Powered by Joomla!. Designed by reseller hosting packages virtual private servers Valid XHTML and CSS.Lhistorien Tristan Rondeau va prĂ©senter la confĂ©rence Quatre annĂ©es sans couleur : Fernand LĂ©ger, AndrĂ© Mare, et la Grande Guerre. Ă la chapelle Saint-Roch dâ NĂ© le 26 aoĂ»t 1890, Fernand LHEUREUX est le fils dâun commerçant de Namps-au-Mont, petit village de la Somme situĂ© au Sud dâAmiens, dans le canton de Conty. ThĂ©ophile, le grand-pĂšre paternel quâil nâa jamais connu, Ă©tait charcutier. Octave, le frĂšre de ThĂ©ophile, qui a Ă©pousĂ© sa veuve, Ă©tait chiffonnier. Le pĂšre de Fernand est Ă©picier, ses oncles sont cordonniers ou marchands ambulants. La bosse du commerce est dans la famille LHEUREUX. Fernand est le fils dâAristide LHEUREUX et de Louise DEBEAUVAIS. Fernand se souvient Ă peine du village de Namps-au-Mont. La vie des adultes et le commerce lâentraĂźnent aux quatre coins du dĂ©partement de la Somme, de Revelles Ă Roisel, dâAmiens Ă RosiĂšres. Lâesprit dâinitiative et lâautonomie sont des qualitĂ©s Ă©videntes dans la famille. Les enfants volent rapidement de leurs propres ailes. Câest finalement Ă Mers-les-Bains que Fernand LHEUREUX dĂ©cide dâatterrir et de construire son avenir. La station balnĂ©aire de la CĂŽte Picarde est une commune en expansion oĂč on peut facilement trouver du travail, autant pendant la saison estivale que pendant le reste de lâannĂ©e. Fernand est manouvrier. Le choix de sâinstaller Ă Mers nâest pas purement professionnel. Fernand a rencontrĂ© lâamour. Fernand LHEUREUX Ă©pouse Marthe BEAURAIN le 27 avril 1910. Ils nâont pas encore atteint lâĂąge de 20 ans mais il y a urgence. Un petit Fernand ne va pas tarder Ă pointer le bout de son nez. Fernand et Marthe rĂ©sident Route Nationale, appelĂ©e Ă©galement Avenue de Froideville. Etre pĂšre ne dispense pas dâeffectuer son service militaire. Fernand est jugĂ© apte au service armĂ© et affectĂ© au 146e RĂ©giment dâInfanterie quâil rejoint le 10 octobre 1911. Le 146e RI est casernĂ© Ă Toul, prĂšs de Nancy. Un deuxiĂšme enfant est venu au monde depuis lâincorporation de Fernand. Câest une fille prĂ©nommĂ©e Suzanne. Le 16 janvier 1912, par dĂ©cision ministĂ©rielle, Fernand est mutĂ© Ă Abbeville, au 128e RI. Les permissions seront plus longues. Il ne faut guĂšre plus dâune heure pour relier la gare dâAbbeville Ă celle du TrĂ©port-Mers. A la caserne Courbet, les jeunes du Vimeu sont nombreux. Fernand retrouve Henri VERDIER, un copain mersois qui habite dans le quartier du dĂ©pĂŽt de chemin de fer, Ă quelques dizaines de mĂštres de chez lui. Les deux copains vont vivre ensemble pendant plusieurs mois puisque la durĂ©e du service militaire est fixĂ©e Ă deux annĂ©es. En octobre 1912, deux nouveaux Mersois sont affectĂ©s au 128e RI dâAbbeville. Il sâagit de Marcel LEROY et Edgard DEMOUCHY. Pendant plus dâune annĂ©e, les quatre jeunes hommes partagent de nombreux moments de camaraderie. Le 8 novembre 1913, Fernand LHEUREUX et Henri VERDIER sont libĂ©rĂ©s de leurs obligations militaires. Ils peuvent rejoindre leur foyer. Edgard DEMOUCHY poursuit son service au 128e alors que Marcel LEROY rejoint la Section de Marche dâinfirmiers du Maroc occidental. Le 1er aoĂ»t 1914, Fernand et Henri font partie des premiers hommes mobilisables. Venant de terminer leur service militaire, ils sont jugĂ©s opĂ©rationnels immĂ©diatement et rejoignent ceux qui sont encore sous les drapeaux. Ils prennent le train le 2 aoĂ»t en gare du TrĂ©port-Mers pour rejoindre le 128e RI. Ils y retrouvent leur copain Edgard DEMOUCHY. Le 5 aoĂ»t, le rĂ©giment quitte la Somme pour gagner lâEst de la France, avec pour destination la gare de Dun-sur-Meuse prĂšs de Verdun. Les hommes du 128e RI connaissent lâĂ©preuve du feu prĂšs de Virton et de Meix-devant-Virton en Belgique le 22 aoĂ»t. Plusieurs copains y perdent la vie. Mais le nombre de victimes est minime en comparaison de celui que le 128e connaĂźt Ă Fontenois dans les Ardennes quelques jours plus tard. Le 31 aoĂ»t au matin, deux des trois bataillons du rĂ©giment sont dĂ©signĂ©s pour lancer une offensive vers Saint-Pierremont oĂč la prĂ©sence de troupes allemandes a Ă©tĂ© signalĂ©e la veille. Les fantassins français sâĂ©lancent du hameau de Fontenois vers la colline surplombant le village de Saint-Pierremont pour y lancer une attaque et repousser les Allemands. Mais lâartillerie allemande est bien en place. Cinq batteries se mettent en action. En quelques minutes, il nâest plus possible de voir la lumiĂšre du soleil. Les tirs dâobus sont particuliĂšrement meurtriers. Les Français nâont aucune possibilitĂ© de se protĂ©ger. Morts et blessĂ©s graves se comptent par dizaines en quelques minutes seulement. Fernand LHEUREUX et Henri VERDIER sont morts. Fernand venait dâavoir 24 ans et Henri en avait 23. Edgard DEMOUCHY fait partie des rescapĂ©s. Des miraculĂ©s de Fontenois. Au moins 130 morts et 300 blessĂ©s en quelques heures dans ce petit hameau de Fontenois. Mais la guerre est loin dâĂȘtre finie pour les rescapĂ©s comme Edgard. Quelques jours plus tard, il est gravement blessĂ© Ă la cuisse par Ă©clat dâobus Ă Maurupt-le-Montois dans la Marne. Il est hospitalisĂ© Ă Tarbes. Edgard repart ensuite au front et est Ă nouveau Ă©vacuĂ©. Il a les pieds gelĂ©s. SoignĂ© Ă Troyes, il combat ensuite en Argonne et prĂšs de Verdun. Il est blessĂ© aux Eparges et Ă©vacuĂ© sur lâhĂŽpital de MontbĂ©liard. AprĂšs une longue mise Ă lâĂ©cart, il retrouve le front. Edgard DEMOUCHY est tuĂ© le 8 novembre 1916 au Fort de Vaux, prĂšs de Verdun. Marcel LEROY, le 4e copain mersois du service militaire, a Ă©tĂ© mobilisĂ© comme brancardier. Gravement blessĂ© Ă la jambe en octobre 1916, il nâest jamais revenu au front. Il a Ă©tĂ© affectĂ© comme ouvrier Ă la Compagnie des Mines de houille de Marles. Marcel LEROY est mort le 25 mars 1981 Ă Mers, Ă lâĂąge de 89 ans. Le 5 avril 1915, Marthe BEAURAIN, veuve de Fernand LHEUREUX a donnĂ© naissance Ă un petit garçon. Elle lâa prĂ©nommĂ© Roger. Quand le bĂ©bĂ© a vu le jour, son pĂšre Ă©tait dĂ©jĂ mort depuis sept mois. Marthe avait 24 ans. Elle a Ă©levĂ© seule ses trois enfants, remplissant les missions de mĂšre et de pĂšre, tout en menant une vie professionnelle. Elle tenait un cafĂ©-restaurant dans la Route Nationale Ă Mers. Cet estaminet faisait Ă©galement fonction de pension de famille. Un de ses pensionnaires, employĂ© des chemins de fer, se nommait ElisĂ©e BARRIOT. Marthe attendit que les enfants soient grands pour se remarier. Elle Ă©pousa ElisĂ©e en mai 1943, en pleine occupation allemande. Marthe et ElisĂ©e Ă©taient trĂšs actifs dans la RĂ©sistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils furent arrĂȘtĂ©s Ă plusieurs reprises. RescapĂ©s de la Seconde Guerre mondiale, ils vĂ©curent ensemble jusquâĂ la fin de leur vie. Marthe est morte Ă Mers en 1968 et ElisĂ©e en 1978. Le couple est classĂ© DĂ©portĂ©s et InternĂ©s de la RĂ©sistance ». Mais lâhistoire de Fernand LHEUREUX et de son Ă©pouse ne prend pas fin avec les actes de bravoure de Marthe. Leur dernier enfant, Roger, conçu quelques semaines avant la dĂ©claration de guerre, fut aussi un RĂ©sistant trĂšs actif pendant la guerre. DĂšs 1940, il sâengage dans la RĂ©sistance et devient membre des Francs-Tireurs et Partisans. Il participe Ă de nombreuses opĂ©rations de rĂ©sistance dans la Somme et en Seine-InfĂ©rieure. Le 17 fĂ©vrier 1944, il est emprisonnĂ© Ă la Prison dâAmiens dans le quartier des condamnĂ©s Ă mort. Roger LHEUREUX perdra la vie dans le bombardement de la prison dâAmiens par les AlliĂ©s, dans le cadre de lâOpĂ©ration JĂ©richo. Roger LHEUREUX Son chef, Maurice HOLLLEVILLE, surnommĂ© le CurĂ© de Montparnasse Ă©galement internĂ© Ă Amiens arrive Ă sortir des dĂ©combres et Ă sâĂ©chapper. Il emmĂšnera dans sa fuite Marthe LHEUREUX qui Ă©tait, comme son fils, retenue Ă la Prison dâAmiens. Aujourdâhui, une rue de Mers-les-Bains porte le nom de Roger LHEUREUX. Nul doute que, sur cette plaque de rue, peuvent ĂȘtre associĂ©s Ă celui de Roger, les prĂ©noms de ses parents, Fernand et Marthe. Fernand, mort pour la France en aoĂ»t 1914 Ă 24 ans et Marthe, militante de la vie et de la paix, jeune veuve et mĂšre courage qui a vĂ©cu lâenfer des camps et qui a perdu un fils. Qui mieux quâelle peut symboliser lâhorreur des deux plus grandes guerres du XXe siĂšcle ? Les corps de Fernand LHEUREUX et de son fils Roger nâont jamais Ă©tĂ© retrouvĂ©s. Lionel JOLY et Xavier BECQUET Sur le monument aux morts de Mers-les-Bains, la date du dĂ©cĂšs de Fernand LHEUREUX et dâHenri VERDIER a Ă©tĂ© fixĂ©e au 1er septembre 1914 â les documents consultĂ©s ne nous permettent pas de savoir sâils sont morts pendant les combats du 31 aoĂ»t ou sâils sont morts sur place, des suites de leurs blessures, le 1er septembre De la Somme Ă Bellefontaine â 22 aoĂ»t 1914 » â recherche collaborative 1891, 1892, 1893 â DĂ©partement Somme. Xavier BECQUET et Jean-Claude MAISON ont rĂ©alisĂ© la collecte de donnĂ©es pour la commune de Mers-les-Bains. Plaque commĂ©morative dans lâĂ©glise Saint-Martin de Mers-les-Bains Retrouvez les parcours dâautres jeunes hommes ayant vĂ©cu Ă MERS-LES-BAINS ou Ă proximitĂ© François BECQUET de MERS-LES-BAINS Alfred PADE dâAULT Maurice MAUPIN dâALLENAY Auguste VUE de BEAUCHAMPS Joseph PELVILAIN dâINCHEVILLE et de DARGNIES Et tous les autres articles UN JOUR, UN PARCOURS » publiĂ©s sur notre site Pourla chorale, Magali Bean, professeur dâĂ©ducation musicale, travaille avec les Ă©lĂšves sur une crĂ©ation acadĂ©mique de Julien Joubert, Le petit Fernand et la Grande guerre. Pour la piĂšce, les collĂ©giens du Club théùtre de Maud ChevaillieÂr ont mis en scĂšne le tableau dâOtto Dix.
Fernand Burniaux parti de la rĂ©gion de Namur pour dĂ©fendre son pays, il laissera les siens et notamment une petite fille qu'il ne connaitra qu'aprĂšs-guerre - Collecte RTBF/collection PrivĂ©e A. Minet © La terrible histoire d'un homme ordinaire. Si le rĂ©cit de vie de Fernand Burniaux devait porter un titre de roman, il est probable que ce soit celui-lĂ tant son histoire Ă©voque jusqu'Ă la guerre un parcours de vie plutĂŽt tranquille, on oserait presque Ă©crire " banal ". Mais la guerre vient tout chambouler et surtout elle laisse des traces, des impacts durables sur les populations sans histoire et en particulier sur la vie de Fernand que nous a transmise son beau-petit-fils, AndrĂ©. Quand la guerre Ă©clate, Fernand a 26 ans. Milicien de 1908, bien installĂ© dans la commune de Surice avec son Ă©pouse Rosa, rien ne le prĂ©pare Ă faire la guerre. Il est bien loin de penser quâil sera rappelĂ© lors de la mobilisation gĂ©nĂ©rale fin juillet 14 et surtout que ce rappel se transformera en quatre longues annĂ©es loin de chez lui, lui quâune perspective de court Ă©loignement fait dĂ©jĂ frĂ©mir. L'Ă©pouse de Fernand avait Ă coeur de lui envoyer des portraits de... Une lettre envoyĂ©e par la toute jeune Fernande, sur idĂ©e et dictĂ©e... L'Ă©criture touchante de Fernande,petite fille qui apprend Ă peine... Fernand n'a eu de cesse de penser Ă son Ă©pouse et Ă sa fille Fernand a mis par Ă©crit ses pensĂ©es sur la guerre. Cent ans plus... En 1918, Fernande Ă©tait dĂ©jĂ une belle petite fille. Fernand ne... Fernand Survivre Ă la guerre pour rencontrer sa fille ! Courrier... Fernand Survivre Ă la guerre pour rencontrer sa fille ! L'Arbre gĂ©nĂ©alogique simplifiĂ© de la famille Burniaux Des adieux dĂ©chirants C'est donc le coeur gros que les adieux se font Ă la gare de Romedenne, Ă cotĂ© de Surice. Fernand prend congĂ© de son Ă©pouse Rosa - qui attend leur premier enfant - le 1er aoĂ»t 1914. âQuitter sa chĂšre femme aprĂšs une pĂ©riode de trois annĂ©es passĂ©es dans un vrai bonheur et envisager la guerre, c'est dur! Enfin, je m'arrache de ses bras, et Ă©touffant avec peine mes larmes, sans mĂȘme pouvoir lui dire adieu je parsâ. Quelques jours plus tard, il est Ă Bruxelles quand lâannonce de la guerre se fait officielle. Cette nouvelle est accueillie aux cris de âVive le Roi! A Mort les Boches!â mais Fernand, lui, voit sâenvoler lâespoir dâune absence temporaire de son foyer et il pense Ă Rosa qui devra poursuivre sa grossesse seule dans un pays en guerre âFinis les rĂȘves de retour! Je revois en mon esprit bouleversĂ© ma bonne Rosa et toute ma famille que j'ai Ă peine eu le temps de revoir avant mon dĂ©part Ă l'annonce de cette cruelle nouvelleâ. C'est donc le coeur gros que les adieux se font Ă la gare de Romedenne, Ă cĂŽtĂ© de Surice. Fernand prend congĂ© de son Ă©pouse Rosa - qui attend leur premier enfant - le 1er aoĂ»t 1914. Un dur apprentissage Fernand est versĂ© dans une compagnie de brigadiers cyclistes. Cela lui donne lâopportunitĂ© de bouger, mais Ă©galement dâĂȘtre un fin observateur du paysage et des hommes qui lâentourent. Ainsi, il dĂ©crit son environnement et les gens quâil rencontre de façon trĂšs prĂ©cise ce qui fait de son journal un tĂ©moignage extrĂȘmement intĂ©ressant. Bien que conscient de lâimportance de son devoir, Fernand nâest pas un va-tâ-en-guerre. Il est mĂȘme assez critique vis-Ă -vis des autoritĂ©s militaires et des politiques mais aussi des Allemands. Le 11 aoĂ»t 14, il Ă©crit "Je maudis de toute mon Ăąme la guerre et surtout ceux qui nous l'ont imposĂ©e". Il nâa pas encore fait lâexpĂ©rience du feu. Celle-ci viendra quelques jours plus tard, le 15 aoĂ»t 14, il Ă©crit âC'est terrible! Pour la premiĂšre vision de bataille, je crois que jamais je ne l'oublieraiâ. Mais il a Ă©galement une motivation alimentĂ©e par les informations qui lui sont parvenues concernant son village, incendiĂ© au dĂ©but des hostilitĂ©s. Ces scĂšnes de bataille, Fernand aura malheureusement Ă les revivre Ă plusieurs reprises mais il sera Ă©galement tĂ©moin des atrocitĂ©s visant les civils comme ce 25 aoĂ»t 14 oĂč il dĂ©crit "L'entrĂ©e du village d'Hofstade, un spectacle Ă©coeurant se prĂ©sente Ă mes yeux je vois sur la route une femme ĂągĂ©e d'au moins septante ans traversĂ©e de part en part par la baĂŻonnette d'un de ces damnĂ©s. La pauvre vieille tient encore Ă la main une aiguille et un bas qu'elle Ă©tait occupĂ©e Ă rĂ©parer". Fernand est nommĂ© caporal et citĂ© Ă lâordre du jour pour sâĂȘtre distinguĂ© Ă la bataille de Molen. Ces scĂšnes dâhorreur et de combat sont entrecoupĂ©es par une grande nouvelle pour Fernand il est papa! Mais un papa qui, Ă cause de la guerre, nâa pas le droit de voir son enfant ni de fĂ©liciter son Ă©pouse. La joie lâinonde mais Ă©galement la souffrance dâĂȘtre loin de son Ă©pouse en cet instant important et de ne pas pouvoir faire connaissance avec sa fille, prĂ©nommĂ©e Fernande en son honneur. Bien que conscient de lâimportance de son devoir, Fernand nâest pas un va-tâ-en-guerre. Il est mĂȘme assez critique vis-Ă -vis des autoritĂ©s militaires et des politiques mais aussi des Allemands. Le 11 aoĂ»t 14, il Ă©crit "Je maudis de toute mon Ăąme la guerre et surtout ceux qui nous l'ont imposĂ©e". Les copains comme soutien Pour tenir le coup et trouver la force de retrouver les siens, Fernand peut compter sur la camaraderie de ses compagnons dâarmes et spĂ©cialement de ceux qui sont, comme lui, de la rĂ©gion de Surice. Il Ă©voque souvent dans ses rĂ©cits ses amis avec lesquels il partage un moment de pause ou de marche. Les conditions de campagne auxquelles est confrontĂ© Fernand sont difficiles. Les conditions matĂ©rielles, le manque de confort des endroits dans lesquels il cantonne bien sĂ»r mais pas uniquement Rosa lui manque terriblement. Le 1er dĂ©cembre 17 alors que le froid sĂ©vit dehors et qu'il est confrontĂ© Ă une dĂ©primante solitude, il se confie "Ma pensĂ©e va souvent, lĂ -bas, prĂšs de ma chĂšre femme. OĂč est-il donc le bon temps, oĂč les soirĂ©es d'hiver se passaient Ă jouer aux cartes au coin d'un bon feu, ou faire de la musique avec les amis? Et puis une angoissante pensĂ©e m'Ă©treint a-t-elle le chauffage nĂ©cessaire ma pauvre Rosa?â...âAh! Vivement la fin de ce terrible cauchemar!!! PlutĂŽt mourir de travail que cette vie de langueur et de fainĂ©ant. Les jours me semblent des mois et les mois des annĂ©es". Le 29 dĂ©cembre de la mĂȘme annĂ©e,aprĂ©s plusieurs jours de marche qu'il supporte difficilement "si c'est cela un repos, qu'on nous envoie au front!", son moral n'est pas arrangĂ© "Nous avons pour notre fin d'annĂ©e un jour sans pain et sans viandeâ. Le lendemain cependant, un de ses amis lui demande d'ĂȘtre tĂ©moin de son union prochaine ce qui a pour consĂ©quence de mettre un brin de soleil dans cet univers qui lui semble si morne. Au fil des pages, on sent Fernand de plus en plus amer et dĂ©couragĂ© mais lâoffensive finale va se charger de lui trouver une nouvelle source dâespoir et de concentration. Un guerre sans fin L'annĂ©e 1918 s'ouvre pour Fernand sur sur une interrogation dĂ©chirante, en proie Ă la dĂ©prime de passer les fĂȘtes censĂ©es cĂ©lĂ©brer la nouvelle annĂ©e, loin de chez lui âQui aurait jamais osĂ© croire que nous serions encore en guerre Ă cette date, lorsque nous sommes partis? Voici la quatriĂšme fois que ce jour nous remplit actuellement d'amers souvenirs et jadis si beau jour de fĂȘte familiale. C'est la quatriĂšme fois que nous le passons loin de ceux qui sont si chers et privĂ© de la moindre nouvelle les concernant, c'est amĂšrement triste!!!" Fernand est Ă©videmment loin de savoir que ce sera la derniĂšre annĂ©e de cette "Grande Guerre". Cette annĂ©e sera pourtant Ă©galement marquĂ©e par des petites joies le 15 janvier, il demande une dĂ©rogation de congĂ© pour assister au mariage de son neveu, Lucien. Quelques jours plus tard, il arrive Ă Paris oĂč Lucien le rejoint. Ensemble, ils se rendent dans le village oĂč Lucien a Ă©tĂ© rĂ©fugiĂ© de guerre au dĂ©but du conflit et oĂč il doit Ă©pouser sa fiancĂ©e. Il passe quelques jours en leur compagnie entre visites dans le pays et cĂ©rĂ©monies et rentre le 5 fĂ©vrier 1918 au front "avec un formidable cafard". Il faut dire que pendant tout ce temps, il est sans nouvelle de Rosa et de Fernande ce qui l'affecte profondĂ©ment. Le 6 mars 1918, il est tĂ©moin de violents bombardements. Des membres de sa compagnie sont touchĂ©s et Fernand en sera profondĂ©ment choquĂ©. Paradoxalement, cette journĂ©e terrible sera Ă©galement le jour oĂč Fernand recevra une carte de sa Rosa "aprĂšs trois ans sans nouvelles directes" et l'objet d'un grand bonheur, joint Ă un immense soulagement pour Fernand. La mort et l'amour, ensemble sur le front. Le lendemain, alors que l'on compte les pertes, les prises de positions et de prisonniers, il reçoit une photo de Rosa et de la petite Fernande. Mais la guerre continue comme si elle ne devait jamais cesser. De fait, Fernand pense que la paix n'est pas pour bientĂŽt et il note le 15 mars "Je ne m'Ă©tonnerais pas si nous sommes encore ici l'annĂ©e prochaine Ă pareille date "⊠Il est conscient de la difficultĂ© que reprĂ©senterait le fait de se battre sans les alliĂ©s anglais et amĂ©ricains. Il est Ă©galement le tĂ©moin d'une scĂšne qui illustre bien les sentiments envers les Allemands qui pouvaient prĂ©valoir sur le front. Le 15 mai 1918, il Ă©crit âDans le courant de l'aprĂšs-midi, deux de nos ballons sont incendiĂ©s par l'ennemi. Un peu plus tard, un troisiĂšme ballon est manquĂ© et l'aviateur boche est atteint par les "scrapnells" de nos artilleurs. Il est obligĂ© d'atterrir et vient s'abĂźmer dans le toit d'une maison oĂč il reste perchĂ© comme un pigeon Ă l'entrĂ©e de son colombier. Belges, Français et Anglais s'Ă©lancent pour cueillir l'aviateur qui, immobilisĂ© dans sa nacelle, attend avec une angoisse visible le sort qui dĂ©cidera de sa personne. Belges et Français poussĂ©s par la haine pour tout ce qui est boche veulent lui "arranger son affaire" mais en sont empĂȘchĂ©s par les officiers anglais qui parviennent non sans peine Ă embarquer l'aviateur dans une auto et l'Ă©vacuer sur l'arriĂšre". Il Ă©voque Ă©galement la situation en pays occupĂ© pour lequel il a la plus grande inquiĂ©tude. Il parle de "rĂ©volte de la faim" Ă Bruxelles mais sans beaucoup plus de dĂ©tails car la censure guette. Au printemps de la mĂȘme annĂ©e, les troupes autour de Fernand sont Ă©galement touchĂ©es par des fiĂšvres et Ă©vacuĂ©es vers les hĂŽpitaux. S'agit-il de la grippe espagnole? Nul ne sait! Le 31 mai 18, il Ă©crit sa lassitude "Rester constamment sous la gueule des canons et attendre si le prochain obus sera ou non pour vous. Ce n'est pas gai! Et voilĂ 5 jours que cela dure!Je prĂ©fĂ©rerais de beaucoup ĂȘtre en premiĂšre ligne ..." Fernand dĂ©veloppe aussi du ressentiment face Ă certaines injustices dont il est le tĂ©moin sur le front. L'armĂ©e a besoin de tous les bras disponibles et certains soldats blessĂ©s sont renvoyĂ©s plutĂŽt hĂątivement au front "Il me semble que c'est lĂ une triste maniĂšre de rĂ©compenser les braves qui donnent leur sang et surtout trĂšs peu encourageant pour ceux qui sont tentĂ© de regarder un peu en arriĂšre, mĂȘme pour ceux qui se dĂ©vouentâ. Au fil des pages, on sent Fernand de plus en plus amer et dĂ©couragĂ© mais lâoffensive finale va se charger de lui trouver une nouvelle source dâespoir et de concentration. Son Ă©criture se fait plus rare. On le devine en train de se battre, nâayant plus de temps ou dâendroit pour poser ses pensĂ©es sur le papier. Sans doute, pense-t-il toujours autant Ă sa famille mais ses souvenirs, Fernand les emportera avec lui au plein coeur des batailles⊠L'Armistice un nouvel espoir Enfin, vient le temps de la paix. Fernand, qui ne savait plus si il devait y croire pour de bon ou non, est tĂ©moin de lâincroyable Ă©lan de joie qui emporte les hommes âAlors tout le monde donne libre cours Ă sa joie qui retenue depuis longtemps par le doute Ă©clate; enfin, on s'embrasse, on se serre les mains, on chante, on crie. Ah! Quel beau jour! MalgrĂ© la pluie qui ne cesse de tomber. Quel bonheur de pouvoir enfin revoir ses chers parents et son cher patelin sauvĂ© aussi d'une inĂ©vitable destructionâ. ImmĂ©diatement aprĂšs, ses pensĂ©es sont pour Rosa "Oh! Ma chĂšre femme, si tu savais si tu pouvais me voir bien vivant et n'attendant plus maintenant que le beau jour de te serrer dans mes bras, que tu serais heureuse! Mais malheureusement l'incertitude te fait cruellement souffrir!... Et cependant, il m'est impossible de te prĂ©venir, de te crier, patience, dans peu de temps, tu reverras ton cher Fernand, qui maintenant n'attend plus que la dĂ©livranceâ. Le soir, Fernand fĂȘte la fin de la guerre avec une petite sortie Ă Eekloo. Il sera dĂ©corĂ© et mis Ă l'honneur pour sa participation entiĂšre et dĂ©vouĂ©e Ă la Grande Guerre notamment de lâordre de la mĂ©daille de lâYser. Une lettre dĂ©chirante Cela fait maintenant trois ans que Fernande est nĂ©e. Son pĂšre nâa toujours pas pu faire connaissance avec elle. Au cours de lâannĂ©e 1918, Fernand a reçu une lettre Ă©mouvante de sa fille, une lettre encore empreinte de l'Ă©criture malhabile de l'enfance et qui lui rappelle le temps qui est passĂ© depuis sa naissance "Mon petit papa, maman est triste parce que nous ne recevons pas de lettre de toi. Moi je veux t'Ă©crire pour te montrer ce que je sais faire. Moman sic dit que je suis maladroite et toi papa que penses tu ? Je voudrais bien que tu serais de maman et de marraine. Ta petite fille qui t'aime beaucoup. Fernande Burniaux". Fernand rencontrera enfin sa fille,pour la premiĂšre fois, le 27 dĂ©cembre 1918 Ă la suite dâun trajet en train qui le fera revenir en Belgique enfin libĂ©rĂ©e. Il retrouvera Ă©galement non sans Ă©motion son Ă©pouse, Rosa et ensemble ils auront une deuxiĂšme fille aprĂšs la guerre. Rattrapant le temps perdu, il profitera de sa famille, triste pour les camarades quâil laissa derriĂšre lui mais heureux dâavoir pu ĂȘtre un maillon dans la chaĂźne de la paix. Une vie heureuse aprĂšs-guerre Fernande deviendra religieuse, sa soeur, se mariera et aura des enfants et des petits-enfants. Fernand sera dĂ©corĂ© et mis Ă l'honneur pour sa participation entiĂšre Ă la Grande Guerre. La famille restera unie et Fernand quittera ce monde entourĂ© des siens Ă Surice en 1960. Pour ce qui est des relations familiales, le journal de Fernand Burniaux est un tĂ©moin Ă©mouvant de ce qu'a pu ĂȘtre la vie des hommes loin de leurs Ă©pouses et leurs sentiments par rapport Ă leur vie de famille. On ressent en effet chez Fernand une profonde Ă©motion quand il Ă©voque sa femme et de sa petite fille et ce mĂȘme si la vie quotidienne des couples Ă©taient en ce dĂ©but de XXe siĂšcle empreint d'un certain traditionalisme. Son tĂ©moignage est donc un trĂ©sor Ă conserver prĂ©cieusement et dont Monsieur Minet, dont l'Ă©pouse est la petit-fille de Fernand que nous remercions ici, peut ĂȘtre fier.
Leconflit contient aussi dans sa violence-mĂȘme l'obligation de rĂ©flĂ©chir Ă un nouveau style pour tĂ©moigner, comme le montre l'expression « AcadĂ©mie du cubisme » employĂ©e par Fernand LĂ©ger.. MobilisĂ© comme
Le pâtit Fernand et la grande guerre ChĂątelaudren - CĂŽtes-d'armor - EvĂšnements Important! EvĂšnement passĂ© Description Le pâtit Fernand et la grande guerre22170 ChĂątelaudrenLe pâtit Fernand et la grande guerreGratuitLe pâtit Fernand et la grande guerreCulturelle RĂ©cital, chants chorale Spectacle Horaires * Date du 06 novembre 2018 au 08 novembre 2018 Horaire de 20h30 Ă 22h00 * Les manifestations pouvant ĂȘtre supprimĂ©es, annulĂ©es, ajournĂ©es, prenez contact avec les organisateurs avant de vous dĂ©placer. Lieu 22170 - ChĂątelaudren - ChĂątelaudren 22170 ChĂątelaudren Le pâtit Fernand et la grande guerre HĂŽtels et locations proches. RĂ©servez votre sĂ©jour ChĂątelaudren maintenant! CONTENUS SPONSORISĂS