la réalité telle qu'elle est, mais l'idéaliser pour élever l'âme vers la contemplation des Idées. Il a un rôle d'éducation de l'âme, qui doit s'élever des apparences sensibles aux Idées intellectuelles. Le beau préfigure le vrai. Plotin, disciple de Platon, insiste sur la forme qui idéalise la matière sensible Il est clair que la pierre, en qui l'art a fait entrer la beauté d'une forme, est belle non parce qu'elle est pierre […], mais grâce à la forme que l'art y a introduite. » La valeur de l'art est dans la belle forme, quel que soit l'objet représenté. Ainsi, Rembrandt peint une carcasse de bœuf écorché et Goya des grotesques » hideux. Ce qui fait dire à Kant que la beauté artistique est une belle représentation d'une chose. » Le beau est donc dans la forme de la représentation, et non dans la chose elle-même. 2 L'art est une production libre de l'esprit Cette importance de la forme libre, indépendamment de l'objet, fait voir dans l'art une production libre, par opposition à la production nécessaire et mécanique de la nature et de la technique En droit, on ne devrait appeler art que la production par la liberté » Kant, Critique de la faculté de juger. Hegel insiste sur l'histoire de l'art comme progrès de l'esprit vers des formes d'expression de plus en plus immatérielle, des pyramides à la musique et la poésie. Toute œuvre de l'esprit, soutient cet auteur, même l'invention du clou, est infiniment supérieure à la plus habile imitation de la nature. Notre regard sur la nature est imprégné par l'art, au point que Hegel ou Oscar Wilde affirment que c'est la nature qui imite l'art quand on admire le chant du rossignol, c'est qu'il nous semble exprimer des sentiments humains.
1 Un art de l’artifice et del’illusion. 1. La scénographie donne à voir un univers factice. Le théâtre est un univers dominé par le factice: la lumière des projecteurs peut chercher à imitercelle du soleil, les décors ne sont que des aplats de peinture ou d’habiles agencements de stuc, les armes, fournies par des boutiques
Citation L'Art et l'Illusion Psychologie de la représentation picturale 1996 Découvrez une citation L'Art et l'Illusion Psychologie de la représentation picturale 1996 - un dicton, une parole, un bon mot, un proverbe, une citation ou phrase L'Art et l'Illusion Psychologie de la représentation picturale 1996 issus de livres, discours ou entretiens. Une Sélection de 1 citation et proverbe sur le thème L'Art et l'Illusion Psychologie de la représentation picturale 1996. 1 citation > Citation de sir Ernst Hans Gombrich n° 130510 - Ajouter à mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votes< Page 1/1Votre commentaire sur cette citation Contribuer Citation Age Citation Animal Citation Amitié Citation Amour Citation Art Citation Avenir Citation Beauté Citation Avoir Citation Bonheur Citation Conscience Citation Couple Citation Confiance Citation Courage Citation Culture Citation Désir Citation Dieu Citation Education Citation Enfant Citation Espoir Citation Etre Citation Faire Citation Famille Citation Femme Citation Guerre Citation Homme Citation Humour Citation Jeunesse Citation Joie Citation Justice Citation Liberté Citation Mariage Citation Mére Citation Monde Citation Morale Citation Naissance Citation Nature Citation Paix Citation Passion Citation Père Citation Peur Citation Plaisir Citation Politique Citation Raison Citation Religion Citation Rêve Citation Richesse Citation Sagesse Citation Savoir Citation Science Citation Séduction Citation Société Citation Souffrance Citation Sport Citation Temps Citation Tolérance Citation Travail Citation Vérité Citation Vie Citation Vieillesse Citation Voyage Thèmes populaires +
parLa rédaction. Réalisées par un artiste américain, toutes ces oeuvres sont faites de bois. Tom Eckert est un roi de l'illusion et il le prouve avec cette série d'images. ©. Accède
Jun 4 l'art est l'illusion d'une illusion Selon Schopenhauer, il s’agit bel et bien d’une illusion, et l’individu est effectivement floué dans l’amour. Nous répondrons a cette question en trois parties en premier lieu, en quoi l’art a été souvent perçu comme imitation de la Nature, une source d’illusion, puis comment l’art pourrait nous … a. Platon condamne cet art de l'illusion si l'art produit de belles apparences trompeuses, il est moralement condamnable et les artistes doivent être chassés de la cité, car ces poètes ne créent que des fantômes et non des choses réelles. Mais aussi bien, le créateur n'est pas, ne sera jamais en tant que tel, un créateur d'illusions. D - ZN33680. Platon Baudelaire Wilde. Lingerie Soutien-gorge minimiseur sans armatures avec coton, pour donner l'illusion d'une poitrine plus petite. C'est au nom de cette idée que les Pères de l'Église, à la suite de Platon, condamnent le théâtre. Il donc vrai de dire comme Platon que l'art provoque des illusions, mais dans le cas de l'art l'illusion n’est pas synonyme de tromperie. La géniale chaîne Bright Side est devenue au fil des années l'une des références sur YouTube concernant les illusions d'optiques, les casse-tête psychologiques et autres jeux. Le trompe l’œil est une technique ancestrale. L’art selon Platon et les néoplatoniciens. Cependant, elle ne touche pas tout le monde. La faute » à Hans Zimmer qui, dans bon nombre de ses bandes originales, utilise une gamme de Shepard. Répondre sommairement à la question, isoler les points … L'art semble donc bien être une illusion, dans le sens où ce qu'il montre n'est pas un objet sensible, mais son imitation. L’illusion est ici transcendance vers l’idéal. Carrés loufoques. L'illusion et l'art Cette dernière sorte d'illusion est particulièrement celle que peuvent produire les oeuvres dramatiques et les oeuvres de la peinture. La scénographie donne à voir un univers factice. Ancien directeur et professeur de l'Institut Warburg, Ernst Gombrich 1909-2001 se présente avec insistance dans L'Art et l'illusion comme un disciple d'Ernst Kris, historien d'art et psychanalyste ayant mené avec lui des expériences sur la perception physionomique dans les … II. Platon L'art est l'illusion d'une illusion. Il y a un art de leurrer, d’ensorceler, de flatter, mais c’est jouer sur les … Apparence … Langue français. Psychologie de la représentation picturale. Psychologie et comment mieux gérer ses … En arpentant l’œuvre, le point de vue est différent puisque le spectateur est immergé. Illusion d’optique, provenant des lois de l’optique ; illusion du bâton brisé, etc. En somme, l’art dramatique reste une illusion de vérité dans la mesure où il se veut une recréation de la réalité qui transfigure le cadre spatiotemporel et les personnages. Rien de trouvé . Derrière l'illusion optique, ils dénoncent l'illusion métaphysique. III- Les illusions d'optique au quotidien 1- Dans les arts plastiques 2- Dans l'architecture 3- Dans la publicité . Elle va tellement de soi, que la plupart d’entre nous ne … 3 apparence trompeuse dénuée de … l'art est l'illusion d'une illusion L'Art et l'illusion. “Le roman est le fruit d'une illusion humaine. Le résultat le spectateur a l'impression d'une montée en puissance infinie. Les illusions d'optique et l'art. Pour Plotin on atteint alors à la vérité les arts remontent aux raisons d'où est issu l'objet naturel ». Si la tragédie représente les malheurs de l’existence, pourtant … S'appuyant à la fois sur les travaux et les conceptions de la psychologie expérimentale et sur l'étude des styles traditionnels, Gombrich s'efforce de dégager une définition de la créativité artistique, valable pour toutes les périodes de la créativité humaine. Platon s’élève contre la tendance illusionniste » de l’art de … Même si l’illusion est provoquée par des techniques précises et ciblées, la finalité sera différente d’un individu à un autre. C’est le propre de l’art que de susciter des réactions divergentes, voire contradictoires et de provoquer le questionnement et le débat. Illusions de l'art les arts d'illusion = "trompe l'œil". L'empereur qui accuse Wang-Fo de lui avoir menti sur le réel. Illusion d'éternité Diotime, Le Banquet, les différentes manières dont les hommes croient réaliser leur désir d'éternité. Les illusions de mouvement. Un art de l’artifice et del’illusion. C'est l'art du sophiste qui est un art d'illusion. Troisième partie. “Les illusions tombent l’une après l’autre, comme les écorces d’un fruit, et le fruit, c’est l’expérience. » Dans la Critique de la faculté de juger, Kant voit la nature comme la source de l'art La nature donne ses règles à l'art. Si l’art, comme mise en oeuvre à finalité esthétique de l’idée d’un artiste dans l’espace d’un tableau a bien une existence matérielle par cet objet qu’est l’oeuvre, il semble qu’il ne peut s’agit d’une simple illusion, c’est-à -dire d’une simulation de réalité qui n’a aucune existence propre. Ce défi est … C'est au nom de cette idée que les Pères de l'Église, à la suite de Platon, condamnent le théâtre. Plus encore, l'art donc seul l'esprit peut en saisir la vérité et la faire vivre nous renvoie à une vérité … Stéréogramme 3D en image cachée par Gary W. Priester. b. L'illusion est avant tout un enfermement, une folie ». En ce sens, la question "l'art est-il une illusion ?" semble acquérir toute sa pertinence. Si l'art, comme mise en oeuvre à finalité esthétique de l'idée d'un artiste dans l'espace d'un tableau a bien une existence matérielle par cet objet qu'est l'oeuvre, il semble qu'il ne peut s'agit d'une simple illusion,... Comme l'explique cette vidéo de Vox, les films … Il donc vrai de dire comme Platon que l'art provoque des illusions, mais dans le cas de l'art l'illusion n’est pas synonyme de tromperie. L'illusion de ce qui est vu est paradoxalement ce qui aurait dû être vu. Ces artistes font percevoir dans une illusion toute la profondeur de la réalité. L’art, parce qu’il imite la nature, détourne de la vérité. . L’art se propose de copier ce qui existe dans le monde sensible, donc d’imiter ce qui est déjà une copie, donc selon Platon l’artiste nous éloigne de deux degrés de la réalité. 3/ L’illusion amoureuse selon Platon. Illusion dérisoire de tenir la vie alors que celle-ci fuit de tous côtés, indomptée, indomptable, fière. . actrice pub audi; qare comment ça marche; … Qu'est-ce qu'un art, qu'est-ce qu'une illusion ? En somme, l’art dramatique reste une illusion de vérité dans la mesure où il se veut une recréation de la réalité qui transfigure le cadre spatiotemporel et les personnages. Home Actualités l'art est l'illusion d'une illusion. Autonome et autodidacte, il se caractérise par une parfaite maîtrise de ses mains et d'une grande dextérité. C’est une forme de lâcheté. D'autre part, les illusions affectives peuvent compenser une angoisse Freud. Artiste, Arts, France, Roanne, 1955 Vous aussi, créez votre propre citation ! Vieux comme le monde, le Street Art s’est développé à partir de la fin des années 1960 et s’inscrit aujourd’hui dans notre culture avec, entre autre, la peinture 3D. Chez Kant, le jugement esthétique est Universel Subjectif Individuel. S'appuyant à la fois sur les travaux et les conceptions de la psychologie expérimentale et sur l'étude des styles traditionnels, … Mais il ne saurait y avoir l’ombre même d’une esthétique de l’illusion. Elle va tellement de … Dans celle de gauche, les carrés rouges ont l’air déformés et tout droit sortis d’une maison du rire planchers mouvants, miroirs déformants, labyrinthes, etc.. Fiche détaillée de "L'art et l'illusion - psychologie de la representation picturale". Une illusion qui ne touche pas que la peinture, mais aussi l’architecture le palais Spada à Rome, en particulier la galerie en perspective de Francesco Borromini en est un … Votre sujet de philo sera traité selon les indications que … Dans la journée d’hier, soit le 31 mars 2015, il y eu une assemblée générale pour voter si les différents campus, soient de Rouyn, d’Amos, de Val-d’or, de Mont-Laurier et de Montréal, tomberaient en grève. Auteur Ernst Hans Gombrich. L'illusion de pouvoir comprendre autrui.”. Cette illusion se produit quelle que soit la couleur utilisée, et quelle que soit la taille de l'image. Notre équipe de professeurs de philosophie se propose de réaliser pour vous un véritable corrigé de " L'art n'est-il qu'une illusion ? Mazouz Hacène , Réflexion. Trouble de la mémoire dans lequel le malade ressent comme déjà éprouvée une situation en réalité nouvelle ou dans lequel il ,,prend des faits rêvés, lus ou entendus comme effectivement vécus`` Méd. Accueil; à propos; Contact; Mon blog; More. On m’a proposé un sujet d’exposé en … Sens 1 Une illusion est une interprétation erronée d'une perception sensorielle qui nous fait appréhender la réalité objective différente de ce qu'elle est. C’est une galerie virtuelle… On y accède en quelques clics. 7158 mots 29 pages. Nos professeurs … Si l'art est une illusion il est nécessaire à supporter la réalité. La phrase précédente aussi, bien entendu.”. Salvatore Di Giovanna. Biol. Quelles citations parlent de ces thèmes, art & illusion? Les grands artistes sont ceux qui imposent à l'humanité leur illusion particulière. L'Art et l'Illusion sous-titré Psychologie de la représentation picturale ... L’idée issue de l'histoire de l'art que le style n’est que le reflet de l’expression d’une époque me semblait non … Recherche parmi 272 000+ dissertations. C’est que l’art, limité dans ses moyens d’expression, ne peut produire que des illusions unilatérales, offrir l’apparence de la réalité à un seul de nos sens ; et, en fait, lorsqu’il ne va pas … C’est ainsi que l’art permet d’être une illusion utile à la vie en transformant la plainte des hommes en hymne à la vie. 2 interprétation erronée d'une sensation réellement perçue. Des psychologues ont étudié de près une illusion d'optique fascinante qui trompe même les réflexes inconscients des yeux et du cerveau. Définitions et analyse. En … “Le roman est le fruit d'une illusion humaine. Illusions visuelles, tactiles. "L'Art et l'illusion" est avec "Histoire de l'Art" le deuxième incontournable de Sir Ernst Hans Gombrich. Le défi visuel que vous verrez a une difficulté en plus, car il est lié à l’illusion d’optique. De Stanislaw Jerzy Lec / Nouvelles pensées échevelées. Le troupeau perdu. Il y a tromperie. L'art, imitation d'une imitation, se trouve donc éloigné du réel de trois degrés. OTK-Expert Le magazine des meilleurs duellistes . Livre en … L’art entre illusion et réalité. John Lennon. Dans les années 1960-70, les illusions ont inspiré un style appelé l'art optique, ou Op-Art». Phrases célèbres sur l'art. Une activité sur les illusions d’optique en classe. Retour à sa Collection Ce que sentait Proust intuitivement et ce que Einstein suggère, c’est que la vraie réalité est hors du temps. Maitrise qu'il met au service de la création artistique dans son sens le plus large sculpture, peinture, illusion, etc. IV- Conclusion . Trouble de la mémoire dans lequel le malade ressent comme déjà éprouvée une situation en réalité nouvelle ou dans lequel il ,,prend des faits rêvés, lus ou entendus comme effectivement vécus`` Méd. Les élèves vont apprendre petit à petit à ne plus se laisser piéger par leur cerveau et ainsi percer le secret de nombreuses illusions. L’art selon Platon … Il ne faut pas interpréter le titre comme une revue autour de l'art illusionniste. Baumgarten Science … On connaît tous la théorie platonicienne de l’amour…. Il est aussi connu pour avoir introduit de manière active la psychologie dans son domaine, ce qui selon lui est devenu indispensable. Artiste illusionniste. Varel Tchitembo Tchissafou. Dissertation Le théâtre, un art d'illusion. Psychologie de la représentation picturale. On donne le nom d'Illusion à une erreur des sens qui nous fait percevoir les objets autrement qu'ils ne sont en effet, ou qui nous fait prendre l'image, les apparences de l'objet, pour la réalité. Aristote C' est par l'expérience que la science et l'art font leur progrès chez les hommes. S'appuyant sur la recherche des pionniers constructivistes et Bauhaus, il se servait de la cinétique visuelle plastique cinétique. Cependant, elle a su évoluer avec son temps. maison phénix vendée avis illusion d'optique arts plastiques college. Fiche technique. exemplaires de la puissance de l’illusion sur l’esprit. Définition d'illusion Etymologie du latin illusio, ironie, illusion, tromperie, dérivé du verbe illudere, jouer sur, jouer avec, se jouer, railler. D'une part, les illusions de la perception ne sont pas aliénantes. S’il est une idée qui semble aller de soi aujourd’hui, c’est bien que l'idée que l’art est un moyen d’évasion. La géniale chaîne Bright Side est devenue au fil des années l'une des références sur YouTube concernant les illusions d'optiques, les casse-tête psychologiques et autres … L’œil humain se fatigue très vite lorsqu'il est contraint de fixer un objet. Rechercher Rejoignez-moi ! ". Voulez-vous lancer une nouvelle recherche ? Le philosophe qui a montré que penser la liberté comme illusoire revient à de la lâcheté est Sartre dans l’Existentialisme est un Humanisme. Utilité pour les neurosciences cognitives - Une illusion d'optique est une illusion qui trompe le système visuel humain depuis l'œil jusqu'au cerveau et aboutit à une perception déformée de la réalité. C’est en recevant un livre de chez Milan sur les illusions d’optiques que m’est venu l’idée d’en faire une séquence en arts visuels dans ma classe! Car l’art est un lieu de fascination en utilisant des procédés illusionnistes dont les enchantements » agissent sur la vulnérabilité … Il faut imaginer comme des paquets de … Editeur Gallimard. V- Annexe 1- Entretien avec une ophtalmologue Le sophiste est un faiseur d'images ; l'art du … l’image numérique en 3D, mêlant ainsi l’illusion de l’installation et un certain vertige visuel. Trouvez votre bonheur. Il donc vrai de dire comme Platon que l'art provoque des illusions, mais dans le cas de l'art l'illusion n’est pas … L’art est l’illusion d’une illusion. Vous l'aviez sans doute déjà remarqué dans les autres films de Christopher Nolan, mais Dunkerque est marqué par une tension omniprésente. En réalité, comme nous l’avons vu, tout individu du sexe … l’art n’est qu’un mensonge et une illusion. En ce sens, il est un moyen d'accéder à la vérité. Contenu Introuvable. - Ma Philo .net - Aide personnalisée pour tous vos devoirs de philosophie, réponse à votre dissertation de philo en 1h chrono. En revanche, l’idée qui élève le théâtre au rang d’art illusionniste n’est pas toujours valable. La Plus Grosse Doline Au Monde, Seeing Yourself As A Bride In Dream Islam, Bruno Mégret Parking, Erwan Gourcuff Ploemeur, Natty Dread Traduction, Gormiti Prima Serie Tv, Lettre D'avertissement Pour Négligence Professionnelle, Corinne Barcessat Photo, Dalida Chansons Connues, Ted Baker Dress Sizing Big Or Small,
Lartiste espagnol, Chema Madoz, évolue en noir et blanc et chacune de ses photographies est une invitation à porter un regard neuf
L’illusion est une des composantes de base des arts plastiques. L’artiste plasticien donne Ă voir une interprĂ©tation, une reprĂ©sentation mais aussi une reproduction du monde. Son travail est de remettre en cause la rĂ©alitĂ©, qu’elle soit esthĂ©tique, politique ou sociale et pour cela, l’artiste a besoin de l’illusion comme technique ou comme fin pour rĂ©tablir les non-vĂ©ritĂ©s tenues pour des vĂ©ritĂ©s », pour reprendre Friedrich Nietzsche. Les principes de re-prĂ©sentations » utilisĂ©s par l’artiste reconstruisent une certaine rĂ©alitĂ© qu’il tend Ă imiter, Ă transposer ou Ă transformer en donnant Ă l’œuvre le sentiment du vrai pour susciter l’adhĂ©sion du regardeur. Peintres, sculpteurs, dessinateurs, photographes, vidĂ©astes, designers et architectes utilisent tous de façon directe ou dĂ©tournĂ©e l’artifice dans leur travail, quelque soit le medium utilisĂ©. Par des techniques appropriĂ©es, ils parviennent Ă donner le sentiment du rĂ©el ou du vrai. Le peintre donne l’illusion de la rĂ©alitĂ© par le travail des couleurs quand le sculpteur, lui, donne l’illusion du mouvement et de la vie par le modelĂ© de la matière. Auguste Rodin, Le baiser 1881-1882. L’illusion de la vie s’obtient dans notre art par le bon modelĂ© et par le mouvement » Auguste Rodin Certains plasticiens utilisent consciemment la spĂ©cificitĂ© illusoire de leur art pour donner Ă leur Ĺ“uvre une profondeur particulière qui touche Ă la perception mĂŞme du regardeur, pour lui garantir une expĂ©rience inĂ©dite dans son rapport Ă la rĂ©alitĂ©. Comme d’habiles prestidigitateurs, ces artistes manient Ă la perfection les techniques du trompe-l’œil, des illusions d’optique, des images ambiguĂ«s, des effets cinĂ©tiques et autres jeux de miroirs. Philippe Mercier, L’Escamoteur 1725. Tout ce qui trompe ensorcèle » dixit Platon. Au-delĂ de la tromperie première que provoque l’utilisation d’illusions, ces simulacres ont pour but de dĂ©router, de faire vaciller les sens et la raison pour voir le monde diffĂ©remment et remettre en cause certaines certitudes Ă©tablies… Il y a ici une parentĂ© Ă©vidente entre l’artiste et l’illusionniste qui sont, tous les deux, les artisans de la construction de perception qui provoque l’illusion dans l’esprit du spectateur. L’effet magique est comparable Ă un trompe-l’œil en peinture ; ce sont des tours d’esprit. Comme le dit si bien Paul Virilio Le monde de la magie est une illusion et l’art est de prĂ©senter l’illusion du monde. » De la prĂ©histoire Ă nos jours, les arts plastiques se sont dĂ©veloppĂ©s sur certaines formes d’artifices, des moyens d’expressions directs et souvent visuels pour rĂ©interprĂ©ter le monde. Cette petite rĂ©trospective, loin d’être exhaustive, propose un aperçu des principaux mouvements et des artistes majeurs ayant utilisĂ©s des outils illusoires. L’art pariĂ©tal La peinture, la gravure et la sculpture prĂ©historique naissent et s’expriment au PalĂ©olithique, dans les profondeurs des cavernes. Ainsi apparaissent les premières oeuvres oĂą domine la faune reprĂ©sentĂ©e par des mammouths, bisons, chevaux, cerfs ou bouquetins aux proportions justes et dĂ©taillĂ©es. Des traces qui laissent Ă interprĂ©tations oĂą se dĂ©veloppe une approche structuraliste organisĂ©e comme un message symbolique global, ou bien une approche chamanique oĂą les cavernes sont comparables Ă des sanctuaires religieux. Les artistes palĂ©olithiques utilisaient frĂ©quemment et judicieusement le relief naturel des parois fissures, renflements… pour donner Ă leurs Ĺ“uvres une consistance et une illusion de vie spectaculaires. Grotte Chauvet, Lionnes. L’exploitation des reliefs naturels est attestĂ©e dans toutes les rĂ©gions et dans toutes les pĂ©riodes du palĂ©olithique supĂ©rieur et se rencontre dans toutes les espèces de figures animales ou humaines. Cette pratique s’amplifie pendant le MagdalĂ©nien et correspond Ă une recherche du volume. Il y a une volontĂ© d’établir un lien avec le milieu naturel dans un rapport symbolique. Figuration fictive d’un cheval utilisant la morphologie de la paroi et ses reliefs. Dessin de J. Brot extrait du mĂ©moire de Jean Brot, L’utilisation des reliefs naturels dans l’art gravĂ© et sculptĂ© pariĂ©tal du PalĂ©olithique supĂ©rieur français Dijon, 2015. Dans l’exemple du cheval, le volume ventral de la reprĂ©sentation s’appuie sur une convexitĂ© verticale et horizontale de la paroi. La croupe est calĂ©e sur un plus petit relief dont elle Ă©pouse la forme. La jambe antĂ©rieure gauche borde une dĂ©pression, ce qui lui donne du relief. Il en est de mĂŞme pour la zone gorge-ganache. Enfin, une autre dĂ©pression ou cupule prend la place du sabot postĂ©rieur droit. Ainsi, cette reprĂ©sentation trouve ses dimensions en fonction de la distance sĂ©parant les diffĂ©rents reliefs entrant dans sa composition. La restitution de la 3ème dimension est obtenue par soustraction de matière Ă l’aide du creusement du contour qui est ensuite modelĂ© en fonction de l’effet souhaitĂ©. L’art grec Contrairement aux Ă©gyptiens qui ne cherchaient pas Ă provoquer l’illusion de la profondeur et de l’espace mais plutĂ´t Ă rendre compte de la clartĂ© des choses, Le peuple grec a dĂ©veloppĂ© le concept de mimesis qui consiste en un processus d’imitation et donc d’étude de la nature afin de la reprĂ©senter au mieux et de donner l’illusion que les Ĺ“uvres d’art ont une existence. Un concept qui annoncera tout l’art occidental jusqu’aux impressionnistes. La mimĂ©sis connut un cĂ©lèbre dĂ©tracteur nommĂ© Platon. Pour lui, le monde visible est dĂ©jĂ une pâle copie du monde intelligible vers lequel il faut s’élever. La volontĂ© de copier Ă l’identique sur une toile ou dans une sculpture ce monde imparfait, n’est autre qu’une nouvelle falsification encore plus vulgaire. Pour Platon, c’est la preuve que l’esprit humain vit dans l’illusion, mais qu’en plus il s’y conforte et appelle cela de l’art. Quel but se propose la peinture relativement Ă chaque objet. Est-ce de reprĂ©senter ce qui est tel qu’il est, ou ce qu’il paraĂ®t tel qu’il paraĂ®t ; est-ce l’imitation de l’apparence ou de la rĂ©alitĂ© ? » Platon, La RĂ©publique pages 389-369. Platon prĂ©fĂ©rait les images Ă©gyptiennes, schĂ©matisĂ©es par notre esprit et donc plus proche des concepts et des idĂ©es intelligibles. Ces images se voulant informatives n’avaient aucune prĂ©tention Ă copier le rĂ©el, mais plutĂ´t de le signifier, de le suggĂ©rer pour que cette dernière se matĂ©rialise en concept dans l’esprit des regardeurs. Vase grec, Hercule combattant le gĂ©ant. MosaĂŻque grecque de La Chasse au lion. DĂ©tail du visage d’HĂ©phaĂŻstos. MusĂ©e archĂ©ologique Palais de Pella entre 330 et 310 av. Quoi qu’il en soit, les grecs ont conçu et rĂ©alisĂ© les cryptogrammes significatifs des formes en relief, diffĂ©rents des silhouettes aplaties, par l’utilisation d’un code Ă trois tons pour le modelĂ© de la lumière et des ombres. Un rapport de contrastes essentiel pour donner une impression de dĂ©tachement illusoire que l’on retrouve sur les vases et autre amphore de l’époque. Ce cryptogramme se retrouve Ă©galement dans la technique des mosaĂŻques oĂą l’artifice des quatre gradations » suggère une forme dans l’espace souvent en trompe-l’œil. Le trompe-l’œil qui est pour la première fois citĂ© dans la Grèce antique par Pline l’Ancien qui rapporte que Zeuxis avait peint des grappes de raisin d’une telle vraisemblance que les oiseaux se jetaient dessus pour tenter de les picorer. Cette anecdote, restĂ©e cĂ©lèbre, rĂ©sume toute l’intelligence d’un art de la dĂ©lectation et de la duperie, qui bluffe Ă la fois le regard et l’esprit car le trompe-l’œil est avant tout une gĂ©omĂ©trie de la pensĂ©e. Le ParthĂ©non de l’acropole d’Athènes, construit de 447 Ă 432 av. d’après les plans des architectes Ictinos, Callicratès et Phidias utilise Ă©galement le trompe-l’œil » par souci d’équilibre et de proportions, afin de rectifier les dĂ©formations dues Ă une vision non frontale de l’édifice et le rendre le plus parfait possible. Sa structure est convexe, et ses colonnes sont lĂ©gèrement bombĂ©es et ont Ă©tĂ© lĂ©gèrement inclinĂ©es vers l’intĂ©rieur de la construction pour paraĂ®tre droite. Afin de paraĂ®tre Ă©quidistantes, d’autres colonnes Ă©taient inĂ©galement espacĂ©es. Le socle, les marches et le fronton sont convexes. De plus, les colonnes d’angle ont un diamètre plus important pour ne pas paraĂ®tre plus petites. Sachant que les longues lignes horizontales semblent s’arquer, bien qu’elles soient parfaitement droites, les architectes ont courbĂ© dĂ©libĂ©rĂ©ment des Ă©lĂ©ments horizontaux et ont grossi » les colonnes au centre pour compenser les irrĂ©gularitĂ©s de l’œil humain. Cet Ă©paississement au centre donne l’impression que les colonnes ploient un peu sous le poids du toit, rendant le temple moins statique, plus dynamique. Bien que les lignes et les distances du ParthĂ©non semblent droites et Ă©gales, la gĂ©omĂ©trie a Ă©tĂ© modifiĂ©e pour crĂ©er cette illusion. On dit que dans cet Ă©difice rien n’est ce qu’il semble ĂŞtre ». L’art romain La peinture de l’AntiquitĂ© grecque et romaine est moins connue que la sculpture et l’architecture car il en reste très peu. Nous en avons de très beaux restes avec les peintures murales de PompĂ©i, ensevelies par l’éruption du VĂ©suve en 79 après Le IIe style pompĂ©ien 80 av. – 20 av. est le plus illusionniste et relève d’une grande sophistication, avec ses scènes théâtrales, ses Ă©lĂ©ments architecturaux en perspective, ses trompe-l’œil et ses mĂ©galographies peintures panoramiques fantaisistes. Les stucs sont abandonnĂ©s au profit des seules surfaces peintes. On y retrouve des scènes figuratives tout en Ă©tant irrĂ©alistes, des fausses architectures, des jardins Ă la nature recomposĂ©e, des tableaux intĂ©grĂ©s dans le tableau, des peintures imitant une peinture. Dans cet art total, la mise en abyme est constante. Le IVe style pompĂ©ien Ă partir de 62 ap. le dernier et le plus rĂ©pandu, est une synthèse baroque » des trois styles prĂ©cĂ©dents qui reprend les procĂ©dĂ©s illusionnistes, les architectures fantaisistes et les Ă©lĂ©ments dĂ©coratifs. L’art du théâtre, très dĂ©veloppĂ© dans la Rome antique, fera Ă©galement appel aux peintres pour rĂ©aliser des dĂ©cors. L’influence théâtrale va faire progresser cette peinture dans la reprĂ©sentation de l’espace. Pour crĂ©er l’illusion de la troisième dimension le volume et la profondeur, les peintres fresquistes romains utilisent la technique de la perspective linĂ©aire. Pour rendre le volume des corps et des objets, ils utilisent le modelĂ© de tons ». Par ces procĂ©dĂ©s, l’artiste romain cherchait Ă rendre l’illusion que le mur n’existe pas ; des espaces ouverts sur l’extĂ©rieur par des fenĂŞtres » ou des murs percĂ©s ». Cet illusionnisme romain » utilisait Ă©galement le trompe-l’œil pour imiter diffĂ©rentes matières ou de revĂŞtements comme le marbre. Les artisans mosaĂŻstes seront Ă©galement friands de ce procĂ©dĂ©. Le trompe-l’œil trouve son origine dans les fresques et mosaĂŻques antiques. Le rĂ©cit le plus ancien qui marque le dĂ©but du trompe-l’œil est celui de l’écrivain romain Pline l’Ancien 23-79 après Il rapporte dans son Histoire naturelle comment le peintre grecque Zeuxis 464-398 av JC, dans une compĂ©tition qui l’opposait au peintre Parrhasius, avait reprĂ©sentĂ© des raisins si parfaits que des oiseaux vinrent voleter autour. Si l’AntiquitĂ© est le point de dĂ©part de cette illusion parfaite, la Renaissance et le ManiĂ©risme vont amplifier ce phĂ©nomène avant que la pĂ©riode Baroque n’en fasse un genre Ă part entière virtuose et inĂ©galĂ©. La bibliothèque de Celsus Ă Ephèse en Turquie 135 après JC., conçue par l’architecte romain Vitruoya a Ă©tĂ© construite sur un terrain Ă©troit entre des bâtiments existants en mĂ©moire de Celsus Polemeanus, qui Ă©tait un sĂ©nateur romain, gouverneur gĂ©nĂ©ral de la province d’Asie. MalgrĂ© l’étroitesse des lieux, la conception de la bibliothèque crĂ©e un effet monumental. A l’entrĂ©e se trouve une cour de 21 mètres de large pavĂ©e de marbre. Neuf marches mènent Ă une galerie de deux Ă©tages. Les frontons courbĂ©s et triangulaires sont supportĂ©s par une couche Ă deux Ă©tages de colonnes appariĂ©es. Les colonnes centrales ont des chapiteaux et des chevrons plus grands que ceux de la fin. Cette disposition donne l’illusion que les colonnes sont plus Ă©loignĂ©es qu’elles ne le sont en rĂ©alitĂ©. Ajoutant Ă cette illusion, le podium sous les colonnes pente lĂ©gèrement vers le bas sur les bords. Le Moyen Ă‚ge A partir du IVe siècle, avec la fin de l’Empire romain d’occident, la tradition antique de la reprĂ©sentation est interrompue. L’Eglise se dĂ©veloppe et devient progressivement la religion dominante. Elle se mĂ©fie de la reprĂ©sentation et de l’illusionnisme des images. Elle encourage plutĂ´t une reprĂ©sentation narrative ou symbolique des sujets religieux. Sur la question de la reprĂ©sentation de l’espace, l’art des images au Moyen âge semblent reculer par rapport aux progrès de la peinture romaine. Les artistes ne sont plus prĂ©occupĂ©s de donner l’illusion de la rĂ©alitĂ©. Ils cherchent plutĂ´t Ă reprĂ©senter des rĂ©alitĂ©s Ă©ternelles ou Ă raconter des histoires extraites de la Bible. Le rapport entre les personnages n’est plus spatial, mais symbolique par exemple, la taille des personnages n’indique pas leurs positions dans l’espace mais leur degrĂ© de dignitĂ© ou leur importance dans l’histoire qui est racontĂ©e. Le Christ, la Vierge ou les apĂ´tres sont souvent reprĂ©sentĂ©s beaucoup plus grands que les autres personnages. Ils semblent flotter dans un espace sans profondeur qui rappelle l’espace des fresques Ă©gyptiennes. Ce fond est souvent dorĂ©, l’or reprĂ©sentant l’espace cĂ©leste. La PrĂ©-Renaissance italienne A la fin du Moyen Ă‚ge, en Italie, aux pĂ©riodes des Duecento et Trecento, des peintres expĂ©rimentent de nouveaux moyens de donner l’impression de la profondeur. Ils introduisent plusieurs principes innovants dont le dĂ©veloppement d’une complexitĂ© architecturale Ă la perspective empirique. Ambrozio Lorenzetti, l’Annonciation 1344. En 1344, Ambrozio Lorenzetti, peint une Annonciation qui est considĂ©rĂ©e comme une vĂ©ritable rĂ©volution dans l’Histoire de l’art. La Vierge et l’ange prennent place sur un vĂ©ritable plan de base reprĂ©sentant un carrelage de faĂŻence en damier. La taille des carreaux de faĂŻence diminue en s’éloignant du bord du tableau et les lignes de leur quadrillage semblent vouloir se rejoindre au centre, donnant ainsi l’impression d’un espace entre le bord et le fond. En rĂ©alitĂ©, nous ne sommes encore qu’aux balbutiements de la perspective la profondeur, dans le tableau de Lorenzetti, est très vite arrĂŞtĂ©e par le fond dorĂ©, persistance de la tradition ancienne. Giotto, Les sept vertus, la foi 1306. Giotto 1267-1337, peintre et architecte florentin, marque la rupture dĂ©finitive de la peinture avec la longue tradition byzantine depuis la fin du monde romain. Giotto est donc considĂ©rĂ© comme le crĂ©ateur de la tradition picturale occidentale. N’ayant aucune connaissance technique ni de l’anatomie, ni de la perspective, il a créé de nouveaux idĂ©aux de naturalisme et un nouveau sens de l’espace pictural. Giotto possĂ©dait une maĂ®trise de l’émotion humaine, un sens aigu de la vie humaine, grâce auxquels il saura dĂ©peindre tous les sentiments en Ă©motions de l’âme humaine. Son influence sera Ă©norme et dĂ©terminante et beaucoup d’artistes s’inspireront de son approche directe de l’expĂ©rience humaine. Giotto, Campanile de l’église Santa Maria del Fiore Florence, 1298-1349. En 1298, Giotto conçoit et rĂ©alise le cĂ©lèbre Campanile de l’église Santa Maria del Fiore Ă Florence, mais dĂ©cède en 1337, avant la fin des travaux en 1349. Avec cet ouvrage monumental, il utilise le trompe-l’œil pour harmoniser les proportions et rĂ©tablir la dĂ©formation naturelle due au point de vue, la moitiĂ© supĂ©rieure de l’édifice Ă©tant plus large que la moitiĂ© infĂ©rieure. Giotto. Fresque en trompe-l’œil reprĂ©sentant un lustre en fer forgĂ© Ă la Chapelle des Scrovegni. Padoue 1305. Giotto. Fresques de la vie de Saint-François Ă Assise. Le frère Agostino et l’évĂŞque d’Assise sont informĂ©s en songe de la mort de François 1182-1226. Les fresques de la vie de Saint-François Ă Assise peintes par Giotto 1182-1226, ont Ă©tĂ© Ă©laborĂ©es selon la technique du trompe-l’œil, depuis le rideau peint au-dessus des scènes de la vie du saint jusqu’au cadre architectural fictif qui encadre chacune d’elles. Les scènes utilisent les principes de la perspective. La Renaissance italienne Sous l’impulsion de la peinture du florentin Giotto, adepte de l’illusion picturale et de raccourcis savants, le mouvement de la Renaissance Quattrocento et Cinquecento 1420-1530 rĂ©volutionna l’histoire de la reprĂ©sentation en mettant Ă jour, en autre, une loi mathĂ©matique cruciale. Avec l’invention de la perspective c’est la remise en cause de l’espace qui est en jeu, dans tous les domaines de l’art. La pensĂ©e du thĂ©oricien Leon Battista Alberti 1404-1472 a Ă©tĂ© dĂ©terminante dans l’éclosion de ce nouvel ordre urbain illusoire. L’espace reprĂ©sentĂ© ne commence plus aux limites du tableau, mais semble se poursuivre au-delĂ . Les peintres inventent la perspective centrale qui fonctionne avec un point de fuite vers lequel toutes les lignes de fuite du tableau se rejoignent pour un rĂ©sultat hautement illusionniste. Masaccio, TrinitĂ© 1427–1428 Parallèlement aux recherches d’Alberti, Filippo Brunelleschi 1377-1446 est considĂ©rĂ© comme l’inventeur de la perspective, de la formulation du principe perspectif. Il reformule et concrĂ©tise les principes mathĂ©matiques de la perspective linĂ©aire, dĂ©jĂ observĂ©s dans la peinture antique. Les lignes parallèles, visuellement, se rejoignent dans un point de fuite, situĂ© sur l’horizon, ainsi tous les objets et personnages reprĂ©sentĂ©s dans l’espace pictural rĂ©trĂ©cissent en s’éloignant. Brunelleschi inventera, dans la foulĂ©e, la perspective des futurs peintres de la Renaissance Andrea Mantegna, Piero della Francesca, Masaccio, Uccello, Botticelli, Michel-Ange, VĂ©ronèse, LĂ©onard de Vinci…. La perspective devient bientĂ´t une loi commune Ă la nature et Ă la forme artistique, un art total. La nature est maintenant créée et ordonnĂ©e par l’artiste qui se trouve au centre du monde. Avec l’arrivĂ©e de la peinture Ă l’huile, inventĂ©e par Jan van Eyck, les effets de matière, marbre, or, cuivre, argent, bois sont poussĂ©s au paroxysme du plaisir de troubler les sens. Andrea Mantegna, adepte de raccourcis anatomiques virtuoses, a volontairement conçu la perspective de certains tableaux religieux de telle sorte que le point de vue correct se trouve bien au-dessus des yeux de tout fidèle, en contre-plongĂ©e, afin de crĂ©er un sentiment de spiritualitĂ© chez les observateurs. FascinĂ© par les marbres antiques qui surgissaient du sol romain, Mantegna modèle Ă©galement ses figures en utilisant ce que Pline l’Ancien avait appelĂ© color lapidum, la couleur de pierre. Andrea Mantegna, Saint-Jacques conduit au supplice 1453-1457. Andrea Mantegna, Lamentation sur le Christ mort 1490. Andrea Mantegna, Camera degli Sposi, fresque du palais Ducal 1470. Uccello est adepte de figures gĂ©omĂ©trisĂ©es Ă l’extrĂŞme, de jeux bizarres et très personnels avec les règles de la perspective et d’images chronoscopiques bien avant l’heure. Il veut mettre la perspective au service d’une dynamique et non au service de l’illusion d’un espace en trois dimensions. Il est donc prĂŞt Ă abuser de la thĂ©orie de ses contemporains Alberti et Brunelleschi, prĂŞt Ă commettre des fautes d’optique ou des bizarreries pour privilĂ©gier le Temps par rapport Ă l’Espace, autrement dit pour transcrire le mouvement. Cette volontĂ© est prĂ©sente d’un bout Ă l’autre de sa production et s’impose comme la marque de son Ĺ“uvre. Paolo Uccello, La Bataille de San Romano 1456. La CitĂ© idĂ©ale peinte vers entre 1475 et 1480 est une perfection en matière de perspective centrale. L’espace est reprĂ©sentĂ©e de manière convaincante et pourtant, il y a quelque chose d’irrĂ©el, de trop parfait dans cette citĂ© aux proportions trop rĂ©gulières et visiblement inhabitĂ©e… La CitĂ© idĂ©ale de Baltimore, d’Urbino et de Berlin 1475-1480. Dans l’Annonciation 1437 de Fra Angelico, la visite de l’ange a lieu dans une vraie architecture et on aperçoit sur la gauche un jardin qui semble se poursuivre au-delĂ du bord. Fra Angelico, l’Annonciation 1437. Dans l’Annonciation 1440-1442 de Filippo Lippi, le peintre a voulu donner le maximum de profondeur Ă son tableau et le regard se perd dans le lointain. Dans La Vierge Ă l’enfant avec deux anges 1437-1465 l’illusion de la profondeur est renforcĂ©e par un fauteuil en trompe-l’œil qui sort d’un tableau. Filippo Lippi, l’Annonciation 1440-1442. Filippo Lippi, Vierge Ă l’Enfant avec deux anges 1465. Très vite, certains peintres comme LĂ©onard de Vinci, qui utilise lui aussi la perspective, vont remettre en question la perspective comme moyen unique et absolu de reprĂ©senter la profondeur. Selon eux, la perception que nous avons de l’espace n’est pas aussi mathĂ©matique dans la rĂ©alitĂ©. L’espace du paysage qui constitue le fond de la Joconde, qu’il peint vers 1506, n’est pas un espace cohĂ©rent il n’y a pas de continuitĂ© entre la partie Ă droite du visage de Mona Lisa et la partie Ă gauche. Leonard de Vinci a le secret de composer des ĂŞtres fantastiques dont l’existence devient probable …. Il fait un christ, un ange, un monstre en prenant ce qui est connu, ce qui est partout, dans un ordre nouveau, en profitant de l’illusion et de l’abstraction de la peinture, laquelle ne produit qu’une seule qualitĂ© des choses, et les Ă©voque toutes. » Paul Valery La chapelle Sixtine peinte par Michel-Ange entre 1508 et 1512 au Vatican Ă Rome est le plus vaste trompe-l’œil de l’histoire. Les villas de Toscane et de Venise se rapprochent des peintures illusionnistes contemporaines. Les murs nus s’habillent d’architectures somptueuses. Dans les dĂ©cors peints entre 1560 et 1561 par VĂ©ronèse Ă la villa Barbaro, en VĂ©nitie, la fiction s’éprend de la rĂ©alitĂ©, et l’œil ne saurait dire oĂą commence la feinte et oĂą s’arrĂŞte la paroi. En levant les yeux, on aperçoit des balustrades sur lesquelles se penchent des personnages qui Ă©pient le visiteur. Il s’agit non seulement de crĂ©er un Ă©crin, mais de composer une scĂ©nographie dans laquelle l’observateur est pris Ă partie. Andrea Palladio 1508-1580, l’une des figures majeures de la Renaissance italienne, a conçu Le Théâtre Olympique de Vicence, inaugurĂ© en 1585. Une Ĺ“uvre d’art unique entièrement construite en trompe-l’œil suivant les principes de la perspective et du tout nouveau courant artistique baroque. L’Allemagne aura Ă©galement sa pĂ©riode de Renaissance aux XVe et XVIe siècle avec Albrecht DĂĽrer, thĂ©oricien de la gĂ©omĂ©trie de la perspective linĂ©aire, qui utilise la grisaille et les lignes du dessin pour crĂ©er l’illusion de la profondeur dans ses Ă©tudes sur les mains, drapĂ©es et autre crâne. Albrecht DĂĽrer, Crâne 1521. L’anamorphose Pour Brunelleschi, il est essentiel que la reprĂ©sentation soit dĂ©finie Ă partir d’un point de vue unique et constant. C’est ce point de vue qui est au centre de l’anamorphose, qui est une dĂ©rive de la perspective, une dĂ©formation rĂ©versible d’une image Ă l’aide d’un système optique tel un miroir courbe ou un procĂ©dĂ© mathĂ©matique. Cette perspective dĂ©pravĂ©e » rĂ©sulte des applications des travaux de Piero della Francesca 1412-1492. Cet art de la perspective secrète » dont parle DĂĽrer connaĂ®t des applications multiples, dans le domaine de l’architecture et du trompe-l’œil pictural dont le baroque abusera. Depuis les Ĺ“uvres chinoises datant de la dynastie Ming 1368-1644 et la toile Les Ambassadeurs 1533 de Hans Holbein le jeune, le procĂ©dĂ© anamorphique est prĂ©sent dans l’histoire des arts. Hans Holbein, Les Ambassadeurs 1533. L’anamorphose est une image codĂ©e, une quintessence de la forme, une prouesse technique qui produit du sens et de la poĂ©sie comme le dit Jurgis Baltrusaitis dans son ouvrage Anamorphose 1955 Ce procĂ©dĂ© est Ă©tabli comme une curiositĂ© technique, mais il contient une poĂ©tique de l’abstraction, un mĂ©canisme puissant de l’illusion optique et une philosophie de la rĂ©alitĂ© factice. » Erhard Schon, Portraits en anamorphoses de Charles V, Ferdinand I, Pape Paul III et Francis I 1535. L’anamorphose refera surface avec des artistes plasticiens contemporains utilisant ce procĂ©dĂ© dans leurs Ĺ“uvres sous diffĂ©rents supports comme Felice Varini avec la peinture spatiale, Georges Rousse avec la photographie, Markus Raetz et Tjeerd Alkema avec la sculpture, Bernard Pras, Shigeo Fukuda, Diet Wiegman, Tim Noble et Sue Webster avec leur sculpture-installation de lumière composite. L’art Flamand L’œuvre de Jan van Eyck 1390-1441 est frappante par son rĂ©alisme. Bien que cela soit dĂ©jĂ une caractĂ©ristique de la peinture flamande, la prĂ©cision et la maĂ®trise des dĂ©tails atteignent avec lui un niveau allant jusqu’à la perfection. L’atmosphère gĂ©nĂ©rale de ses tableaux provient de ses Ă©clairages, des jeux d’ombre et de lumière, qui donnent les volumes et matĂ©rialisent l’espace. Jan van Eyck. Triptyque de Dresde ouvert et fermĂ© 1437. L’illusion de la profondeur est chez lui, le rĂ©sultat de l’utilisation de la perspective atmosphĂ©rique au sein d’une composition souvent Ă deux points de fuite. Il invente Ă©galement un liant qu’il utilise avec la peinture Ă l’huile et qui lui permet de crĂ©er un aspect brillant et de travailler les transparences. La perspective et de la lumière caractĂ©rise l’art de Van Eyck qui est un prĂ©curseur dans ce domaine. La lumière qui traverse la vitre modèle les formes avec dĂ©licatesse et crĂ©e la sensation d’espace ; le cadre architectonique et le recours au miroir au fond de la pièce donnent l’illusion de la profondeur. Cependant, l’anamorphose du miroir et l’inscription calligraphiĂ©e sont une nĂ©gation de l’illusion de profondeur. Van Eyck opère comme un retournement de l’espace reprĂ©sentĂ©, il fait obstacle au regard du spectateur et lui interdit de se laisser glisser mentalement dans l’illusion. Jan van Eyck, Les Époux Arnolfini 1434. Avec Les Époux Arnolfini 1434, la perspective de Van Eyck dit autre chose plus symbolique que naturaliste, ainsi plusieurs points de fuite coexistent dans la reprĂ©sentation spatiale celle de la fenĂŞtre aboutit sur le cĹ“ur de l’épouse, celle du lit sur le cĹ“ur de l’époux, celle du peintre et de l’observateur et du reste du dĂ©cor, planche, meuble… sur le miroir, une dĂ©monstration en somme en Ă©panorthose de l’affirmation des Florentins et d’Alberti en particulier qui se disent alors inventeurs de la perspective ». Le tableau, peut se lire comme la première mise en garde contre les mirages et les dĂ©rives de la perspective. Jan van Eyck, l’Annonciation 1433. InspirĂ© par la prĂ©ciositĂ© des retables de dĂ©votion an ivoire, l’artiste flamand peint le diptyque de l’Annonciation 1433 tel un trompe-l’œil sculptural virtuose qui dĂ©borde du cadre. La vierge et l’archange Gabriel se dĂ©tachent du fond comme deux figures tridimensionnelles peintes en grisaille, comparables Ă des sculptures. Peindre dans une gamme chromatique restreinte s’apparente Ă un geste d’émancipation, un acte libĂ©rateur qui permet Ă l’artiste de se concentrer sur une esthĂ©tique purement formelle. Le maniĂ©risme Le maniĂ©risme 1520-1580 se dĂ©veloppe avec la contre-rĂ©forme et dĂ©ploie des artifices au niveau des personnages et dans l’insertion de motifs insolites. Ce courant contestataire aime Ă rompre avec les codes de la Renaissance tout en les rĂ©interprĂ©tant, Ă dĂ©former les corps et les paysages en utilisant l’anamorphose comme base esthĂ©tique. Les peintres maniĂ©ristes renoncent Ă reprĂ©senter un espace cohĂ©rent et rĂ©aliste Des artistes comme le Parmesan, le Pontormo, le Tintoret, Cellini et le Greco sont passĂ©s maĂ®tres dans la reprĂ©sentation de scènes bibliques Ă©tranges et exacerbĂ©es, utilisant une dĂ©formation organique et spatiale ainsi qu’une exploitation surrĂ©aliste et acide de la couleur. DomĂnikos TheotokĂłpoulos le Greco, L’immaculĂ©e conception. Chapelle Oballe de l’église San Vicente Ă Tolède 1608-1613. Girolamo Francesco Maria Mazzola le Parmesan, Autoportrait au miroir convexe 1524. Dans la DĂ©position de Croix de Pontormo 1527, nous voyons un groupe de personnage se tenir sur un sol Ă peine esquissĂ© qui remplit tout l’espace du tableau dans des teintes pastel irrĂ©elles. Jacopo Robusti le Tintoret, Le miracle de Saint Marc dĂ©livrant l’esclave 1548. Chez le Tintoret, les compositions sont surprenantes, jouant avec la perspective, usant de contre-plongĂ©e audacieuses, multipliant les points de vue et dĂ©tournant les règles de la reprĂ©sentation illusionniste pour donner Ă voir la vie et traduire les tourments de l’âme. Le cĂ©lèbre biographe Vasari dĂ©crit l’artiste comme le plus terrible esprit qu’ait jamais connu la peinture… Il est allĂ© plus loin que l’extravagance, par la bizarrerie de ses inventions ». Pour Paolo Pino, si le Titien et Michel-Ange ne faisaient qu’un, c’est-Ă -dire la couleur alliĂ©e au dessin, on pourrait appeler cet homme le Dieu de la peinture. » Giuseppe Arcimboldo, Vertumne 1590 Dans cette mouvance, Arcimboldo rĂ©alise des images composites Ă double sens qui oscillent entre le fantastique et le très connu, comme la sĂ©rie des Quatre saisons avec ses fruits et lĂ©gumes reprĂ©sentant des portraits humains. Selon que l’observateur soit proche ou non du tableau, il reçoit deux images diffĂ©rentes. C’est aussi le cas avec ses images rĂ©versibles. L’éloignement et la proximitĂ© sont fondateurs de sens et mettent Ă jour l’allĂ©gorie de l’œuvre. Le peintre et graveur flamand Marcus Gheeraerts l’Ancien 1520-1590 utilisera la technique de l’image composite dans L’allĂ©gorie des Iconoclastes 1566–1568. L’image composite maniĂ©riste se dĂ©veloppera Ă travers les siècles suivant, jusqu’à nos jours avec les accumulations et la classification d’objets industriels du britannique Tony Cragg ou les compositions de matĂ©riaux disparates qui constituent une figure de l’illusionniste low-tech » et photographe brĂ©silien Vik Muniz. Hendrik Goltzius, Icare 1588. Le peintre, dessinateur et graveur nĂ©erlandais Hendrik Goltzius 1558-1617 s’est illustrĂ© dans de rares et Ă©tonnants grands formats de pen paintings, ou copies au crayon sur toile, de ses propres gravures. Entre 1593 et 1594 Goltzius rĂ©alise un cycle de six planches – connu sous le nom de chef-d’œuvre de Goltzius » oĂą il s’applique Ă reproduire les styles des maĂ®tres tels que DĂĽrer, Lucas de Leyde, le Baroche, le Parmesan, RaphaĂ«l ou le Bassan dans une dĂ©marche de copiste Ă la limite du faussaire. La transmogrification » issue du maniĂ©risme consiste Ă crĂ©er des reprĂ©sentations Ă la fois familières et monstrueusement transformĂ©es. Nous retrouvons ces anomalies » dans les visages et les corps du Greco et plus tard, au XXe siècle, dans les figures longilignes de Modigliani, les sculptures filiformes de Giacometti, les personnages dĂ©formĂ©s de Francis Bacon ou les objets gigantesques de Claes Oldenburg. Le baroque L’âge baroque XVIe-XVIIe aura Ă©tĂ© l’apothĂ©ose de l’utilisation des techniques illusoires et du trompe-l’œil. La virtuositĂ© atteint alors son comble et doit beaucoup aux techniques de la perspective et du clair-obscur utilisĂ©es. Un style exubĂ©rant, dĂ©coratif et riche de mouvements qui vampirisera la littĂ©rature, la musique, le théâtre, l’architecture, la peinture et la sculpture jusqu’à les confondre. La peinture se mue en architecture et l’architecture en sculpture. Les formes artistiques explorent les limites de leur expression et les dĂ©passent en une fusion affolant les sens. Baldassarre Perruzi, Le salon des Perspectives Villa Farnesina, Rome, 1507-1511. Le Baciccio Giovanni Battista Gaulli. Le Triomphe du nom de JĂ©sus. Eglise du GesĂą Ă Rome 1672-1683. Francesco Borromini, La perspective de Borromini. Galerie du palais Spada 1652-1653. L’art baroque est un art total, un art de mise en scène oĂą la scĂ©nographie et la théâtralitĂ© sont les vecteurs de l’expĂ©rience immersive qui met le regardeur-spectateur au centre de l’œuvre. Anamorphoses, effets de perspective, trompe-l’œil, espaces concaves et convexes, mouvement intĂ©rieur, composition en vrille et diagonale, ombre et lumière, seront des techniques utilisĂ©es par les stars de ce mouvement polymorphe comme le Bernin, Borromini, le Baciccio, Andrea Pozzo, le Caravage. Gian Lorenzo Bernini le Bernin, L’Extase de sainte ThĂ©rèse. Eglise Santa Maria della Vittoria de Rome 1647-1652. Andrea Pozzo, Fresques Actes d’Hercule et son apothĂ©ose Viennes, 1704. Caravage, MĂ©duse. Huile sur cuir marouflĂ© sur bouclier en peuplier. MusĂ©e des Offices, Florence 1597-1598. Le Caravage, peint des personnages certes très rĂ©alistes, mais dans un dĂ©cor nocturne d’oĂą toute notion d’espace a disparu. Joos de Momper, Winter 1600-1630. Le XVIIe verra Ă©galement apparaĂ®tre de troublants paysages anthropomorphes comme ceux de Merian MatthaĂĽs 1593-1650 et Joos de Momper 1564-1635, ou des images cachĂ©es apparaissent dans une double lecture. Ce procĂ©dĂ© est l’hĂ©ritage des paysages fantastiques chinois et des miniatures Indo-Persanes. Image composite moghole reprĂ©sentant un Ă©lĂ©phant montĂ© par un gĂ©nie Ă tĂŞte de bouquetin dĂ©tail, XVIIe siècle. Dans la continuitĂ© du maniĂ©risme, les peintres Moghols dĂ©velopperont de fascinantes images d’animaux composites… Bien plus tard, aux XIXe siècle, le peintre et graveur japonais Utagawa Kuniyoshi sera un adepte des images composites dans certains de ses travaux. Cornelis Norbertus Gysbrechts, Trompe-l’oeil d’un placard ouvert 1665. Le flamand Cornelis Norbertus Gysbrechts 1630-1675 sera le principal reprĂ©sentant du trompe-l’oeil pictural spĂ©cialisĂ© dans les natures mortes et les vanitĂ©s au XVIIe siècle. Les artistes nĂ©erlandais du XVIIe peindront l’intĂ©rieur de boĂ®tes appelĂ©es coffrets de perspective » ou boĂ®tes d’optique » de telle sorte qu’en regardant Ă l’intĂ©rieur, Ă travers un trou situĂ© au centre de la projection, on voie une scène tridimensionnelle qui s’étend bien au-delĂ des limites de la boĂ®te. Le peintre, graveur et poète Samuel van Hoogstraten adepte du trompe-l’œil dans ses peintures et natures-mortes utilisera ses connaissances en perspective, les effets de trompe-l’œil et les distorsions de l’anamorphose pour construire ses boĂ®tes d’optique » comme celle avec des vues intĂ©rieures d’une maison nĂ©erlandaise 1655-1660 qui peut ĂŞtre observĂ©e par des orifices situĂ©s de chaque cĂ´tĂ© de la boĂ®te. Le siècle des Lumières Au XVIIIe siècle, pĂ©riode charnière de transition entre le classicisme et le nĂ©o-classicisme, voit apparaĂ®tre le mouvement rococo qui, comme le baroque, va se propager Ă l’architecture, la peinture, la sculpture et les arts dĂ©coratifs. Stylistiquement, le rococo dĂ©ploie une profusion d’ornementations, un Ă©clatement de toutes formes de structures et un condensĂ© de sensations fugitives. La dĂ©coration intĂ©rieure est la plus significative de ce style et se dĂ©veloppe en France et surtout en Bavière. En Italie, le rococo est rattachĂ© aux derniers artistes du baroque comme Borromini ou Guarini. Le vĂ©nitien Giovanni Battista Tiepolo 1696-1770, spĂ©cialiste des fresques en trompe-l’œil dĂ©veloppe tout son art du raccourci dans les palais et les Ă©glises Ă Venise et en Bavière. Giovanni Battista Tiepolo, AllĂ©gorie du MĂ©rite AccompagnĂ©e de la Noblesse et de la Vertu 1757-1758. Le peintre flamand Martin-Joseph Geeraerts 1707-1791 fĂ»t un grand maĂ®tre de l’illusionnisme spĂ©cialisĂ© dans un type de peinture en grisaille imitant avec brio les bas-reliefs de l’antiquitĂ© ou les sculptures monumentales de ses contemporains. Martin-Joseph Geeraerts, Jeux d’enfants grisaille. Martin-Joseph Geeraerts, Ensemble de grisailles de la cathĂ©drale Notre-Dame de Cambrai Ă Arras 1756-1760. Les neuf grisailles de la CathĂ©drale Notre-Dame de Cambrai sont des pièces artistiques majeures rĂ©alisĂ©es par Geeraerts entre 1756 et 1760. ExĂ©cutĂ©es d’après Rubens, elles sont en trompe-l’œil et reproduisent superbement l’effet de la sculpture. Les quatre grisailles du transept Saint-Joseph mettent en scène la Passion du Christ, les quatre autres, dans de la chapelle Notre-Dame de Grâce, illustrent des scènes de la vie de Marie. La neuvième se trouve dans la sacristie de la cathĂ©drale. Ces grisailles ont Ă©tĂ© emportĂ©es par les Allemands lors de leur retraite en 1918. On les a retrouvĂ©es Ă Bruxelles avec d’autres Ĺ“uvres d’art. Elles Ă©taient de retour Ă Cambrai en avril 1919. Piranèse. Les Prisons imaginaires, planche XIV. Estampe 1750. Giovanni Battista Piranesi fut un grand crĂ©ateur de dĂ©cors fantastiques. Il rompit volontairement avec les lois de la perspective pour jouer avec les limites du possible en crĂ©ant des anomalies architecturales. William Hogarth 1697–1764 – Fausse perspective 1754. Matthäus Merian, double portrait extrait de Basel’s dance of death. Gravure sur cuire de Jacques Antony Chovin 1744-1789. Le XIXe siècle Louis-LĂ©opold Boilly 1761-1845, peintre des Lumières aux talents multiples et Ă l’humour humaniste, Ă©tait un virtuose du portait, des scènes de genre et du trompe-l’œil. Trompe-l’œil qu’il est le premier Ă se rĂ©clamer avec ses peintures en 1800. Grand amateur de théâtre et d’optique, Boilly provoque la rĂ©tine avec une toile imitant de façon hallucinante, dans un cadre factice, un amas de dessins et de gravures aux feuilles lĂ©gèrement cornĂ©es dont un autoportrait de lui hilare. Ses Trompe-l’œil sont bluffants comme son Chat gourmand, des tables de jeu littĂ©ralement renversantes et des peintures encadrĂ©es dont le verre semble brisĂ©. Louis-LĂ©opold Boilly, Trompe-l’oeil avec un chat et une bĂ»che de bois Ă travers une toile, poissons suspendus de la civière. Louis-LĂ©opold Boilly, Trompe-l’oeil aux pièces de monnaie, sur le plateau d’un guĂ©ridon 1808-1814. Au XIXe siècle, le peintre, aquarelliste et graveur catalan Pere Borrell del Caso se fera principalement connaĂ®tre pour ses tableaux en trompe-l’œil, dont le cĂ©lèbre Escapando de la crĂtica 1874. Pere Borrell del Caso, Niñas riendo 1880. Utagawa Kuniyoshi, Man made of men. Image composite 1847. L’art moderne La peinture impressionniste apparaĂ®t officiellement en 1872 lorsque Claude Monet peint Impression Soleil Levant, Ĺ“uvre qui donnera son nom au mouvement. Un mouvement qui rejeta le classicisme, l’acadĂ©misme et le processus de la mimesis instaurĂ©s durant des siècles en les remplaçant par un ressenti subjectif et perceptif des choses. Pour reprĂ©senter la nature, l’artiste se fie Ă ses impressions. Le pointillisme ou divisionnisme est instaurĂ© par Georges Seurat dans les annĂ©es 1880. Ce mouvement est classĂ© dans un courant artistique dit nĂ©o-impressionniste ». C’est un procĂ©dĂ© de petites touches de couleur juxtaposĂ©es qui donne l’illusion d’une image figurative, observĂ©e Ă la bonne distance. Une technique utilisĂ©e depuis le XVIe siècle mais montĂ©e en système par Paul Signac. Georges Seurat, La Seine Ă Courbevoie dĂ©tail, 1885. Le cubisme 1907-1921 reprĂ©sentĂ© par Pablo Picasso et Georges Braque redĂ©finira la peinture figurative en la projetant dans une multitude de points de vue, dĂ©composant et rassemblant les objets et les figures humaines, pour annoncer l’art abstrait de Kandinsky. Pablo Picasso, Portrait d’Amboise Vollard 1909-1910. Le surrĂ©alisme instaurĂ© par AndrĂ© Breton en 1924 est dĂ©fini comme un automatisme psychique pur, par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par Ă©crit, soit de toute autre manière, le fonctionnement rĂ©el de la pensĂ©e. DictĂ©e de la pensĂ©e, en l’absence de tout contrĂ´le exercĂ© par la raison, en dehors de toute prĂ©occupation esthĂ©tique ou morale […] ». La psychĂ©, le rĂŞve, les croyances, l’ésotĂ©risme et la magie dirigent ce mouvement. Salvador Dali, Ballerine et TĂŞte de Mort 1939. RenĂ© Magritte, La reproduction interdite 1937. Les Ĺ“uvres surrĂ©alistes aiment les devinettes et les puzzles visuels. L’image se double, s’inverse devient ambiguĂ« dans une mise en abyme ludique. RenĂ© Magritte, Max Ernst, Man Ray et surtout Salvador Dali exploitent des rebus polymorphes Ă plusieurs entrĂ©es d’interprĂ©tations. Les illusions d’optique En parallèle des dĂ©couvertes sur la persistance rĂ©tinienne qui produira de nombreux jouets optiques crĂ©ant l’illusion du mouvement ou du relief, dans les annĂ©es 1860, psychologues, physiologistes et physiciens allemands produisent une Ă©tonnante sĂ©rie d’illusions d’optiques comme Adolf Fick, Johann Karl Friedrich Zöllner, Johann Christian Poggendorff et Ewald Hering. Plus tard, les psychologues Franz MĂĽller-Lyer, Hermann Ebbinghaus, Edward Bradford Titchener, James Fraser et Mario Ponzo produiront respectivement l’illusion MĂĽller-Lyer 1889, l’illusion Ebbinghaus 1901, la spirale de Fraser 1908 et l’illusion de Ponzo 1911. L’illusion de Zöllner 1860. L’avènement du gestaltisme ou psychologie de la forme en 1890 initiĂ© par le philosophe autrichien Christian von Ehrenfels a dĂ©bouchĂ© sur une thĂ©orie selon laquelle les processus de la perception et de la reprĂ©sentation mentale traitent spontanĂ©ment les phĂ©nomènes comme des formes globales. Les principales lois de la gestalt appartiennent au domaine visuel comme la loi de la bonne forme, de continuitĂ©, de la proximitĂ©, de similitude, de destin commun et de familiaritĂ©. Canard-lapin. figure ambigĂĽe rĂ©versible et bistable. Dessin publiĂ© dans le journal satirique munichois Fliegende Blätter 1892. William Hill, Une jeune fille et une vieille femme 1915. Caricature tirĂ©e d’une carte postale allemande de 1888. De nombreuses dĂ©couvertes optiques dans le domaine scientifique n’en finissent pas d’apparaĂ®tre jusqu’à nos jours, comme L’illusion de Michael White 1979, L’illusion de Thatcher de Peter Thompson 1980, l’illusion de Pinna 1990, l’illusion d’Adelson 1995, ou l’illusion Rotating snakes de Akiyoshi Kitaoka 2003. Le temple des illusions regroupant les illusions de Zolner, Fraser, Hering et Ehrenstein. Nigel Rodgers, Illusions d’optique 1999. Connues depuis l’AntiquitĂ©, les illusions d’optique Ă©taient utilisĂ©es pour la construction des temples grecs et des pyramides bien avant qu’on en connaisse les causes. Elles surviennent naturellement ou sont créées dĂ©libĂ©rĂ©ment par des dispositifs qui utilisent certains principes de fonctionnement du système visuel humain. Ces perceptions sont aussi les expĂ©riences dont les neurosciences disposent pour expliquer la vision. On peut regrouper les illusions d’optiques en quatre grandes catĂ©gories les illusions cognitives, les illusions physiologiques, les curiositĂ©s optiques et les Ă©nigmes visuelles. Dans les illusions cognitives nous pouvons classer le rapport fond/forme, les illusions gĂ©omĂ©triques, l’effet Stroop, l’illusion de relief, l’illusion de lecture, les figures impossibles, les illusions faciales, les images fantĂ´mes, les ambigrammes. Dans les illusions physiologiques nous pouvons classer les images hybrides, les images rĂ©manentes, la 3D, la tâche aveugle, les mouvements virtuels, les effets de contraste et l’effet Troxler. Les nombreuses dĂ©couvertes optiques dans le domaine scientifique vont influencer un grand nombre d’artistes qui utiliseront ces principes d’illusions visuelles et paradoxes perceptifs dans leur travail. Oscar Reutersvärd, 132. Le triangle de Penrose, objet impossible conçu par le mathĂ©maticien anglais Roger Penrose dans les annĂ©es 1950, sera une figure essentielle des travaux de l’artiste Maurits Cornelis Escher. Cette figure a Ă©tĂ© dĂ©crite pour la première fois en 1934 par le suĂ©dois Oscar Reutersvärd 1915-2002 qui est le premier Ă avoir introduit les figures impossibles dans l’art. Elle a Ă©tĂ© redĂ©couverte par Penrose qui en publie le dessin dans le British Journal of Psychology en 1958. Dans cette mĂŞme publication nous retrouvons l’escalier de Penrose que reprendra Escher pour sa fameuse lithographie MontĂ©e et Descente 1960. Escher, MontĂ©e et Descente 1960. Maurits Cornelis Escher est connu, depuis les annĂ©es 1920, pour ses troublantes lithographies et ses dessins figurant des labyrinthes et des constructions impossibles. Un artiste populaire, rattachĂ© Ă aucun mouvement artistique, qui expĂ©rimentait de nouvelles formes en travaillant les fausses perspectives, en dĂ©calant les angles de vue et en exploitant la relativitĂ© des points de fuite. Escher, Main se reflĂ©tant dans une sphère 1935. Escher influencera un nombre incalculable d’artistes qui reprendront ses constructions et ses compositions illusionnistes dans des variations infinies jusqu’à nos jours. Entre image composite et paysage anthropomorphe, le travail rĂ©aliste magique du peintre et illustrateur canadien Rob Gonsalves en est le meilleur exemple. Rob Gonsalves, Carved in Stone 1995. Istvan Orosz, Balcon 1997. Victor Vasarely, Gamma. Fondation Vasarely 1958. Victor Vasarely, avec le mouvement de l’art optique dans les annĂ©es 1950, aura portĂ© et transcendĂ© les illusions d’optiques Ă un niveau jamais atteint en rĂ©interprĂ©tant diverses illusions comme celle de Ehrenstein ou de Kanizsa. Roger N. Shepard, Dilemme dorique. Dessin sur le principe du Blivet le trident Ă deux dents et de l’anomalie figure-fond 1990. Seules des conditions artificielles, comme celles que peuvent concevoir un psychologue de la perception, un magicien ou un peintre en trompe-l’œil, nous rendent conscient du puissant travail de dĂ©duction qu’effectue le mĂ©canisme cachĂ© de notre système visuel. » Shepard Francis Tabary, Grand Penrose aluminium. Le magicien et sculpteur Francis Tabary conçoit depuis 2003 des sculptures impossibles basĂ©es sur le principe de Penrose, ainsi que des ambigrammes en volume. GĂ©rard Bakner. Eloge du mouvement 2. D’après un buste de Franz Xaver Messerschmidt et sur le principe de l’illusion d’Hajime Ouchi 1973. Tirage numĂ©rique sur Dibond 2016. Le magicien et artiste GĂ©rard Bakner, revisite de cĂ©lèbres illusions d’optiques pour crĂ©er ses impressions numĂ©riques comme l’illusion de la grille d’Hermann, l’illusion de Poggendorff, l’effet Troxler, l’illusion de Kanizsa, l’illusion de Ehrenstein, l’illusion de Ouchi et l’illusion de Pinna. Philippe Socrate, Flamme partagĂ©e 2017. Ce travail graphique revisite magistralement la perception figure-fond connue par le dessin du vase du psychologue Edgar Rubin 1915, dont les antĂ©cĂ©dents sont les vases funĂ©raires rĂ©volutionnaires cachant des profils vers 1795. Le magicien, mĂ©decin et graphiste Philippe Socrate a dĂ©veloppĂ© tout un travail sur les illusions d’optique ; une passion qu’il cultive depuis 30 ans. Dans ce domaine on ne peut rien faire d’original, si on ne met pas les mains dans le cambouis. » dit-il. De 2015 Ă 2017, il a passĂ© trois heures par jour sur Photoshop pour produire un merveilleux livre qui est une rĂ©fĂ©rence en la matière Tous les secrets des illusions d’optique de Philippe Socrate Editions Eyrolles, 2017. Il expose aussi au grand public un Quiz Optique interactive lors de soirĂ©es privĂ©es d’entreprises. Ken Knowlton, Portrait de Martin Gardner 1993. L’artiste amĂ©ricain Ken Knowlton dĂ©veloppe en 1980 tout un travail graphique Ă l’aide de double dominos pour composer des portraits figuratifs. Il reprend, Ă sa façon, la technique des peintres pointillistes de la fin du XIXe. Simon Batman vs Penguin, Criminal Underworld. Figure rĂ©versible 2010. Le photomontage La photographie a cette particularitĂ© d’être considĂ©rĂ©e comme la plus vraisemblable preuve, document et la plus suspecte manipulations, trucage. Les manipulations de l’image photographique accompagnent cette pratique depuis son invention. La photographie spirite s’emparera du trucage argentique et de la double exposition dès les annĂ©es 1860 avec William Mumler pour produire des images surrĂ©elles de fantĂ´mes, revenants et autres dĂ©capitĂ©s rĂ©alisĂ©s Ă la main, grâce au dĂ©coupage et Ă la superposition de nĂ©gatifs. William Mumler. Photographie spirite vers 1860. Dans les annĂ©es 1870, le photomontage est utilisĂ© par Ernest Appert, mais c’est Ă partir des annĂ©es 1917 qu’il va se propager avec le mouvement constructiviste russe par l’intermĂ©diaire d’Alexander Rodtchenko et El Lissitzky et avec le DadaĂŻsme. Deux utilisations diffĂ©rentes l’une politique, l’autre poĂ©tique. Photographie expĂ©rimentale, Russie vers 1920. John Heartfield, Adolf le surhomme ingurgite de l’or et dĂ©bite des balivernes. Photomontage 1932. B. Klintch, Staline. Photomontage du 1er mai Ă Moscou 1936. La propagande politique de certains pays comme la Russie utilise cette technique comme trucage pour réécrire l’histoire » en effaçant ou transformant argentiquement » une certaine rĂ©alitĂ© photographique. Le travail du photographe amĂ©ricain Jerry Uelsmann est considĂ©rĂ© comme prĂ©curseur du photomontage au XXe siècle. Il crĂ©e ses photomontages Ă partir de plusieurs nĂ©gatifs photographiques en se servant des outils et procĂ©dĂ©s de trucage entièrement analogues. Son travail, qui est Ă la hauteur des photomontages numĂ©riques, s’inscrit dans un surrĂ©alisme photographique. Un grand nombre de ses images sont de vrais trompe-l’œil surrĂ©alistes. Jerry Uelsmann, Untitled 1997. Maggie Taylor, The visitor 2011. La retouche d’images et le dĂ©veloppement des trucages photographiques numĂ©riques assistĂ© par ordinateur s’est dĂ©veloppĂ© depuis les annĂ©es 1990 avec la propagation de logiciels comme Adobe Photoshop. Des artistes comme Maggie Taylor, Barry Frydlender, Eva Lauterlein, Adam Magyar, Erik Johansson, Eric Rondepierre, Jean-François Rauzier sont des virtuoses de ce procĂ©dĂ©. Erik Johansson, Reverberate 2011. Eva Lauterlein, Chimères 2017. L’école allemande composĂ©e d’Andreas Gursky, Candida Höfer, Axel HĂĽtte et Thomas Demand, travaillent depuis les annĂ©es 1970 dans la lignĂ©e de la Nouvelle ObjectivitĂ©, un mouvement qui visait Ă reprĂ©senter sans fard le rĂ©el dans les annĂ©es 1930. Ils introduisent tous l’illusion dans leur composition. Loin de dupliquer la rĂ©alitĂ© ou d’en conserver une trace objective, ils attachent Ă prouver que c’est au moyen de l’illusion que s’opère une certaine forme de vĂ©ritĂ©. Andreas Gursky, The 99 Cent II 1999. Andreas Gursky produit des images sous la forme de sĂ©ries donnant le vertige. Qu’il s’agisse de foules humaines foisonnantes, d’objets prĂ©sentĂ©s de façon dĂ©multipliĂ©e, d’images rĂ©pĂ©tĂ©es et accolĂ©es les unes aux autres, tout semble dĂ©mesurĂ©, hors de proportion. Les modalitĂ©s de fabrication de ces images Ă caractère souvent illusoire d’un rĂ©el figĂ© et dĂ©coupĂ© de façon systĂ©matique s’effectuent Ă l’aide de techniques de retouche par ordinateur, alternant effets de masse et aplats abstractisants. Il combine ainsi plusieurs photographies d’un mĂŞme objet prises d’endroits diffĂ©rents, donnant Ă voir une vue qu’il serait impossible d’observer dans la rĂ©alitĂ©. Alex HĂĽtte explore, quand Ă lui, l’architecture anonyme et les friches urbaines, jouant avec la frontalitĂ© des vues tout en accentuant le caractère descriptif du mĂ©dium photographique. L’image qu’il donne du monde paraĂ®t figĂ©e et fausse. Elle est morcelĂ©e du fait de la sĂ©rialitĂ© des vues. Cernant les bâtiments, ciselant les silhouettes, gommant des dĂ©tails qui perturbent la lecture de l’image, l’artiste transforme, au moyen du numĂ©rique, ses vues en une fausse rĂ©alitĂ©, oĂą tout serait ordonnĂ©. Thomas Demand, Desk 1994. Chez Thomas Demand, d’autres moyens de jouer avec les vĂ©ritĂ©s et les mensonges de l’image sont Ă l’œuvre dans des espaces soigneusement Ă©laborĂ©s sous forme de maquettes en carton et papier Ă l’échelle 1 1, qui sont ensuite photographiĂ©es pour reproduire des lieux de la vie quotidienne, comme s’il s’agissait d’espaces rĂ©els. L’artiste s’acharne Ă façonner une rĂ©alitĂ© et Ă tromper le spectateur, tout en s’amusant simultanĂ©ment, par le biais d’indices, de failles et de lĂ©gères imperfections, Ă rendre perceptible cette duperie. Demand rĂ©vèle ainsi son travail de maquettiste dans de faux trompe-l’œil qui redoublent le jeu de l’illusion perceptive et piège le regard. A l’inverse des photographes utilisant le numĂ©rique, un artiste comme Bernard VoĂŻta joue de la nature artificielle et trompeuse de la photographie pour composer des espaces illusionnistes travaillĂ©s sur diffĂ©rents plans de l’espace avec une multitude d’objets et sans montages, ni retouches dans le rĂ©sultat final. Quand Ă Philippe Ramette, il utilise des trucages physiques cachĂ©s Prothèses-sculptures pour donner Ă ses photos des effets d’équilibres impossibles qui dĂ©fient les lois de la gravitĂ© et de la logique. Philippe Ramette. Promenade irrationnelle, exploration rationnelle des fonds sous-marins 2006. Qu’il s’agisse de jouer avec la notion d’illusion ou de faire transparaĂ®tre des indices tĂ©moignant d’une tromperie, l’image photographique vise souvent Ă mettre Ă mal l’attitude du spectateur envers ce qu’il contemple. L’art contemporain L’art contemporain après 1945 aura vu se dĂ©velopper des courants artistiques basĂ©s essentiellement sur l’illusion du volume et l’esthĂ©tique du mouvement, comme l’art optique et l’art cinĂ©tique dans les annĂ©es 1950 et 1960. En 1951, les premières Ĺ“uvres optiques sont basĂ©es sur le contraste entre le noir et le blanc. C’est la persistance rĂ©tinienne qui donne naissance Ă une illusion d’optique ou de mouvement dans l’œuvre. Victor Vasarely est considĂ©rĂ© comme le père de l’art optique et cinĂ©tique qu’il thĂ©orisera dans son Manifeste jaune en 1955 oĂą il jette les bases de la plastique cinĂ©tique et annonce une nouvelle ère artistique oĂą les notions de mouvement, d’instabilitĂ© et de transformation sont au centre du dispositif. Le mouvement repose uniquement sur des phĂ©nomènes optiques, la lumière et le dĂ©placement du spectateur face aux Ĺ“uvres. L’apprĂ©hension par le regard est le seul crĂ©ateur de l’œuvre. Victor Vasarely, Vega 201 1968. Très vite, Vasarely invente ses propres codes, oĂą le dialogue entre la couleur et la forme dĂ©finit une sĂ©mantique gĂ©omĂ©trique. Il joue avec les effets optiques qui sont autant de mise en garde sur les divergences, qui trahissent aussi la rĂ©alitĂ© d’un monde incertain ». Il part du fait que notre perception traite spontanĂ©ment les phĂ©nomènes de façon structurĂ©e ; il est donc aisĂ© de lui jouer des tours ! Il fonde son message et l’efficacitĂ© de son art sur une condition universelle la condition humaine perceptuelle. Fondation Vasarely. Aix-en-Provence 1976. Nous pouvons avoir un aperçu du gĂ©nie crĂ©ateur de Vasarely en visitant sa Fondation Ă Aix-en-Provence, ouverte en 1976, vĂ©ritable chef-d’œuvre et point d’orgue d’une vie de recherche et d’expĂ©rimentation qui concrĂ©tise ses idĂ©es sur l’intĂ©gration de l’art dans la citĂ©. Cette cathĂ©drale visuelle composĂ©e de 16 cubes juxtaposĂ©s formant un ensemble de 90m de long, 45m de large et 12m de haut intègre 44 Ĺ“uvres monumentales en aluminium, tapisserie, verre, Ă©mail, cĂ©ramique… Un voyage immersif extraordinaire dans ce lieu expĂ©rimental de recherches tournĂ© vers l’avenir ! Non seulement l’art cinĂ©tique tient compte du fait que le spectateur construit sa vision par la vision stĂ©rĂ©oscopique des deux yeux et le balayage constant du champ visuel, mais joue, en plus, avec cet aspect actif de la vision, notamment en cherchant toutes les conditions ambiguĂ«s qui font que cette vision ne peut se stabiliser sur une interprĂ©tation, mais est obligĂ©e d’osciller de l’une Ă l’autre. » Victor Vasarely Chef de file, Vasarely fera dĂ©couvrir au monde le travail de ses collègues Julio Le Parc, Jesus-Rafael Soto, Jean Tinguely, Yaacov Agam, Robert Jacobsen, Bridget Riley, Pol Bury, JosĂ© Maria Yturralde et Nicolas Schöffer. Ce dernier faisant Ă©voluer l’art cinĂ©tique vers le cybernĂ©tique et l’interactif avec ses sculptures-spectacles, mĂ©lange de théâtre d’ombres et d’installation hypnotique. C’est Ă New York, en 1965, que le mouvement de l’art optique, ou op art, connut un dĂ©but de reconnaissance internationale avec l’exposition du MoMA intitulĂ©e The responsive eye. Les tableaux avaient des surfaces illusionnistes qui dĂ©clenchaient des rĂ©actions visuelles extraordinaires chez le spectateur. Abstractions perceptuelles, ambiguĂŻtĂ©s spatiales et sensations de mouvements Ă©taient engendrĂ©es par divers procĂ©dĂ©s, dont la manipulation de dessins gĂ©omĂ©triques et la juxtaposition de couleurs intenses. Yaacov Agam, Salon Agam 1972-1974. Jesus-Rafael Soto, Double Progression Bleue et noire 1975. Le miroir sera un matĂ©riau de prĂ©dilection pour les artistes cinĂ©tiques comme Christian Megert, Dan Graham, Larry Bell, pour renverser les rĂ´les et les horizons d’attente du spectateur. Aujourd’hui, Timo Nasseri, Anish Kapoor, Jeppe Hein, Leandro Erlich, Daniel Buren continuent d’expĂ©rimenter les multiples possibilitĂ©s du miroir dans sa tradition de rĂ©flexion et de transparence. Christian Megert, Environment Documenta 4, 1968. Dan Graham, Square Bisected by Curve 2008. L’hyperrĂ©alisme est la reproduction, neutre et objective, Ă l’identique d’une image en peinture. Il prend ses racines dans la philosophie de Jean Baudrillard, la simulation de quelque chose qui n’a jamais vraiment existĂ© ». En tant que tel, les hyperrĂ©alistes crĂ©ent une fausse rĂ©alitĂ©, une illusion convaincante basĂ©e sur une simulation de la rĂ©alitĂ©. Les peintures et les sculptures hyperrĂ©alistes sont minutieusement dĂ©taillĂ©es pour crĂ©er l’illusion d’une rĂ©alitĂ© non vue dans la photo d’origine. Don Eddy, Volkswagen and OK used Cars 1971. Ralph Goings, Still life with mirror 1981. Selon Hal Foster, l’image hyperrĂ©aliste est une image trompeuse, mais elle n’est pas une simple tromperie. Elle est un subterfuge contre le rĂ©el qui ne s’engage pas Ă le pacifier, mais Ă le sceller derrière la surface. L’hyperrĂ©alisme est comme accablĂ© par l’apparence. Il invite le spectateur Ă s’adonner, presque d’une manière schizophrène, Ă sa surface. On regarde, au final, une image qui paraĂ®t s’enfermer dans sa propre illusion. Le peintre Don Eddy s’affirme dans les annĂ©es 1970 comme l’un des pionniers du photorĂ©alisme. Ses collègues amĂ©ricains Richard Estes, Robert Bechtle, Ralph Goings, Richard McLean et Chuck Close, Dan Witz suivront le mouvement. En Europe, le grand peintre allemand Gerhard Richter s’essayera Ă l’hyperrĂ©alisme, tout comme son compatriote RenĂ© Wirths. Duane Hanson, Supermarket Lady 1969. Le prĂ©curseur Duane Hanson, puis ensuite John de Andrea, Jacques Verduyn, Evan Penny et Ron Mueck sont les reprĂ©sentants les plus cĂ©lèbres de la sculpture hyperrĂ©aliste. Duane Hanson 1925-1996 a commencĂ© Ă introduire des reprĂ©sentations humaines dans son travail dès les annĂ©es 1960, reprenant une certaine tradition des dioramas humains avec un message acide sur la sociĂ©tĂ© de consommation amĂ©ricaine, comme le racisme ou la pauvretĂ© remettant en cause l’american way of life. Ron Mueck, lui, n’hĂ©site pas Ă travailler les dĂ©tails et l’échelle pour jouer sur l’ambiguĂŻtĂ© et le malaise face Ă l’œuvre. Les sculptures d’ombres Telle qu’elle a Ă©tĂ© formulĂ©e depuis Platon, l’ombre est avant tout considĂ©rĂ©e comme un simulacre, une chose opaque, indigne de confiance et Ă©loignĂ©e de la vĂ©ritĂ©. L’ombre est un prĂ©cieux instrument de connaissance et de savoir qui se retrouve dans la cĂ©lèbre allĂ©gorie de la caverne qui jalonnera toute l’histoire de la philosophie occidentale. Quel est donc le degrĂ© de vĂ©ritĂ© des ombres ? De nombreux artistes utilisent l’ombre dans leur crĂ©ation artistique pour son pouvoir de dissimulation et d’illusion. Un des prĂ©curseurs de ce dispositif est Laszlo Moholy-Nagy avec son Modulateur espace-lumière rĂ©alisĂ© entre 1922 et 1930. Dans les annĂ©es 1960, une sĂ©rie d’œuvres cinĂ©tiques utilisera la lumière et le mouvement comme des Ă©lĂ©ments essentiels. Mac Adams, Rabbit 2000. C’est ensuite dans les annĂ©es 1980 qu’apparaitront les sculptures d’ombres. A l’époque, Christian Boltanski et Mac Adams ont commencĂ© Ă explorer les potentialitĂ©s du mĂ©dium photographique dans l’espace par l’usage de l’ombre projetĂ©s. Dans les sculptures d’ombres, l’ombre est un matĂ©riau Ă part entière. Ces installations sont construites selon un dispositif de projection, composĂ© d’un projecteur lumineux spot, vidĂ©oprojecteur et d’un Ă©cran mur, sol, toile… sur lequel apparaĂ®t l’image-ombre, fixe ou en mouvement, invariablement créée par l’interception de la lumière par un objet central. Les sculptures d’ombres conservent une certaine puissance enchanteresse des dispositifs du prĂ©-cinĂ©ma qu’elles rĂ©activent. Shigeo Fukuda, One cannot cut the sea 1988. Tim Noble et Sue Webster, Dirty White Trash with Gulls 1998. Kumi Yamashita, Child 2011. Contrairement aux sculptures lumino-cinĂ©tiques, qui sont exclusivement abstraites, les sculptures d’ombres projettent des images invariablement figuratives comme dans les Ĺ“uvres de Mounir Fatmi, Badr El Hammami, Shigeo Fukuda, Diet Wiegman, Kumi Yamashita, Fred Eerdekens ou Tim Noble et Sue Webster. Le Street art L’art hurbain qui prend ses racines dans les annĂ©es 1960 avec des artistes comme Allan Kaprow, Victor Vasarely ou Calder, se dĂ©veloppe rĂ©ellement dans la dĂ©cennie suivante avec des initiatives individuelles utilisant diffĂ©rentes techniques pour un rĂ©sultat souvent Ă©phĂ©mère. La pratique du trompe-l’œil est une des plus reprĂ©sentatives du street art. Bansky. Plusieurs artistes investissent les murs des villes pour y créé diffĂ©rents trompe-l’œil utilisant diffĂ©rentes techniques comme le graffiti et le pochoir avec Bansky ou le dessin, la peinture et la sĂ©rigraphie sur papier avec Ernest Pignon-Ernest ou la photographie avec Joshua Callaghan. Ernest Pignon-Ernest, Lavandière Naples, 1988. D’autres artistes sont adeptes de la sculpture comme celle de taille humaine de Mark Jenkins, inquiĂ©tantes et dĂ©rangeantes, qu’il dissĂ©mine dans l’espace public et qui trahissent la solitude produite par la sociĂ©tĂ© moderne. Le photographe, vidĂ©aste et sculpteur Cayetano Ferrer utilise un camouflage photographique très Ă©laborĂ© pour rendre les objets invisibles. Le chinois Liu Bolin se sert de son propre corps pour traduire ses engagements. Tel un camĂ©lĂ©on, il se fond dans les rayons d’un supermarchĂ© ou se camoufle dans le drapeau chinois, dĂ©nonçant ainsi la dilution de l’individu dans l’identitĂ© collective et la soumission aux diktats du consumĂ©risme. Cayetano Ferrer, Western import Kadoya brand 2007 Liu Bolin. Hiding in the city, Water Crisis 2013. La fresque en trompe-l’œil tire ses origines de la Rome antique et se retrouvera au fil des siècles sur les façades des maisons comme Ă Camogli, en Italie, au XVIIe. A la fin des annĂ©es 1970, le trompe-l’œil devient monumental avec les muralistes qui parent les villes d’œuvres XXL pour les embellir. Fleurissent alors des fresques murales Ă tous les coins de rue avec pour motif principal les fausses fenĂŞtres. Aux Etats-Unis, Richard Haas renoue avec la tradition dĂ©corative et rĂ©alise en 1978 l’un de ses chefs-d’œuvre sur le Consolidated Edison Building Ă New York. Sur brique ou bĂ©ton, ses Ă©difices factices cĂ©lèbrent la puissance et la modernitĂ© de la nation amĂ©ricaine. En France, Fabio Rieti rĂ©alise de troublantes illusions oniriques. Richard Haas. Homage to Cincinnatus, Brotherhood Building, Kroger Company, Cincinnati 1983. Fabio Rieti. L’escalier, rue Etienne Marcel-Turbigo Ă Paris 1989. Façade en trompe-l’œil. Pignon de l’immeuble situĂ© sur l’esplanade Pompidou, quai des Etats-Unis Ă Nice rĂ©alisĂ© par la sociĂ©tĂ© AD Affresco 2014. La tradition du trompe-l’œil Ă Nice vient de l’influence gĂ©noise. En effet Ă Gènes, nous retrouvons beaucoup de dĂ©cors peints. Ils rĂ©organisent une façade et servent de pansements Ă l’architecture. A partir des annĂ©es 1980, plusieurs peintres illusionnistes et Ă©phĂ©mères fleurissent sous le regard subjuguĂ© des passants. Ils n’interviennent plus sur les murs et les façades mais directement au sol sur le bĂŞton et autres pavements en appliquant la technique de projection en anamorphose. A l’aide de craies ou de pastels, jaillissent des citĂ©s enfouies, des gouffres qui donnent le vertige. Grâce Ă la technique de l’anamorphose, l’effet produit nous fait basculer dans la troisième dimension. Kurt Wenner, Reflections 2007. Kurt Wenner, Alpha renaissance. Le pionnier du trompe-l’œil au sol est l’amĂ©ricain autodidacte Kurt Wenner. Il s’est formĂ© auprès des grands maĂ®tres et en 1982 part Ă travers l’Europe dĂ©couvrir et observer les chefs-d’œuvre de la Renaissance italienne Giotto, Michel-Ange et Tiepolo, scrutant les lignes de fuite. C’est pour financer ses voyages qu’il se met Ă dessiner sur le plancher des capitales oĂą il fait Ă©tape. En crĂ©ant en directe devant la foule, il fait de ce spectacle de rue une vĂ©ritable performance artistique. Grâce Ă lui, cette discipline a Ă©tĂ© Ă©rigĂ©e au rang d’art sacrĂ© » en 1991, Ă l’occasion d’une commande pour la venue du Pape Jean-Paul II Ă Mantoue. Edgar MĂĽller, The cave 2008. Manfred Stader, Skip navigation 2014. D’autres artistes ont suivis le mouvement comme l’anglais Julian Beever, les allemands Edgar MĂĽller et Manfred Stader ou encore 3D Joe&Max qui jouent aussi sur l’interaction entre l’œuvre et le public. Avec l’arrivĂ©e des nouvelles technologies numĂ©riques, les possibilitĂ©s du trompe-l’œil se dĂ©veloppe Ă grande Ă©chelle, comme par exemple en 2013 avec l’anamorphiste français François AbĂ©lanet qui rĂ©alise Trucks de Ouf, la plus grande anamorphose imprimĂ©e au monde 5000 m2 installĂ©e place Bellecour Ă Lyon et commanditĂ©e par Renault. De son cĂ´tĂ© l’artiste photographe JR a fait disparaĂ®tre » la pyramide du Louvre, en 2016, en la recouvrant d’un collage d’images marouflĂ©es reprĂ©sentant en noir et blanc la façade Sully du musĂ©e qu’elle cache. L’artiste a confiĂ© la rĂ©alisation de cette Ĺ“uvre Ă JC Decaux Artvertising, spĂ©cialiste du format XXL et Prismaflex International pour un rĂ©sultat confondant. François AbĂ©lanet, Trucks de Ouf Lyon, 2013. JR & Liu Bollin. Pyramide du Louvre, Paris juin 2016. Il est de plus en plus frĂ©quent de voir des monuments recouverts de bâches imprimĂ©es lors de travaux de rĂ©novations. Ce cache misère ou subterfuge, permet de dissimuler les Ă©chafaudages tout en donnant l’illusion d’un bâtiment intact. Certains plasticiens dĂ©tournent de façon judicieuse ce procĂ©dĂ© Ă des fins artistiques comme Pierre Delavie qui kidnappe » les façades de plusieurs Ă©difices historiques pour les recouvrir de photomontages qui dĂ©structure ou dĂ©forme l’architecture. Pierre Delavie, Grand Palais 2014. Pierre Delavie, Immeuble dĂ©formĂ© 2007-2008. Le mapping vidĂ©o mapping 3D est une technique qui permet de projeter des images sur des volumes en jouant avec leur relief. Son origine remonte en 1969 lorsque Disneyland rĂ©alise des projections sur des objets 3D pour l’attraction Haunted Mansion. Dans les annĂ©es 1980, l’artiste Michael Naimark filme des personnes interagissant avec des objets dans une salle de sĂ©jour, puis les projettent dans la salle vide crĂ©ant l’illusion que les personnes interagissent avec les objets. Ă€ partir de 2001, de plus en plus d’artistes commencent Ă utiliser le mapping vidĂ©o pour la crĂ©ation d’œuvre ou pour de grosses compagnies. Parc Disneyland, Haunted Mansion 1969. Qu’elle soit sur une façade ou un bâtiment, la projection joue sur l’illusion optique entre le relief rĂ©el et sa seconde peau virtuelle. Elle augmente et sublime l’objet ou l’architecture qu’elle Ă©claire. FĂŞte des lumières. Théâtre des cĂ©lestins de Lyon 2010. Le Diable enchanteur. Projection lumineuse, magique et musicale sur la façade de la Maison de la Magie Ă Blois. Conception artistique et technique Full Media Concept / Marc Dossetto 1er et 2 juin 2018. Ces illusions d’optiques sont créées grâce Ă des techniques de masquage de certaines zones de la surface-Ă©cran et de mise en valeur d’autres zones grâce Ă de très puissants faisceaux lumineux. Les images colorĂ©es ou en trompe-l’œil peuvent transformer ce qui est rĂ©el par des illusions aux possibilitĂ©s infinies. Animation de mouvements en 3D relief, colorisations, vidĂ©o dynamique, illusions d’optiques, RĂ©alitĂ© AugmentĂ©e… Les effets sont illimitĂ©s et misent au service d’une Ă©criture poĂ©tique, historique ou fantastique. L’architecture contemporaine est friande de techniques illusoires pour transformer la perception d’un bâtiment en utilisant le trompe-l’œil, l’illusion d’optique, le miroir, la rĂ©flexion ou la construction impossible. Ashton Raggatt McDougall. Australian Customs Service Melbourne, 2006. Application du fameux CafĂ© wall illusion de Richard Gregory créé en 1973, dont le prĂ©curseur est Hugo MĂĽnsterberg avec son shifted-chessboard illusion datant de 1897. Pickard Chilton et Everton Oglesby. Pinnacle at Symphony Place Nashville, 2007. MVRDV / Winy Maas, Jacob van Rijs et Nathalie de Vries. Baltyk Building PoznaĹ„, 2011. Le magicien dans l’art On ne compte plus les artistes qui ont reprĂ©sentĂ© des magiciens dans leur Ĺ“uvre. Qu’ils soient escamoteur, sorcier ou prestidigitateur, on les retrouve notamment chez JĂ©rĂ´me Bosch ou Pieter Brueghel et dans un grand nombre de gravures mĂ©diĂ©vales. Pieter Bruegel, La chute du magicien Hermogene dĂ©tail de la gravure, 1565. Georges de La Tour, Le tricheur Ă l’as de carreau dĂ©tail, 1636-1638. L’un des accessoires symboliques du magicien comme les cartes Ă jouer sont très prĂ©sentes dans les reprĂ©sentations picturales dès le XVIe siècle avec les fameux Tricheurs 1594 du Caravage ; suivront d’autres parties de cartes » sous les pinceaux de Georges De La Tour, Jean Baptiste Chardin, CĂ©zanne, Pablo Picasso, Otto Dix, Botero, Fernand Leger… L’escamoteur 1475-1505 de JĂ©rĂ´me Bosch reprĂ©sentĂ© sur le tableau exĂ©cute devant une assemblĂ©e de spectateurs ce qui est reconnu comme Ă©tant le plus vieux tour de magie de l’histoire, celui des gobelets. Conclusion Toute illusion n’existe que par l’interprĂ©tation du public. C’est un processus Ă©minemment subjectif qui est Ă l’œuvre entre l’émetteur l’œuvre et le rĂ©cepteur le regardeur. MĂŞme si l’illusion est provoquĂ©e par des techniques prĂ©cises et ciblĂ©es, la finalitĂ© sera diffĂ©rente d’un individu Ă un autre. C’est le propre de l’art que de susciter des rĂ©actions divergentes, voire contradictoires et de provoquer le questionnement et le dĂ©bat. Chacun est libre d’interprĂ©ter ce qu’il voit, de lui donner de l’importance ou de passer son chemin. Vik Muniz, Toy Soldier 2003. Dans L’art et L’illusion, son formidable essai sur l’exploration de l’histoire et de la psychologie de la reprĂ©sentation artistique, l’historien Ernst Gombrich 1909-2001 examine, interroge et redĂ©finit la notion d’imitation de la nature, le rĂ´le de la tradition, le problème de l’abstraction, le bien-fondĂ© de la perspective et l’interprĂ©tation de l’expression artistique. Pour lui, tout art est tromperie et il met le spectateur-regardeur au centre de la conceptualisation de l’œuvre d’art ; il pose la question de l’objectivitĂ© et de la subjectivitĂ© par le phĂ©nomène de la projection », insĂ©parable de toute illusion artistique, qui reproduit et imite dans notre mental des formes familières Ă partir d’autres qui ne le sont pas. Ainsi, nous pouvons voir dans ces espaces vides des objets qui n’y sont pas, des imitations des images mentales. Comme le magicien place au centre de son numĂ©ro le spectateur pour mieux le cueillir, par un tour d’esprit, l’œuvre est interprĂ©tĂ©e par le regardeur de façon psychologique. Pour mieux apprĂ©hender et comprendre le rĂ©el, c’est souvent par l’artifice que l’on touche Ă la rĂ©alitĂ© et Ă la vĂ©ritĂ© des choses. Bibliographie sĂ©lective 1 – Histoire de l’art d’Ernst Hans Gombrich Editions Phaidon, 2001. Première parution 1950 – Perspective et histoire au Quattrocento de Giulio Carlo Argan et Rudolf Wittkower Editions de la passion, 1990 – Les perspectives dĂ©pravĂ©es, Tomes 1 et 2 de Jurgis Baltrusaitis Editions Flammarion, 2008. Première parution 1955 – La Haute Renaissance et le ManiĂ©risme de Linda Murray Editions Thames and Hudson, 1995 – L’illusion Baroque de FrĂ©dĂ©ric Dassas Editions DĂ©couvertes Gallimard, 1999 – D’Artifices en Ă©difices de Jean Starobinski Editions le 7ème fou, 1985 – Dynamo Un siècle de lumière et de mouvement dans l’art 1913-2013 de Serge Lemoine, Matthieu Poirier, Marianne Lemoine, Domitille d’Orgeval, Pascal Rousseau et Markus BrĂĽderlin Editions des MusĂ©es Nationaux, 2013 – Une image peut en cacher une autre de Jean-Hubert Martin Editions des MusĂ©es Nationaux, 2009 – Op Art de Martina Weinhart, Max Hollein et Schirn Kunsthalle Frankfurt Editions Schirn Kunsthalle, 2007 – Le Champs des illusions de Michel Onfray et Philippe Piguet Editions Centre d’Art de Tanlay, 1998 – Felice Varini Points de vue de Fabiola Lopez-Duran Editions Lars Muller, 2004 – L’art de l’illusion de Terry Stickels et Brad Honeycutt Editions Hugo Images, 2013 – Richard Haas An Architecture of Illusion Editions Rizzoli, 1981 – Le musĂ©e impossible et le musĂ©e des illusions de CĂ©line Delavaux Editions Renaissance Du Livre, 2015 – Tous les secrets des illusions d’optique de Philippe Socrate Editions Eyrolles, 2017 Bibliographie sĂ©lective 2 – La RĂ©publique de Platon Editions Flammarion, 2002 – Psychologie de la forme de W. Köhler Editions Gallimard, 1929 – L’art et l’illusion Psychologie de la reprĂ©sentation picturale de Ernst Hans Gombrich Editions Phaidon, 2002. Première parution 1971 – Les ruses de l’intelligence la mètis des Grecs de Jean-Pierre Vernant et Marcel Detienne Editions Flammarion, 2009. Première parution 1974 – Le rĂ©el et son double de ClĂ©ment Rosset Editions Gallimard, 1976 – Le rĂ©el, traitĂ© de l’idiotie de ClĂ©ment Rosset Editions de minuit, 1977 – De la sĂ©duction de Jean Baudrillard Editions Gallimard, 1988. Première parution 1979 – L’Artifice de Guy Scarpetta Editions Grasset, 1988 – L’œil qui pense Visions, illusions, perceptions de Roger N. Shepard Editions Le Seuil, 1990 – La science des illusions de Jacques Ninio Editions Odile Jacob, 1998 – L’image trompeuse de Florence Bancaud Editions Presses Universitaires de Provence, 2016 Note de la rĂ©daction Cet article a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© Ă l’occassion de l’exposition d’art magique La Galerie des illusions pour les 20 ans de la Maison de la Magie Ă Blois en 2018. Il a ensuite Ă©tĂ© augmentĂ© suivant les pĂ©riodes artistiques. Tous les documents et archives sont proposĂ©s sauf avis contraire des ayants-droit, et dans ce cas seraient retirĂ©s.
qKxuU. 16txzvxrln.pages.dev/40716txzvxrln.pages.dev/12716txzvxrln.pages.dev/87916txzvxrln.pages.dev/12716txzvxrln.pages.dev/38616txzvxrln.pages.dev/31516txzvxrln.pages.dev/98216txzvxrln.pages.dev/71116txzvxrln.pages.dev/16516txzvxrln.pages.dev/53316txzvxrln.pages.dev/56916txzvxrln.pages.dev/49916txzvxrln.pages.dev/3016txzvxrln.pages.dev/70316txzvxrln.pages.dev/151
l art est l illusion d une illusion